LA VILLA DES « VERNES » À LA BOISSE (AIN) :
contribution des fouilles récentes à la compréhension
de l’évolution d’un établissement rural antique et de son espace funéraire
Tony Silvino*, Frédérique Blaizot**, Guillaume maza*,
Avec la collaboration de Thierry argant*, Stéphane carrara***,
Laudine roBin****, Caroline Schaal*****, Aurélie Schenk*
À Jacqueline Chastel
Mots-clés Villa, pars urbana, pratiques funéraires, mobiliers archéologiques.
Keywords Villa, pars urbana, funerary practices, archaeological goods.
Schlagwörter Villa, pars urbana, Grabriten, archäologisches Mobiliar.
Résumé Dans le cadre de l’aménagement d’un diffuseur autoroutier sur la commune de La Boisse (Ain), à une vingtaine de
kilomètres au nord-est de Lyon, une opération d’archéologie préventive, réalisée en 2005-2006, a permis d’enrichir la documentation
d’une villa du Ier s. après J.-C. Si une partie de cet établissement avait déjà été explorée en 1980 lors de la construction de l’autoroute
A42, la fouille a permis de compléter le plan de la pars urbana, et surtout de préciser la datation de l’occupation gallo-romaine. Cette
villa de plan classique n’est en effet pas une création ex nihilo ; elle a succédé à deux ensembles architecturaux antérieurs, caractérisés
par des constructions en terre et bois. La villa a été abandonnée à l’extrême in du Ier s. ap. J.-C. ou au début du siècle suivant. Deux
structures isolées à caractère funéraire qui, par leur richesse, constituent un unicum régional, sont aussi datées de cette période.
Abstract As part of the construction of a motorway interchange in the municipality of La Boisse (Ain), about twenty kilometres
north-east of Lyon, a preventive archaeology project carried out in 2005–2006 furnished additional information about a villa built
in the 1st century AD. Whereas a section of the site had already been explored during the construction of the A42 motorway, the latter
excavation not only enabled the plan of the pars urbana to be completed and, above all, it allowed the dating of the Gallo-Roman
occupation to be made with precision. This classically laid out villa was not an ex nihilo construction: it had been built over two
earlier sets of architectural buildings made from wood and mud. The villa was abandoned at the extreme end of the 1st century AD
or at the start of the following century. Two isolated, apparently funerary structures – which, through the wealth of their contents, are
unique for the region – have also been dated to the same period.
Zusammenfassung Im Rahmen des Baus eines Autobahnverteilers auf dem Gebiet der Gemeinde La Boisse (Departement Ain) etwa 20 km nordöstlich von Lyon, konnte durch eine 2005-2006 durchgeführte Präventivgrabung die
Dokumentation einer villa des 1. Jh. n. Chr. bereichert werden. Ein Teil dieses Areals war bereits 1980 anlässlich des Baus
der Autobahn A42 erforscht worden, doch die neue Grabung bot Gelegenheit, den Grundriss der pars urbana zu ergänzen,
und vor allem die Datierung der gallo-römischen Phase zu präzisieren. Diese villa mit klassischem Grundriss war in der
Tat keine Gründung ex nihilo ; sondern sie folgte auf zwei Vorgängerbauten in Holz-Erde-Bauweise. Die villa wurde Ende
des 1. Jh. n. Chr. oder Anfang des folgenden Jahrhunderts aufgegeben. Zwei isolierte Grabstrukturen, deren Reichtum in
der Region einzig ist, werden ebenfalls in diese Zeit datiert.
* Archeodunum ; t.silvino@archeodunum.fr, UMR 5138 Archéologie et Archéométrie (indiqué ci-dessous TS) ; g.maza@archeodunum.fr
(indiqué ci-dessous GM) ; t.argant@archeodunum.fr (indiqué ci-dessous TA).
** Inrap et UMR 5199 PACEA-LAPP ; frederique.blaizot@inrap.fr (indiquée ci-dessous FB).
*** Service Archéologique de la ville de Lyon ; stephane.carrara@mairie-lyon.fr (indiqué ci-dessous SC).
**** Doctorante à l'Université Lumière Lyon 2, UMR 5138 Archéologie et Archéométrie ; laudine_r@hotmail.com (indiquée ci-dessous LR).
***** Carpologue ; caroline.schaal@wanadoo.fr (indiquée ci-dessous CS).
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Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Dans le cadre de l’aménagement d’un diffuseur autoroutier (A42-RD61a Montluel) sur la commune de La
Boisse (Ain), une opération archéologique préventive a
été engagée au cours de l’hiver 2005-2006 sur une superficie d’environ 21 000 m2, par une équipe de la société
Archeodunum1. Cette opération fait suite aux fouilles
menées par Georges Vicherd et son équipe en 1980, lors de
la construction de l’autoroute A42. Le plan partiel de la pars
urbana d’une villa antique du ier s. ap. J.-C., des vestiges de
l’Âge du Bronze, ainsi qu’un petit bâtiment tardo-antique
avaient alors été mis au jour (Vicherd, Baudrand, 1982).
Les découvertes réalisées lors de la seconde opération ont
permis non seulement de compléter la documentation de la
villa mais également de préciser sa chronologie, en mettant
notamment en évidence une occupation immédiatement
antérieure.
de communication reliant Lyon-Lugdunum et la plaine de
l’Ain, en d’autres termes entre la vallée du Rhône et la Bresse
ou le Bugey. Certains auteurs évoquent le passage d’une voie
antique au pied de la Côtière, correspondant au rebord du
plateau de la Dombes, mais aucune preuve archéologique
n’a permis de le conirmer, en dehors d’une borne inscrite
qui proviendrait de la commune de Béligneux. Les traces
d’occupation dans le secteur de la Côtière se résument à
quelques sites, dont la villa des « Grandes Terres » à Beynost
et l’établissement rural du « Cartelet » à Béligneux. Le premier, implanté au pied de la Côtière de la Dombes, se situe
à 10 km à l’ouest de la villa des « Vernes ». Sa fouille a permis
la mise au jour d’une partie du plan d’une villa du ier siècle
ap. J.-C., avec une occupation de la pars rustica au ive siècle
(Motte, Vicherd, 2008) (ig. 16). Le second site se trouve
à Béligneux, sur le coteau, entre le plateau et la plaine de
l’Ain, à l’est de La Boisse. Il livre un unique bâtiment agricole en matériau léger, construit en terre sur solins de galets.
Le mobilier associé s’est en revanche avéré relativement riche,
avec notamment un ensemble céramique et une petite série
monétaire datés du ive siècle (Vicherd, 1984).
Le contexte archéologique des « Vernes » reste toutefois largement redevable aux fouilles réalisées en 1980 par
Georges Vicherd, dont les résultats ont été publiés très rapidement (Vicherd, Baudrand, 1982). Celles-ci ont permis
de découvrir la pars urbana d’une villa gallo-romaine du
ier siècle ap. J.-C., ainsi que les traces ténues d’une occupation protohistorique (Bronze inal « phase ancienne »), matérialisée par une unique fosse-silo. Pour l’occupation antique,
aucune phase antérieure à la construction de l’établissement
en dur n’a été repérée2. L’ensemble découvert alors couvre
une supericie de plus d’un hectare et présente un état de
conservation relativement médiocre (fig. 12). Plusieurs
étapes ont néanmoins été décelées pour la construction de
la villa. Le bâtiment primitif (B), de forme rectangulaire, se
compose de plusieurs espaces cloisonnés interprétés comme
des habitations. Une zone de jardins a été pressentie (A) à
l’ouest. L’espace à l’est des habitations est occupé par une
cour rectangulaire (D) entourée d’un couloir (C), délimité
par une fondation qui devait supporter un mur bahut
(ig. 15, infra). Dans la mesure où le mur occidental du
couloir est doublé par une autre fondation légère, il faut
vraisemblablement y voir une galerie fermée plutôt qu’un
portique. Au nord de cette cour, des restes de sols en mortier
de tuileau et des blocs de calcaire réunis par des murs en
galets correspondraient aux vestiges d’un portique (I). Un
puits (J), édiié à l’aide de dalles en calcaire, est à mettre en
relation avec l’aménagement de cette cour D. Il s’accompagne d’un système de caniveaux, dont l’un traverse le mur
de façade oriental de la cour. Des bains ont par ailleurs été
identiiés plus à l’est (K) : ils se composent de trois pièces
organisées de manière symétrique, mais dont l’une comporte une abside et des traces de rubéfaction. Des massifs de
1. le conteXte géograPhiQue
et archéologiQue (tS ; gm)
1.1. le milieu géograPhiQue
Le site des « Vernes » est localisé sur la commune de
La Boisse, sur la rive droite du Rhône, à l’extrême sud du
département de l’Ain (ig. 1). Il est implanté au pied du plateau de la Dombes d’origine glaciaire, culminant à environ
300 m d’altitude, en bordure de la plaine d’inondation du
Rhône, et en limite du bas Dauphiné à substratum molassique recouvert d’un manteau morainique. L’Est lyonnais
est caractérisé par les vallums morainiques abandonnés par
les glaciers quaternaires. Cette plaine alluviale, large d’environ 5 km, est alimentée par le Rhône, l’Ain et la Bourbre.
Elle est constituée de matériel caillouteux d’origine alpine,
préalpine et jurassienne. Il s’agit d’alluvions anciennes de
type luvio-glaciaire et d’alluvions récentes luviatiles. Ces
formations luvio-glaciaires ont été démantelées lors de
l’encaissement du Rhône et ont donné naissance à plusieurs
terrasses. La zone de fouille domine la plaine d’inondation
par une rupture de pente mesurant 6 m à La Boisse et un
peu moins de 20 m à La Pape (Lévy, 1922). Le site se
trouve sur une terrasse dont la cote moyenne est de 181 m.
Elle est constituée de graviers et de galets généralement lessivés et est limitée au sud et à l’ouest par une légère dépression
circulaire, témoin d’un ancien paléochenal (ST500) (ig. 2).
1.2. l’environnement archéologiQue
Durant l’Antiquité, l’implantation humaine dans ce
secteur est manifestement liée à la présence d’un grand axe
1. Cette intervention, prescrite par l’État (DRAC Rhône-Alpes, Service
Régional de l’Archéologie), a été réalisée par une équipe d’archéologues d’Archeodunum, dirigée par Pascal Nuoffer en collaboration
avec Benoît Montandon et Lionel Orengo. Elle a entièrement été
inancée par la Société Autoroutes Paris-Rhin-Rhône. Ce manuscrit
a été inancé conjointement par le Ministère de la Culture (aide à la
préparation à la publication), le Conseil Général de l’Ain et la société
Archeodunum. Il a été réalisé dans le cadre d’une convention avec
l’Inrap pour la participation d’un des auteurs (F. Blaizot).
2. Il est nécessaire ici de rappeler que cette fouille d’urgence, réalisée en 1980 dans le cadre de la construction de l’autoroute A42,
a été effectuée dans des conditions parfois dificiles et que l’étude
du mobilier, ainsi que l’analyse générale des vestiges, n’étaient pas
complètement abouties lors de la publication.
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S aôn
e
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
AIN
Mâcon
Bourg-en-Bresse
Genève
Montréal-la-Cluse
RHÔNE
Anse
Rhône
Béligneux
La Boisse
Beynost
LYON
ISÈRE
St-Laurentd'Agny
Vienne
0
40 km
Voies antiques supposées
810
400
810
300
Fig. 1. Localisation de La Boisse dans le cadre du département de l’Ain (DAO : Damien Tourgon).
967
00
PALÉOCHENAL
État 1
N
État 2a
0
10
État 2b
20 m
Fig. 2. Plan des vestiges antiques (DAO : Yann Buzzi et Damien Tourgon).
maçonneries dans les angles des pièces évoquent un système
de voûtes ou plus simplement de pièces chauffées. Si aucun
vestige d’hypocauste n’a été décelé, des fragments de tubuli
ont été recueillis à sa périphérie. Un couloir de façade, dans
lequel un puits en matériaux hétérogènes a été installé, et
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une petite cour lanquée d’un portique sont juxtaposés à
l’est. Un foyer a été retrouvé au milieu de la cour. Les balnéaires sont entourés au nord et à l’ouest d’un couloir. Une
deuxième cour (E) et un corps double de bâtiment sont
installés à l’est de la cour D. Cet espace est entouré d’un
1858800
1859000
220
1858600
A
UTE
A42
5184200
5184200
B
ORO
AUT
C
7
st.22
5184000
5184000
A
Nécropole mise au jour en 1962
B
Nécropole mise au jour en 1980
c
Villa gallo-romaine
D
Vestiges d’habitat de l’ Antiquité tardive
Parcelle contenant des structures
N
0
Fig. 3. Localisation des principaux gisements archéologiques à la périphérie de la villa des « Vernes » (DAO : Damien Tourgon).
100 m
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
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D
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la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
portique en « U ». De part et d’autre de l’entrée, dont l’axe
est aligné sur celui de la pièce centrale du bâtiment B, sont
aménagées des pièces qui constituent une nouvelle façade
pour la villa. Le chemin d’accès de l’entrée comporte une
recharge de graviers au dessus du terrain naturel. La partie
nord du double corps de bâtiment de façade (G) est divisée en trois parties de dimensions quasi égales. La pièce
septentrionale présentait encore son sol de mortier blanc,
recouvrant un hérisson de galets. Quant à la pièce centrale,
constituée d’un sol de mortier de tuileau, elle dispose contre
les murs de fragments de tuiles placées de chant, et de dalles
correspondant probablement à un système d’assainissement.
Pour inir, un mur de clôture est construit dans le prolongement de la façade. Il délimite un vaste espace au nord de
la villa, dans lequel seul un bâtiment en structure légère a
été découvert. Concernant les techniques de construction,
à l’instar de la partie mise au jour lors de l’opération 20052006, les fondations sont de galets et une élévation en moellons de tuf3 a été observée localement sur quelques assises.
On mentionnera également la découverte, à l’extrémité
ouest de la villa, du plan très partiel d’un petit bâtiment
du ive s. Il convient par ailleurs de rappeler ici la proximité de deux concentrations funéraires aux lieux-dits des
« Gravelles » et des « Quarante Mille Morts ». Ces ensembles,
fouillés respectivement en 1962 et 1980, sont situés à une
distance de 200 à 300 m du site et sont séparés l’un de
l’autre de plus de 150 m, ce qui les rend bien distincts
(Vicherd, Baudrand, 1982, p. 132) (ig. 3, A et B). Bien
datés de la période tardo-antique, ils illustrent peut-être une
séparation des « classes sociales », qu’il n’a pas été possible
de démontrer. Toujours est-il que ces deux zones funéraires,
associées au petit bâtiment évoqué plus haut, suggèrent une
occupation relativement importante pour cette période, ce
que semble conirmer la fouille réalisée en 2005-2006.
À la période antique, l’appartenance politique et administrative de la région, qui se situe à la charnière du territoire
des Allobroges au sud et de celui des Ségusiaves au nord et à
l’est, a fait l’objet de nombreuses discussions et controverses.
La limite constituée par le Rhône au sud n’a en particulier
jamais pu être déterminée avec certitude (BuiSSon, 1990,
p. 24-25). Lors des réformes d’Auguste, le territoire des
Allobroges intègre la Gaule Narbonnaise. La rive droite du
leuve appartient à la Lyonnaise et au territoire colonial
lyonnais, dont l’extension, voire l’existence, ont également
fait l’objet de longs débats. Le réexamen récent de la documentation, notamment de la borne inscrite de Béligneux,
semble néanmoins démontrer que la villa de La Boisse
se trouvait sur le territoire colonial de Lugdunum (Béal,
2007), tout comme la rive gauche du Rhône (Blaizot,
dir., 2010). Quant aux Ambarres, dont la localisation a
également fait couler beaucoup d’encre, leur territoire est à
placer ailleurs qu’entre Dombes et Rhône, région dont les
auteurs antiques nous disent qu’elle était ségusiave avant la
conquête (Béal, 2007, p. 11).
3. Des carrières de tuf existent à une dizaine de kilomètres du site,
notamment sur les communes de Pérouges et Meximieux (Ain).
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1.3. leS occuPationS ProtohiStoriQueS4
Si la fouille réalisée par Georges Vicherd a livré une
seule structure de l’Âge du Bronze (Vicherd, Baudrand,
1982, p. 122-126), la seconde opération a en revanche permis de déceler quatre occupations protohistoriques successives, entrecoupées par des hiatus chronologiques : Bronze
inal I-II (Hallstatt A), Bronze inal IIIb (Hallstatt B3),
Hallstatt D, voire La Tène A. La prudence s’impose toutefois pour les datations, les attributions chronologiques
ne reposant que sur quelques fragments de céramique. On
observe, dans la plupart des structures, l’absence d’autres
marqueurs chronologiques, notamment de mobilier
métallique (éléments de parure, outils, armes ou vaisselle
métallique), qui permettraient de mieux caler la chronologie. Leur absence est d’autant plus dommageable pour les
ensembles de La Tène, cette période étant surtout déinie
par des associations reposant sur les fossiles directeurs fournis par l’instrumentum métallique. Par ailleurs, il faut signaler l’absence de plan clairement identiiable et de répartition
cohérente des structures datées. Les possibilités d’association avec les constructions sur poteaux porteurs non datées
sont également limitées. S’il reste dificile, sinon impossible,
de se prononcer sur la forme de ces occupations successives, on peut toutefois évoquer leur nature. La découverte
de fosses-silos suggère, en l’occurrence, la présence toute
proche d’au moins deux installations agricoles se succédant
à la in de l’Âge du Bronze (Bronze inal I-II, puis Bronze
inal IIIb/Hallstatt ancien), ainsi que d’une troisième située
à la charnière entre la in de la période hallstattienne et le
début de La Tène (Hallstatt D/La Tène A). Du seul point
de vue architectural, l’identiication d’une « cabane » excavée
reste apparemment un unicum régional pour la in de l’Âge
du Bronze. Dans le cas du village du Bronze inal IIIb au
« Pré de la Cour » à Montagnieu, les bâtiments étaient uniquement construits sur poteaux porteurs, reposant sur des
calages de pierres (Vital, 1993, p. 99 et 199-218). Enin, il
faut rappeler la présence de plusieurs foyers à pierres chauffantes, dont la fouille n’a malheureusement livré aucun élément de datation, hormis éventuellement leur morphologie.
2. un Premier étaBliSSement
rural antiQue : une ferme
gallo-romaine Précoce
2.1. l’organiSation générale (ig. 2 et 4)
2.1.1. Le secteur sud-est :
aire d’ensilage, fosses et bâtiment ? (ig. 4)
Les premières traces d’occupation gallo-romaine du site
se résument à quelques vestiges en creux (fosses et fossés)
antérieures à la construction de la villa. Deux concentrations de structures ont pu être individualisées. La première,
4. La synthèse des vestiges protohistoriques mis au jour sur le site a été
réalisée par Lionel Orengo et Katinka Zipper dans le cadre du rapport
de fouilles.
2.1.2. Le secteur nord-est :
bâtiment sur poteaux porteurs et fosses (ig. 4)
Située en bordure nord de l’emprise de fouille, une série
de creusements semble former un bâtiment rectangulaire.
La morphologie des structures en creux qui le composent
(ST128, 186, 196, 212, 375, 374 et 209) est relativement
semblable. De forme quadrangulaire, ces creusements mesurent tous environ 1,50 m de diamètre pour une profondeur
de 0,50 m, et se caractérisent par la présence d’un calage de
5. L’ensemble du mobilier a fait l’objet d’une étude exhaustive dans le
cadre d’une publication récente (Maza, 2008).
N
st.267
st.219
st.128
st.212
st.186
st.311
st.176
st.189
st.344 st.375
st.376
st.196 st.345
st.378
st.374
st.377
st.346
st.153
st.209
st.147
st.148
st.393
st.
st.399
21
0
st.390
st.406
st.182
st.389
st.181
st.175
st.187
st.163
st.
1
st.216
st.188 71
st.173
st.205
st.174
st.218
21
6
st.398
st.
967
00
18
5
st .
située au sud-est du site, se compose tout d’abord de plusieurs fosses-dépotoirs. Deux d’entre elles se distinguent
particulièrement du lot : il s’agit des fosses rectangulaires
ST163 (3,72 x 2,64 m) et ST174 (4,20 x 1,86 m), semblables par leurs dimensions. Leur fonction primitive reste
indéterminée : bassin, cellier ou cave. Elles ont en revanche
servi de zone de dépotoir au moment de leur abandon.
Si le remplissage de la fosse ST174 se caractérise par un
sédiment argileux pauvre en mobilier, ainsi que par la
présence d’un trou de poteau (ST205), le comblement
de la seconde (ST163) présentait une grande quantité de
mobiliers, dominés par les céramiques : vaisselles de table
et culinaire, amphores, vases de stockage, etc5. On peut
également mentionner la découverte de trois autres fosses
quadrangulaires de dimensions plus modestes (ST182, 389
et 390), qui recelaient aussi d’importants rejets, essentiellement sous la forme de céramiques et de tuiles. Leur fonction première reste également indéterminée. Il faut noter
la présence d’un trou de poteau à l’angle sud-est de ST390.
Dans le même secteur, trois petites tranchées rectilignes
(ST171, 185 et 216), larges d’environ 40 cm et profondes
de 20 à 30 cm, évoquent des négatifs de sablières basses. Ils
dessinent le plan partiel d’un bâtiment, voire d’une série
d’enclos, si on les met en relation avec le fossé ST210, localisé au sud-ouest. Ce dernier se distingue par un proil en
« V », plus profond et plus étroit (20 cm de largeur pour une
profondeur de 50 cm). Le trou de poteau ST187, localisé
à l’intersection des tranchées ST185 et ST171, peut fonctionner comme renfort d’angle. Il faut enin signaler que
les tranchées ST171 et ST216 sont recoupées par plusieurs
fosses de cette phase (ST163, 181, 182, 188, 175 et 216),
attestant plusieurs séquences d’occupation qu’il n’a pas été
possible de préciser. Deux fosses-silos de plan circulaire
(ST398 et 399) ont été repérées à l’ouest des vestiges précédemment décrits (ig. 5). Leur fonction première était très
certainement liée au stockage de denrées céréalières, comme
le conirme l’analyse carpologique (présence de millet) ainsi
que leurs caractéristiques morphologiques. Très profondes
(entre 1 et 1,20 m), elles présentent des creusements à
parois verticales et piriformes. Une fois abandonnées, elles
ont servi de dépotoir, comme l’atteste le comblement de la
fosse ST398, qui a livré non seulement une dépouille de
chien mais également des restes de céramiques, dont ceux
d’un dolium.
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
810
400
222
0
10
20 m
Limite de fouille
Fig. 4. Plan des vestiges du premier établissement antique
(DAO : Yann Buzzi).
blocs de tuf imposants. On notera encore que la structure
ST209, située à l’angle sud-est du bâtiment, recelait un
gros bloc dont la surface plane évoque une pierre d’assise
pour un pilier porteur. À cet édiice sont également associés
les trous de poteau ST344, 345 et 346. Par ailleurs, toute
une série de structures éparses a été identiiée pour cette
phase. Il s’agit principalement de vestiges en creux telles que
des fosses (ST176, 189, 267, 311) ou des trous de poteau
(ST148 et 393). L’exemplaire ST147, par son plan rectangulaire, se rapproche des fosses situées plus au sud (ST182,
390, 389, etc). Ni leur comblement, ni leur morphologie,
ne permettent toutefois de déterminer leur fonction initiale
ou de proposer une interprétation satisfaisante.
2.2. la chronologie et
leS élémentS de comParaiSon
2.2.1. Les éléments chronologiques
Le mobilier archéologique, et en particulier les céramiques, se caractérise par une grande diversité. Aux côtés
des traditionnelles productions régionales (service, préparation, cuisson ou stockage), sont attestées des importations
de vaisselle ine en provenance des ateliers d’Italie ou de
leurs succursales lyonnaises (sigillée), des oficines rutènes
de La Graufesenque (sigillée), de la vallée de l’Allier (terra
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223
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
St.398
UF.1022
UF.1039
UF.1038
UF.1041
St.399
ALT :181.37
ALT : 181.37
UF.1023
UF.1042
UF.1024
UF.1037
UF.1025
UF.101
UF.1035
Céramiques
UF.1026
UF.101
UF.1036
0
1m
UF.1027
UF.101
UF.1028
Fig. 5. Coupes stratigraphiques des fosses-silos ST398 et 399 (DAO : Yann Buzzi).
nigra), ou de Saint-Romain-en-Gal (lagène engobée). Les
productions sigillées arétines ou lyonnaises attribuées aux
services Haltern 1B, 1C, et 2, les derniers étant majoritaires
en nombre de vases (quatre individus), fournissent un premier terminus post quem vers le changement d’ère. La présence récurrente d’imitations de sigillée à engobe non grésé
brun ou rouge reprenant la forme Goudineau 1 irait dans
le même sens. La datation de ce premier état repose toutefois sur la présence de plusieurs vases en sigillée issus des
ateliers sud-gaulois (Drag. 17a, Drag. 15/17, Ritt. 8, fond
de bol indéterminé estampillé AB[…], ainsi que Drag. 11
et Drag. 29 pour les formes moulées), dont l’apparition est
ixée dans les années 30 de notre ère. L’absence de productions à vernis non grésé de Gaule du Centre est à signaler. Attestées au deuxième quart du ier s. ap. J.-C., elles ne
deviennent toutefois vraiment représentatives qu’à partir du
milieu du ier siècle. On remarque également la place occupée par les céramiques terra nigra au sein du corpus de vaisselle. Leur abondance est donnée pour typique du tournant
de l’ère et de la première moitié du ier siècle ap. J.-C. Les
parois ines de type Beuvray s’inscrivent dans le même horizon chronologique depuis le changement d’ère, avec une
plus grande diffusion durant les trois premiers quarts du
ier siècle. Les céramiques de service, de cuisson ou de stockage livrent un faciès proche de ce que l’on connaît à Lyon
ou à Roanne à la même période. Plusieurs formes se rapportent en particulier aux types caractéristiques du vaisselier de
la période augustéenne (pots Haltern 62, mortiers à bord
en bandeau Haltern 59, cruches à lèvre striée Haltern 45)
(DeSBat et alii, 1979 ; Genin, 1997). La composition du
lot des amphores abonde dans le même sens. L’association
de productions italiques (Dressel 1 et Dressel 2/4), de
Bétique (Dressel 20 « précoce », Dressel 7/11, Haltern 70)
et sud-gauloises (Gauloise 2 de Marseille) trouve en particulier écho au sein de la plupart des contextes lyonnais
compris entre la fondation coloniale de 43 av. J.-C. et le
premier tiers du ier s. ap. J.-C. (Lemaître et alii, 1998 ;
Genin, 1997). Du strict point de vue des produits importés, la présence de vin italique, de Gaule du Sud, peut-être
d’Orient (?), ainsi que de defrutum, d’huile et de sauces de
poisson de Bétique, inscrit cette première occupation au
sein d’un vaste réseau d’échange, largement tourné vers le
bassin méditerranéen. Malgré des quantités de mobilier qui
demeurent encore peu abondantes, ces ensembles et, en particulier, le remplissage de la très riche fosse ST163, viennent
illustrer une période chronologique encore mal documentée
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
dans ce secteur du département de l’Ain, mais qui s’inscrit
parfaitement au sein des faciès connus à la même époque
dans la capitale des Gaules.
2.2.2. Synthèse
La datation de cette première occupation gallo-romaine
est à placer très certainement sous le règne d’Auguste, grosso
modo entre 30 av. et 15 ap. J.-C. Les ensembles appartenant à cette phase se rapportent tous, sans exception, à des
structures en creux, dont le comblement est intervenu au
plus tard vers 15-30 ap. J.-C. Il n’est donc pas possible
de relier cette première occupation à un établissement mis
en place à l’extrême in de l’Âge du Fer, immédiatement
après la Conquête. Ce bâtiment peut être interprété comme
une ferme et déroge ainsi aux exemples régionaux d’établissements agricoles occupés dans la deuxième moitié du
ier s. av. J.-C., comme à Béligneux au « Camp de Chânes »
et surtout au « Pré de la Cour » à Montagnieu (Ain), ainsi
qu’au « Vernai » à Saint-Romain-de-Jalionas dans le nord de
l’Isère (Vicherd, 1984 ; ChaStel et alii, 1988 ; De KliJn
et alii, 1996, p. 271-273 ; Royet et alii, 2006). Les noyaux
d’habitat ont pu certes se déplacer, et se situer hors des zones
fouillées, mais aucun « bruit de fond » matérialisé par du
mobilier caractéristique de cette période (vaisselle régionale
ou importée, amphores Dressel 1, instrumentum métallique,
etc.) n’a été repéré lors de ces deux opérations.
L’orientation de cette première phase d’occupation est
NL 4° est. On ne connaît véritablement qu’un seul plan de
bâtiment sur poteaux porteurs, qui de plus demeure incomplet. Ces derniers étaient non pas ichés en pleine terre, mais
implantés dans de larges fosses et maintenus par des pierres
de calage dans un bourrage de terre. Seule la fosse ST209
fait exception, sans calage, mais munie d’une pierre d’assise
plate. Rappelons par ailleurs que les seuls éléments de datation pour ce bâtiment résident dans son insertion stratigraphique et son orientation, qui s’est avérée la même que celle
des différents aménagements linéaires (murs, fossés, alignements de trous de poteau) mis en évidence pour les phases
d’occupation gallo-romaines postérieures. À cette architecture sur poteaux porteurs s’ajoutent des constructions en
terre sur sablière basse, dont seul le négatif a été conservé
dans le sédiment encaissant (ST171 et 216). On connaît
relativement mal les élévations reposant sur ces aménagements en bois. L’élévation de ces bâtiments en matériaux
légers peut présenter de nombreuses variantes, associant dif-
224
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
férents éléments (bois, chaume, clayonnage, etc.), dont les
techniques d’assemblage sont dificiles à déinir. Il semble
toutefois qu’elles se résument principalement à des élévations de terre et de bois : technique du colombage ou pans
de bois, associant la terre et le bois sur sablières basses. Les
matériaux mis en œuvre pour la construction des différentes
structures se trouvent en abondance dans le secteur. Les
limons du leuve paraissent avoir été très appréciés, comme
le prouve leur emploi jusqu’à l’époque contemporaine. Pour
le remplissage de l’armature en bois des structures légères,
nous disposons de très peu de renseignements. Sous la
forme de terre (torchis, adobe, etc.), celui-ci ne laisse, en
effet, que peu de traces après l’abandon des structures, sauf
si ces matériaux ont subi l’action du feu. Quant au système
de couverture, la découverte de tegulae atteste l’existence
d’une toiture de tradition méditerranéenne.
L’interprétation générale du plan du site se trouve limitée par le faible nombre de structures, leur dispersion sur
toute la zone, ainsi que par la localisation d’une partie des
aménagements en limite de l’emprise de fouille. La présence de fosses-silos (ST398 et 399), clairement reliées à
cette phase d’occupation, et d’un abondant mobilier détritique de nature domestique, nous conduit à penser qu’il
s’agit bien d’un habitat à vocation agricole. Les silos excavés renvoient à un type de stockage caractéristique de la
Protohistoire, cette technique de conservation semblant être
abandonnée durant la période romaine en Gaule, pour revenir à la mode à la in de l’Antiquité (Faure-Boucharlat,
2001, p. 101-102).
Les comparaisons disponibles dans la région pour le
début du Haut-Empire montrent que les aspects architecturaux de cette première phase d’occupation sont analogues
à ceux de la plupart des établissements agricoles fouillés ces
dernières décennies dans le nord de la région Rhône-Alpes
(De KliJn et alii, 1996, p. 279-282). En l’occurrence, ces
derniers se caractérisent par une architecture sur poteaux
porteurs impliquant la mise en œuvre de matériaux facilement disponibles (bois, terre). Ces plans de bâtiments
gallo-romains précoces sont également attestés dans d’autres
régions, notamment dans le nord de la Gaule, où de nombreuses exploitations qualiiées abusivement de « fermes
indigènes » (Agache, 1976 ; CourBot-Dewerdt, 2003),
présentent des plans et des techniques de construction similaires. Il s’agit essentiellement de constructions en matériaux
légers (terre et bois), limitées non par des murs de clôture,
mais par des systèmes fossoyés (Collart, 1996). La fouille
des « Vernes » conirme donc que cette tradition architecturale a prédominé, sinon perduré, jusque dans le courant de
la première moitié du ier s. ap. J.-C.
tions en matériaux légers avant même la réalisation des
infrastructures en dur. Il s’agit tout d’abord d’une tranchée
(ST183), longue de 8 m et présentant un retour à angle
droit (ig. 7). Son remplissage a livré une série de clous de
charpente placés de part et d’autre des bords de la structure
dans une disposition telle (tête à l’extérieur et pointe vers
l’intérieur) que l’on soupçonne une organisation cohérente
évoquant une paroi de planches, disposées verticalement et
clouées sur des montants en bois. L’examen de cette structure apparaît d’autant plus complexe que son emplacement
et son orientation sont strictement identiques à ceux des
aménagements postérieurs appartenant au plan de la villa.
Son tracé suit en effet celui du portique d’une cour de l’établissement en dur. Il pourrait s’agir d’un simple aménagement hydraulique cuvelé (type caniveau) destiné à recueillir
les eaux de ruissellement provenant du toit d’un premier
état d’un portique. Un alignement de poteaux semble par
ailleurs appartenir à la même phase de construction que
celle de ST183. Il s’agit, du sud vers le nord, des fosses
ST373, 429, 430, 358, 357 et 184, dont l’alignement est
parallèle au mur de clôture est (ST93) de la pars urbana
(ig. 3). À l’instar de l’aménagement ST183, les trous de
poteau sont légèrement décalés vers l’ouest par rapport aux
aménagements en dur postérieurs.
En dehors de structures en creux éparses (ST217,
226, 227 et 397), il faut signaler l’existence, plus à l’est,
d’une tranchée (ST77) d’orientation identique et longue
de 18 m environ. Elle semble fonctionner avec les fosses
ST146 et 369. La fouille de ces vestiges en creux a permis de
recueillir quelques éléments de datation, notamment dans
la sablière ST93 ou la tranchée ST77, qui permettent de
placer leur abandon au cours du règne du Tibère, voire au
début de celui de Claude, avec comme pour l’état précédent
un répertoire céramique témoignant d’un « bruit de fond »
antérieur bien marqué.
En l’occurrence, il s’agit ici probablement des aménagements de ce premier établissement, édiiés à l’aide de matériaux légers. L’existence d’autres vestiges appartenant à cette
phase de construction reste hypothétique faute d’éléments
chronologiques et de relations stratigraphiques. Toutefois,
certains aménagements comme le réseau fossoyé ST195,
ST213, voire ST214 ou le puits ST318, pourraient être
contemporains de cette période, avec des bons marqueurs
chronologiques pour les années 15-40 ap. J.-C.
3. la VILLA (ig. 2)
3.1. deS PremierS aménagementS
en matériauX légerS ? (ig. 6)
Parmi les nombreux vestiges appartenant à la villa, une
série de structures semble accréditer l’existence de construc-
3.2. conStruction de la VILLA en dur
(ig. 8)
L’opération 2005-2006 a également permis de compléter le plan de la pars urbana dégagée partiellement par
Georges Vicherd en 1980 (Vicherd, Baudrand, 1982).
La supericie de la partie résidentielle de la villa s’étend sur
plus de 2 400 m2. La totalité de l’ensemble bâti dépasse
donc les 5 000 m2, en faisant abstraction du grand enclos
se développant au nord, qui couvre environ 3 600 m2 de
plus. Au total, vingt-quatre espaces distincts ont été mis au
jour, délimités par des fondations de murs.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
225
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
N
st .
18
3
st.2
14
st.357
st.376 st.358
st.353
st . 2
13
st.184
st.429
st.430
st.146
st.373
st.
77
st.318
810
300
st.369
967
00
st.1 47
st.
19
5
st.397
st.226
st.500
st.217
967
810
400
00
0
20 m
Fig. 6. Plan des vestiges appartenant au premier état de construction de la villa (DAO : Yann Buzzi).
Coupe O-E, vue N St. 183
St 183
St.183
Céramiques
Os
Alt. : 181.50
0
Fer
1m
Fig. 7. Plan et coupe du caniveau ST183 (DAO : Yann Buzzi).
3.2.1. Les éléments de la façade, la cour
et son portique
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées concernant la fonction des vingt-quatre espaces identiiés. Pour
les espaces 6, 7, 8, 9 et 10, nous rejoignons l’hypothèse de
Georges Vicherd, qui postule la présence de l’entrée de la
pars urbana au niveau du local 11 (Vicherd, Baudrand,
1982). Les pièces situées de part et d’autre de cette entrée
semblent être dévolues à l’accueil des visiteurs. Il s’agit en
l’occurrence de pièces couvrant chacune une supericie de
15 m2 au maximum. Les espaces 12 et 13 se rapportent à
une cour entourée d’une galerie péristyle (ig. 9). Cette dernière révèle vraisemblablement l’existence de deux phases
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
de construction. La première est caractérisée par la mise en
place des massifs pour l’installation des bases de colonnes
ST131, 133, 135, 136, 137 et 139, placés à intervalles réguliers environ tous les 3 m. Ils se présentent sous la forme
d’un lit de galets quadrangulaire de 0,50 m de côté. Les
espaces situés entre ces massifs ont été comblés dans un
second temps par l’édiication d’un mur, dont les structures ST132, 134 et 138 constituent les vestiges. Comme
exposé auparavant, le caniveau ST183 pourrait préigurer
le plan de cette cour à péristyle. La fonction de la structure
ST129 reste en revanche indéterminée. Elle se présente sous
la forme d’un lit de galets quadrangulaire d’1 m2, localisé à
l’intérieur de la cour 12. Plusieurs hypothèses peuvent être
énoncées. Il pourrait s’agir de la base d’un aménagement
226
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
N
23
st.
st.132
24
15
19
3
16
13
13
8
t.1
37
st.133
st.135
6
7
st.373
st.74
810
300
st.76
st.93
22
st.92
st.130
st.
st.
st.397
2
1
st.71
st.146
st.58
st.59
st.60
st.61
st.62
st.369
st.66
96
3
19
5
st.75
st.72
st.73
st.79
st.158
st.70
st.358
4
20
st.318
967
00
8
10 9
st.357
st.430
st.429
5
11
st.
11
st.
18
3
12
13
6s
st.131
18
st.
21
st.139
st.129
17
19
st.
77
st.2
13
st.254
st.90
st.261
st.260
st.229
st.262
st.247
st.256
st.255
st.2
28
st.2
14
st.380
st.115
st.500
st.226
st.217
PALEOCHENAL
810
400
967
00
Structures États 2a/2b
Structures État 2b
Fosse
Limite de fouille
0
20 m
Fig. 8. Plan général des vestiges appartenant au deuxième état de construction de la villa (DAO : Yann Buzzi et Damien Tourgon).
Fig. 9. Vestiges des fondations en galet des murs de la cour centrale à péristyle (cliché Archeodunum).
tel qu’un bassin ou un socle, mais aucun argument ne nous
permet d’étayer cette interprétation6. Le local 24, par sa
situation et son plan, peut être identiié à une cage d’escalier permettant l’accès à un étage, dont l’emplacement est à
situer au niveau du local 5.
6. Georges Vicherd n’a relevé par ailleurs aucune structure similaire
lors de la fouille de la partie septentrionale de la cour.
3.2.2. Les cours et les annexes
Au sud de la partie résidentielle, deux cours à galerie
juxtaposées (20 et 21) ont été repérées. Dans l’une d’entre
elles (20), le plan de locaux de service a été mis au jour.
Il s’agit tout d’abord des espaces 4 et 5, accolés à la partie
méridionale du portique. Leur supericie, de 63 m2 chacun,
de même que leur localisation, permettent de les interpréter
comme une aire de cuisine et/ou de lieu de stockage. Pour le
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
227
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Fig. 10. Local 5 interprété comme espace de service (cliché Archeodunum).
local 5, le plus à l’ouest, deux espaces de circulation concomitants ont été identiiés (ig. 10). Si le premier, UF245,
correspond à un niveau de sol en terre battue, le second est
constitué de graviers s’étendant sur le quart sud-ouest de la
surface (UF242). À la jonction de ces deux sols, une série de
trous de poteau a été identiiée (ST211, 150, 335 et 336).
La présence de ces vestiges en creux, associés à deux types de
niveaux de sols, permet de supposer la coexistence dans le
même espace d’un local abrité et d’une cour. La découverte
de couches de graviers à caractère drainant dans la partie
non couverte semble conirmer cette hypothèse. La présence
de vases de stockage retrouvés in situ abonde dans le même
sens. Outre une probable communication avec le local 4,
l’entrée principale de cette cellule pourrait se situer à l’ouest,
près de l’espace 15, dont le plan semble correspondre à
celui d’un auvent. Toujours dans la même cour, le local 19
présente un plan et une construction tout à fait originaux. Il
circonscrit une supericie de 25 m2 et possède un doublage
des murs est, ouest et sud (ig. 11). Seul le mur ouest du
local (ST117), correspondant également au mur sud d’un
portique, ne montre pas le même renforcement. L’hypothèse
d’un plancher soutenu par des banquettes, en l’occurrence
les ST156, 161 et 162, est à envisager. S’il ne fait aucun
doute, du fait de la liaison au mortier, que les murs de
façade de ce local sont les structures ST117, 120, 160 et
121, le cas de la ST116, qui ceint ce local sur les côtés est,
sud et ouest, paraît plus problématique. L’absence de mortier, ainsi que l’aspect non-jointif des galets qui constituent
cette structure, nous incitent à la considérer plutôt comme
une tranchée drainante. Par conséquent, il s’agirait d’un
espace équipé d’un plancher en bois surélevé destiné au
stockage de denrées comme les céréales, ain de les protéger
de l’humidité et des animaux nuisibles. Sa localisation dans
une cour, en marge de la partie résidentielle, conirmerait
cette hypothèse. La cour 20 constituerait par conséquent
probablement une aire de service. Il faut mentionner éga-
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
lement la présence du puits ST318 construit en blocs de
calcaire régional, qui pouvait non seulement alimenter en
eau cette partie de la villa, mais également permettre de
recueillir les eaux de pluie. Il s’apparente par ses caractéristiques à l’un des deux exemplaires mis au jour lors de
la fouille de 1980 (Vicherd, Baudrand, 1982, p. 130).
Signalons la présence dans son comblement de fragments de
céramiques, d’un gobelet en verre et de coquilles d’huîtres.
Aucun local n’a en revanche été découvert dans la cour 21
localisée plus à l’ouest. Un système de fossés (ST228 et
193) et un alignement de fosses (ST254, 256, 247, 262,
229, 260 et 261) au remplissage brun limoneux pourraient
néanmoins constituer les vestiges d’une haie et d’un alignement d’arbustes en léger retrait des murs d’enceinte ST92
et 95. Les pots horticoles, comme dans le cas de la villa de
Beynost ou de celle de Richebourg (Yvelines) (Barat, 1999 ;
Motte et alii, 2008), si précieux pour justiier une telle
interprétation, nous font malheureusement défaut. Le fossé
ST193 est également présent dans la cour 20, dans laquelle
un mur (ST96) reprend son tracé à l’est.
3.2.3. Une esplanade : cour agricole
de la pars rustica ?
Dans la partie orientale de la zone fouillée, a été dégagé
un groupe de vestiges, dont certains restent dificile à interpréter. Cet ensemble est circonscrit par les murs de clôture ST93 à l’ouest et ST115 au sud, ainsi que par une
maçonnerie qui reprend le tracé de ST92. Bien qu’il n’ait
été repéré que sur une distance de 16 m environ, en raison
de la mauvaise conservation des vestiges dans ce secteur, il
semble que ce mur se poursuive en direction du sud-est.
Trois locaux (1, 2 et 3) ont été découverts à l’intérieur
de l’espace formé par ces deux murs. Nous ne disposons
d’aucun élément permettant de déterminer leur fonction.
Pour les espaces 1 et 2, leur surface restreinte (environ 4 m2
228
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Fig. 11. Plan et coupe du local 19
interprété comme un grenier
(DAO : Yann Buzzi).
St.117
St.116
St.121
St.161
St.156
St.162
St.120
St.116
St.160
St.116
ALT: 181.51
St.116
UF.216
UF.426
Mortier
St.121
UF.221
UF.425
St.161
UF.229
UF.429
St.162
St.156
UF.437
UF.438
UF.230
UF.228
UF.438
UF.439
UF.428
UF.436
St.120
UF.220
UF.427
St.116
UF.101
chacun) laisse pour le moins perplexe7. S’agit-il de petites
chapelles liées à un culte ? En l’absence de découverte de
mobiliers signiicatifs, il demeure toujours dificile d’assurer
la présence de locaux à vocation cultuelle au sein même d’un
établissement de type villa. L’exploration des sédiments à
l’intérieur et à la périphérie de ces aménagements n’a pas
permis de découvrir des éléments de réponse, comme par
exemple des objets relatifs au culte ou des offrandes. De
manière générale, la présence de lieux de culte associés à
des villae est bien attestée grâce aux photographies aériennes
et aux découvertes archéologiques (Fauduet, 2004). Ici,
l’absence d’arguments probants empêche de valider cette
hypothèse.
Un alignement de fosses circulaires (ST70, 71, 72, 73,
74 et 75), se développant sur une longueur totale d’environ
27 m, a été dégagé plus au nord. Ces fosses sont distantes
de près de 5 m les unes des autres et présentent une remarquable constance quant à leur morphologie et à leur remplissage. Profondes de 30 à 50 cm selon les cas, leur diamètre
luctue entre 1,50 et 1,70 m. Les parois sont verticales et
le fond plat. Aucun élément de calage en place n’a pu être
7. Un troisième local similaire pourrait exister au nord, notamment
avec le mur ST380.
UF.426
UF.260
UF430
Céramiques
UF.250
UF.216
0
1m
mis en évidence dans leur remplissage, qui se présente sous
la forme d’une seule couche argilo-sableuse. En corrélation
avec les indices de datation recueillis, le comblement de
ces structures, très homogène, suggère un abandon rapide
et simultané. L’orientation de cet alignement suit celle du
mur ST93 et un espace de 2 m environ est visible entre les
deux aménagements. Un second alignement de creusements
(ST158, 58, 59, 60, 61 et 62) est à signaler à environ 11 m
à l’est du précédent. Il se développe sur une longueur totale
de près de 11 m. Parallèle au premier, il s’en distingue néanmoins par la morphologie des structures. Il s’agit en effet
de fosses à proil rectangulaire, avec des dimensions de 60 x
40 cm pour une profondeur d’environ 50 cm. Seule la structure 62 a livré des éléments datant, qui permettent d’attribuer l’ensemble à cette phase. Les nombreux fragments de
tegulae découverts dans leur remplissage ont peut-être servi
de calage. Les vestiges étant localisés en bordure orientale
de l’emprise de fouille, il n’a pas été possible de restituer un
plan complet. Leur lecture nous laisse indécis. S’agit-il de
vestiges de bâtiments légers en marge de la pars urbana ? Si
cette hypothèse reste valable pour la seconde série de fosses,
elle ne peut en revanche être retenue pour la première série,
dans la mesure où la disposition des fosses ne forme pas
un plan de bâtiment. D’autres interprétations peuvent alors
être énoncées. La première renvoie à la présence dans ce
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
229
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
secteur d’un portique contre le mur ST93, dont les fosses
correspondraient aux restes des bases d’une colonnade. La
seconde, la plus probable, se rapporte à l’existence de fosses
de plantation d’arbres ou d’arbustes contre le mur de clôture. L’absence de fosses près de l’entrée (local 11) semble
renforcer cette hypothèse. Malheureusement, les conditions de fouilles en 1980 n’ont pas permis de détecter ce
type de structure au nord de l’entrée. Les vestiges de fosses
d’implantation d’arbres sont aujourd’hui bien attestés par
les fouilles archéologiques. En Auvergne, l’établissement
domanial récemment fouillé du « Champ Chalatras » aux
Martres-d’Artière présente ainsi une tranchée horticole régulièrement rythmée par des fosses de plantations (Vallat,
CaBaniS, 2009). Plus au nord, une enquête a été réalisée
dans les campagnes péri-urbaines de Reims, où de nombreux exemples de grandes fosses similaires, également équidistantes, pourraient correspondre non pas à des vestiges de
bâtiments sur poteaux, mais plutôt à des restes de vergers
(Koelher, 2003). Même si, dans ce cas précis, elles s’avèrent plus nombreuses avec notamment plusieurs lignes8, le
remplissage sédimentaire naturel ne laisse a priori soupçonner aucune intervention de l’homme. La faible présence de
mobilier constitue également une des caractéristiques de ces
fosses. Peut-on également ranger la structure linéaire ST77,
d’orientation similaire et localisée à deux mètres environ à
l’est des fosses, parmi les restes de plantation ?
3.2.4. Un réseau fossoyé
À l’ouest et au sud de la pars urbana, un fossé (ST195/
213), de 1,10 m de large pour une profondeur de 0,40 m,
a été mis au jour. Son prolongement occidental à angle
droit (ST213) ne se poursuit pas plus au nord, ce creusement étant absent dans ce secteur. Il en va de même
d’une éventuelle jonction avec le fossé ST214, mal daté au
demeurant, qui apparaît en position orthogonale au tracé
de ST195/213. Quoi qu’il en soit, ce dernier se distingue
par deux remplissages différents qui témoignent d’un surcreusement. Un léger pendage nord-sud/est-ouest a été mis
en évidence par plusieurs coupes stratigraphiques. Mais on
notera que de nombreux collages céramiques ont pu être
effectués entre les deux comblements. Il faut encore mentionner ici la présence d’un fossé, dont un court tronçon a
été observé lors du décapage mécanique. Il est orienté en
direction de la légère dépression marquant l’emplacement
du paléochenal ST500. Si la stricte contemporanéité de ces
fossés n’a pu être vériiée, nous proposons toutefois de les
associer et d’y voir un réseau fossoyé à fonction drainante
entourant la zone construite de la villa. Cet argument, associé à la mise en évidence d’un surcreusement, nous conduit
par ailleurs à avancer l’hypothèse d’un curage attestant l’entretien du fossé. Cette installation a pu permettre d’évacuer
de l’eau vers la zone du paléochenal, qui aurait ainsi fonctionné comme un exutoire. Il reste toutefois assez dificile
de connaître son état précis à l’époque romaine : est-il fossi-
8. Il s’agirait de vestiges de vergers plutôt à vocation commerciale
qu’ornementale.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
lisé ou encore en fonctionnement ? La diversité des espèces
végétales et animales (mollusques à coquille) identiiées
dans son comblement permet de reconstituer non pas un
marais ou un milieu aquatique constamment gorgé d’eau,
mais plutôt un environnement terrestre de prairie subissant une alternance d’inondation et d’exondation9. Enin,
nous n’insisterons pas sur la découverte de plusieurs fosses
et trous de poteau disséminés dans l’emprise de fouille et
appartenant à cette phase, dans la mesure où ils n’apportent
aucune donnée pertinente à la compréhension du site.
3.3. leS techniQueS architecturaleS
3.3.1. Les murs
L’architecture des bâtiments de la villa se caractérise
par des fondations maçonnées, dont la trame rigoureusement orthogonale reprend celle des vestiges plus anciens.
Aucune élévation n’a en revanche pu être observée. L’état de
conservation des murs est apparu assez variable suivant les
secteurs. Les fondations des murs sont établies au sommet
des sables alluviaux du terrain naturel. D’autres sont ancrées
plus profondément dans cette même couche. Les murs sont
fondés en tranchées étroites et leur largeur n’excède pas
0,50 m, à l’exception du mur de façade oriental (ST93),
plus large, qui mesure 0,60 m de large. Le matériau mis en
œuvre renvoie exclusivement au galet de « rivière », lié le plus
souvent à la terre, très rarement au mortier. On mentionnera par ailleurs l’utilisation de tegulae posées à plat sur les
fondations probablement dans le but de réaliser un réglage
pour la première assise ou un lit de pose pour une sablière
basse d’une élévation à pans de bois. Concernant les liaisons
des angles de murs, tous sont chaînés, exception faite de
cinq cas d’appui. Ces derniers ne semblent cependant pas
démontrer plusieurs phases de construction, les chaînages
n’impliquant qu’une construction d’un seul trait. Le mur
de clôture sud ST92 se distingue des autres maçonneries par
la présence, à intervalles réguliers (5,50 m), de contreforts
d’environ 1 m de long pour 0,50 m de large. Ils possèdent
le même aspect et sont fondés à la même profondeur (une
assise de galets liés à l’argile). Seuls cinq d’entre eux ont pu
être observés, en raison du mauvais état de conservation
général du mur. Si les élévations sont inexistantes, les murs
étaient probablement constitués d’argile et de bois. Lors
de leur destruction, les parois fondent et se mélangent à la
terre du sol, d’où la dificulté de les distinguer. Il s’agit d’un
excellent matériau de construction, à la fois peu onéreux
et très isolant. Comme nous l’avons déjà évoqué, ceux mis
en œuvre pour la construction des différentes structures se
trouvent en abondance dans le secteur. Les galets proviennent des terrasses ou des bancs de graviers du Rhône. Leur
principal critère de choix paraît essentiellement avoir été
leur calibre. On mentionnera par ailleurs la découverte de
briques circulaires dans le comblement de certaines fosses.
Ces éléments en terre cuite forment très probablement
l’ossature des colonnes des portiques.
9. Détermination Carole Blomjous (Archeodunum).
230
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
3.3.2. Les revêtements et décors
gladiature en sigillée sud-gauloise) et commune (mortier
Haltern 60) renvoient sans nul doute au dernier tiers du
ier s. ap. J.-C., vraisemblablement au moment où se situe
son abandon déinitif. L’examen des collections anciennes
de la première opération a toutefois montré - et notamment
le comblement des puits - une datation légèrement plus
récente, qui conirme un abandon à l’extrême in du ier ou
plus vraisemblablement au début du iie siècle11.
Les espaces de circulation sont rarement conservés, si
ce n’est pour ceux des locaux de service 4 et 5, qui se caractérisent par des sols de terre battue et de cailloutis damés.
On notera toutefois la présence de tesselles au sein de la
fosse ST217, découverte qui peut paraître anecdotique,
mais indicatrice de sols revêtus de mosaïques pour certaines
pièces. Pour inir avec ce maigre inventaire, la présence de
quelques fragments d’enduits peints atteste une décoration
murale de qualité, également disparue.
3.4. la chronologie
La chronologie a pu être établie grâce à l’étude des
différents mobiliers mis au jour sur le site (céramiques,
monnaies et instrumentum)10.
La fouille a livré un mobilier bien daté par les céramiques ines, et en particulier la vaisselle en sigillée. Aux
côtés de productions italiques ou lyonnaises du service 2 et
3 de Haltern, très largement minoritaires, les sigillées des
ateliers de La Graufesenque se taillent la part du lion, avec
un répertoire diversiié, comprenant toute une série de vases
bien connus dans les années 20/30 de notre ère (bols Ritt. 8,
Drag. 24/25, Drag. 27, assiettes Drag. 18, Drag. 15/17).
Les formes moulées se rattachent à des coupes hémisphériques de type Drag. 29A et Drag. 29B. Certaines présentent un vernis jaune à marbrures rouges, dit marbré, dont
la production à La Graufesenque est centrée sur les années
40 à 100 (Genin, 2007). Un terminus post quem pour les
années 40 est conforté par l’estampille du potier Masculus,
également imprimée sur Drag. 29, et dont la production
est datée entre 45 et 65. Le faciès des céramiques régionales,
vases de service, préparation, cuisson ou stockage, oriente
de la même manière la datation vers les années 40-50, avec
notamment de nombreuses comparaisons formelles avec
les horizons contemporains de Lyon ou Roanne (Genin,
Lavendhomme, 1997). L’unique monnaie découverte
pour ces contextes correspond à un as posthume d’Auguste
frappé sous Tibère et plaide pour une datation postérieure
aux années 30/40.
Tous ces éléments appartiennent aux structures en
creux de la deuxième phase d’occupation, cette dernière
n’étant véritablement appréhendée que du point de vue de
l’évolution du plan des vestiges. Il est probable que cette
deuxième phase ne constitue en fait qu’une modiication
de la précédente dans le courant du règne de Tibère, ce que
démontre dificilement l’étude céramologique, qui met en
lumière une reconstruction en dur vers les années 40.
Enin, la troisième phase n’est représentée, sur l’emprise
de la villa, que par des lambeaux de couche. Malgré des
quantités de mobilier particulièrement pauvres, les associations de formes reconnues en céramique ine (Drag. 29B,
Drag. 35/36 à décor de feuille d’eau, Drag. 37 à décor de
10. La mauvaise conservation des mobiliers ainsi que leur état très
fragmentaire n’a pas permis de réaliser convenablement leur couverture
graphique ain d’illustrer ce chapitre.
4. SynthèSe deS donnéeS
Sur l’organiSation SPatiale
de la VILLA
Si la première opération a mis au jour une partie de la
pars urbana d’une villa, la seconde a surtout permis de compléter le plan de l’établissement, de recueillir des éléments
de chronologie, mais également de dévoiler des phases de
construction antérieures, insoupçonnées jusqu’alors. La
relecture de la documentation préexistante, alliée à l’apport
des données nouvelles, permet de réaliser une synthèse sur
l’occupation antique des origines jusqu’à son abandon.
La construction de la villa se distingue des précédentes
phases d’occupation, tant par son plan que par son architecture et les matériaux mis en œuvre. Désormais, à quelques
exceptions près, les aménagements de la villa sont constitués
de murs, dont on ne connaît cependant que les fondations.
Il s’agit de solins de galets de rivière, dont certains sont
maçonnés. On ne connaît pas la nature des matériaux utilisés pour l’élévation des murs. La reconstitution la plus
souvent évoquée propose néanmoins une architecture
mixte combinant des solins de galets sur lesquels reposaient
des parois en pan de bois posées sur des sablières basses.
Ces dernières prenaient appui directement sur les solins
(Vicherd, 1988, p. 10). Cette architecture mixte, encore
peu fréquente au ier s. ap. J.-C., semble avoir été plus largement adoptée au siècle suivant, comme on le voit dans la
plupart des établissements agricoles antiques du nord de la
région Rhône-Alpes (De KliJn et alii, 1996, p. 281).
La proposition de phasage des étapes de construction
de la villa repose sur des indices chronologiques ténus
(Vicherd, Baudrand, 1982, p. 126-127). Ils ne rendent
en effet compte que très imparfaitement de la complexité
des relations entretenues entre les différentes transformations de la villa. Pour notre part, nous ne sommes pas parvenus à conirmer ou inirmer de quelque façon que ce soit
l’hypothèse générale proposée par Georges Vicherd quant à
l’évolution du plan de cet établissement. À la suite de notre
prédécesseur, nous considérons cette villa, du moins la pars
urbana, comme le fruit d’un même projet. En déinitive, il
s’agit d’un plan typiquement romain, avec un système de
cour double, portiques, bains, murs de clôture, etc. Outre
son mode de construction, cette villa se caractérise par une
11. L’ensemble du mobilier de la fouille de G. Vicherd, stocké au
musée de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain), a fait l’objet d’un examen
rapide ain de conirmer les datations obtenues lors de la seconde
opération. Nous voudrions remercier ainsi Priscille Chapuis (SRA
Rhône-Alpes) pour l’accès à ce mobilier.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
partition en deux espaces distincts, dont la partie résidentielle en dur (ig. 12 et 13).
Les bains constituent un ensemble organisé, dont chaque pièce semble correspondre à un espace bien précis, selon
la terminologie généralement admise (ig. 14). Pour les
pièces septentrionales, le caldarium, à l’est, se compose de
deux bassins opposés, l’un absidal, l’autre quadrangulaire.
Il comprend un renfoncement pour un solium et, à l’autre
extrémité, une abside fermée par un mur, autorisant la restitution d’un second bassin. De nombreux exemples de ce
type de caldarium sont attestés en Gaule et en Italie (Bouet,
2003, p. 75-76). Le frigidarium sans piscina maçonnée est
probablement localisé à l’ouest, dans la mesure où le baigneur l’utilise en règle générale en in de parcours. Quant
à la pièce intermédiaire, chauffée ou non, elle peut correspondre à un tepidarium ou laconicum. Aucune trace de
chambre de chauffe avec son praefurnium n’a en revanche
été détectée. Le couloir situé au nord et à l’est correspond
très certainement à une galerie de service. Pour les locaux
plus au sud, on pourrait être en présence d’un vestibule à
portique servant d’espace de transition entre les pièces de
bain et l’extérieur de l’édiice. La mauvaise conservation des
vestiges n’a par ailleurs pas permis de vériier la présence
d’aménagements liés à l’approvisionnement en eau de ces
bains. Or la présence d’un puits signiie la possibilité d’une
eau susceptible d’être abondante, comme celle d’une source,
mais plus dificilement utilisable du fait de la nécessité de
son élévation. Des bains alimentés par des puits sont relativement fréquents dans le monde romain (Bouet, 2003,
p. 197-198). Une coexistence avec d’autres modes d’alimentation n’est cependant pas à écarter. Le puits a également
pu servir à concentrer les eaux de pluie, conirmant ainsi la
présence d’une cour dans ce secteur. Le mode d’alimentation en eau de la villa semble reposer sur trois puits, qui non
seulement permettaient d’atteindre la nappe phréatique,
mais également de recueillir les eaux de pluie. Une canalisation signalée dans la cour D doit d’ailleurs certainement
alimenter le puits J, et pourrait témoigner de la présence
d’un bassin au milieu de la cour, à l’image par exemple de la
villa des « Grandes Terres » à Beynost (Motte et alii, 2008).
Si la partie résidentielle, ainsi que ses dépendances,
sont bien localisées, la pars rustica, partie économique de la
villa, reste en revanche encore mal documentée. Les deux
opérations n’ont pas permis de révéler son emplacement
exact. L’examen attentif de la parcelle cultivée localisée à
quelques dizaines de mètres à l’est (ig. 3) nous a toutefois
permis de constater la présence d’éléments de construction
(mortier et fragments de tuiles), associés à des fragments de
céramique du Haut-Empire. Georges Vicherd avait du reste
remarqué l’emplacement de murs dans cette même parcelle
(Vicherd, Baudrand, 1982, ig. 1). Elle fait d’ailleurs face
à l’entrée de la pars urbana (espace 11) et au mur ST93,
dégagé également plus au nord en 1980, qui constitue le
mur d’enceinte oriental de la partie résidentielle. Or de
nombreux exemples de plans de villa en Gaule montrent
l’entrée de la pars urbana s’ouvrant sur la cour agricole de
la pars rustica, comme on peut le voir d’ailleurs pour l’établissement de Beynost (Motte et alii, 2008 ; Ferdière et
alii, 2010). Par conséquent, il ne serait pas étonnant de
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
231
localiser à cet emplacement la partie exploitation de la villa,
comportant les bâtiments utilitaires, de stockage, les étables,
les logements des travailleurs et les remises pour l’outillage.
On remarquera par ailleurs que ni les fouilles de 1980, ni
celles de 2005-2006 n’ont révélé de vestiges liés à une activité artisanale. Cet état de fait doit pouvoir être mis sur
le compte d’une localisation préférentielle de l’artisanat,
comme la métallurgie, au sein de la pars rustica.
Si l’absence de mobilier rattachable aux activités de la
villa est probablement liée au caractère partiel de la fouille,
elle n’en demeure pas moins surprenante12. La pars rustica
de la villa des « Grandes Terres » à Beynost a, en revanche,
livré un important lot de mobilier lié à des activités spéciiques de la propriété, même si elles sont datées de l’Antiquité tardive (Motte et alii, 2008). Quant à l’économie
domaniale, peu d’éléments nous sont parvenus, si ce n’est
des fosses de plantations d’arbres, peut-être fruitiers. L’état
de conservation des vestiges, de même que les caractéristiques du sédiment encaissant, n’ont pas permis de réaliser des analyses paléo-environnementales, sur les pollens
notamment, nous privant d’informations précieuses.
La villa des « Vernes », et plus précisément la pars
urbana, correspond à un corps de bâtiment plus ou moins
spacieux, doté d’une galerie de façade (ig. 15). Ce modèle,
répandu aussi bien dans le nord que le centre de la Gaule,
se combine à de vastes cours limitées par des galeries et par
des petits pavillons utilitaires. Il ne correspond de fait pas
au plan le plus souvent attesté en Narbonnaise ou dans
d’autres provinces méditerranéennes, où les appartements et
communs s’articulent autour d’une cour centrale. À l’échelle
régionale, on ne dispose pas encore en Rhône-Alpes d’un
corpus important de villae entièrement fouillées et bien
documentées, à l’instar d’autres aires géographiques. La
simple comparaison du plan classique des « Vernes » avec
d’autres exemples régionaux témoigne toutefois de son statut élevé dans la hiérarchie des établissements agricoles du
début du Haut-Empire répertoriés dans le nord de la région
(De KliJn et alii, 1996 ; Vicherd, 1998). À titre de comparaison, il faut bien évidemment mentionner la villa des
« Grandes Terres » de Beynost, située à seulement 3,5 km,
qui présente de nombreuses similitudes, notamment en ce
qui concerne le plan, avec un bâtiment résidentiel et sa
cour à portiques (bâtiment I), une double cour à portiques
avec des espaces d’agrément, des espaces de services, des
accès aux bains par la deuxième cour, une entrée légèrement désaxée, et des techniques architecturales comparables
(Motte, vicherd, 2008) (ig. 16). Leur chronologie est
par ailleurs quasi identique. La fondation de la villa de
Beynost est ixée aux alentours du deuxième quart du ier
s. ap. J.-C. Si la pars urbana est occupée jusqu’au début
du iie s. comme aux « Vernes », la pars rustica continue de
fonctionner au moins jusque dans le courant du ive siècle.
Parmi les autres villae régionales, mais dont les plans et les
équipements diffèrent, on peut mentionner en premier lieu
l’établissement de « La Dent » à Meyzieu (Rhône), localisé
12. Il faut signaler toutefois la découverte de quelques scories, d’une
dent de râteau et d’un aiguisoir.
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PALÉOCHENAL
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Structures mises au jour en 1980
Structures découvertes en 2005-2006
Fig. 12. Plan restitué de la pars urbana de la villa des « Vernes » (DAO : Yann Buzzi et Damien Tourgon).
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la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
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PALÉOCHENAL
Réseau hydraulique
Cour privée, jardin
Cuisine, commun
Appartement privé, espace de vie
Plantation
Galerie
Cour
Bains
Espace cultuel ?
Structure funéraire
0
Fig. 13. Essai d’interprétation des différents espaces de la pars urbana (DAO : Damien Tourgon).
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Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
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Fig. 14. Interprétation des différents espaces des bains
mis au jour en 1980 (DAO : Damien Tourgon).
Galerie
Caldarium
Tepidarium
Frigidarium
Foyer
Puits
Cage
d'escalier ?
0
Galerie ?
4m
0
10 m
Fig. 15. Essai de reconstitution de la façade du bâtiment principal par Pierre André.
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M 424
M 291
M 301
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M 142
M 87
M 296
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M 266
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M 273
M 261
M 264
M 260
M 257
M 381
M 252
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M 253
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M 250
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M 251
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M 314
M 305
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M 217
M 319
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M 208
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M 195
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M 158
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D
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M 307
M 304
M 176
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B
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Bassin
M 101
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M 170
M 446
Fosse
Foyer
Sépulture
Vase horticole
Fig. 16. Plan de la villa des « Grandes Terres » à Beynost (Motte, vicherd, 2008).
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la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
G
Fig. 17. Plan de la villa de « La Molosme »
à Vézannes (Yonne) (nouveL et alii, 2009).
N
89098-06
Partie
exploitation
Partie
résidentielle
0
sur une terrasse en rive gauche du Rhône, dont le plan reste
relativement incomplet (Monnier, 1990). Il ne faut pas
oublier également les villae de la « Grange du Bief » à Anse
(Rhône) et du « Vernai » à Saint-Romain-de-Jalionas (Isère)
(Faure-Brac, 2006, p. 147-160 ; Royet et alii, 2006), qui
constituent toutefois des établissements plus vastes. Pour
terminer avec la région lyonnaise, des recherches récentes
ont permis de mettre au jour une villa dans les Monts du
Lyonnais à Saint-Laurent-d’Agny (Rhône), dont le plan se
rapproche plus des modèles méditerranéens (PouX et alii,
2009). Malgré la méconnaissance de l’organisation architecturale de la pars rustica, il semble que le plan de cet établissement rejoigne ceux des grandes villae « à pavillons multiples
alignés » attestées dans les provinces gauloises centrales et
septentrionales, ainsi que dans les Germanies, notamment
sur le plateau helvétique (EBnöther, Monnier, 2002). Ce
type d’établissement rural a récemment fait l’objet d’une
synthèse, qui renvoie manifestement la villa des « Vernes »
vers ce type de forme architecturale (Ferdière et alii,
2010). À titre d’exemple, on peut ainsi mentionner la villa
de « La Molosme » à Vézannes (Yonne) (ig. 17), dont la
zone résidentielle présente un plan qui montre, sur certains
points, des similitudes avec celui de La Boisse : bâtiment
résidentiel linéaire ouvert à l’est sur une cour à portique
et encadré par des espaces ouverts de type cour (Nouvel
et alii, 2009, ig. 9, G). On est loin des exemples de la
Gaule Narbonnaise ou d’Italie, qui présentent à quelques
exceptions près un plan ramassé où les parties résidentielles
côtoient directement les espaces à vocation économique.
Pour compléter la mise en perspective des résultats
concernant l’occupation de la villa des « Vernes », on ne
dispose pas de beaucoup d’informations sur le statut du
propriétaire. Il était très certainement élevé. Les aménagements liés à la partie résidentielle sont de grande qualité
même s’ils demeurent très lacunaires (balnéaires, probables
mosaïques, etc.). Par ailleurs, sa situation géographique lui
confère une position privilégiée. Elle est placée entre un
axe viaire important et le Rhône, sur une terrasse alluviale
soumise aux risques d’inondation. Cette situation a souvent
été recherchée, car elle permettait d’obtenir en outre de
bonnes terres cultivables (ibid.). Il faut par ailleurs rappeler
que la villa n’est située aux environs d’aucune agglomération secondaire bien attestée, tout comme sa voisine des
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100 m
« Grandes Terres » à Beynost. La proximité de la capitale
des Gaules, à une journée de marche (30 km), constitue
peut-être une explication.
Quant à la chronologie de la villa, des similitudes sont
à signaler sur des sites localisés sur d’autres secteurs riverains du Rhône. En effet, dans le bassin de Malleville (Ain)
par exemple, localisé à 40 km en amont, deux grandes
phases d’occupation ont été distinguées. Si la première
commence très timidement au début du règne d’Auguste,
vers 30-20 av. J.-C., elle prend ensuite un essor certain
durant les premières décennies de notre ère, pour disparaître autour du milieu ou du troisième quart du ier siècle
(de KlinJ et alii, 1994). La deuxième phase débute vers le
milieu du iie siècle et perdure jusqu’à la in de l’Antiquité.
Cette rupture reste encore mal expliquée. Elle pourrait
avoir comme origine une remontée générale, ou locale, du
niveau du leuve, entre la deuxième moitié du ier siècle et
la deuxième moitié du siècle suivant, attestée par les études
géomorphologiques. Dans le secteur proche du Bugey-Isle
Crémieu, une péjoration des crues plus longue débordant
sur la in du ier siècle et le iie siècle ap. J.-C. peut être envisagée, dans la mesure où les sites de plaine sont abandonnés
entre 70 et 150, alors qu’ils se maintiennent sur les marges,
même si aucune preuve déterminante n’a pu être apportée
(ProvanSal et alii, 2000, p. 20). Cette hypothèse doit toutefois être avancée avec prudence, au vu des résultats des
fouilles en milieu rural réalisées dans la région. Elles ont
permis de mettre en évidence des séquences chronologiques
presque identiques sur des gisements non riverains du
leuve, comme sur le site des « Grandes Terres » à Beynost,
où la partie résidentielle paraît connaître une désaffection dès la in du ier s., alors que le site occupe le rebord
d’une terrasse à l’abri des inondations du Rhône (Motte,
Vicherd, 2008). Quoi qu’il en soit, la pars urbana des
« Vernes » est désertée après un siècle d’occupation, à l’instar de l’établissement voisin de Beynost, mais aussi de
celui de « Saint-Fréjus » à Marennes (Rhône). Le site de
« Varennes » à Saint-Nizier-sous-Charlieu (Loire), localisé
près d’un cours d’eau, montre également une occupation
centrée sur les ier et iie siècles ap. J.-C. (Lavendhomme,
1996, p. 216). Pour le reste, il semble que les autres sites
régionaux aient été occupés jusqu’à la in de l’Antiquité,
à l’exception de certains établissements (CloPPet, 2004).
236
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
5. l’enSemBle funéraire
de l’ordre de 4 mm, sont sans doute destinés à la menuiserie. Dans la fosse ST130, l’absence d’éléments attestant la
présence de gros coffre (charnières métalliques, plaques de
renfort) parmi le mobilier laisse envisager que ces clous ont
été utilisés dans le montage de la structure funéraire pour
l’assemblage du bûcher, ou d’éléments annexes tels que des
présentoirs ou des étagères, ain de disposer le mobilier. La
longueur de l’extrémité rabattue des clous, généralement
destinée à ixer une pièce de bois sur une autre, s’avère,
lorsqu’elle est conservée, un précieux indice pour préciser
la fonction de ces clous. Un seul, provenant de ST90, est
recourbé à 90°, mais la fragmentation générale du lot ne
permet pas d’observer s’il s’agit d’un cas isolé.
Par leur morphologie et leur contenu, ces deux fosses
s’apparentent a priori à des bûchers funéraires. L’absence
de vaisselle en terre cuite dans la première (ST90), qui
contraste avec la densité importante de céramiques et surtout d’amphores dans la seconde (ST130), soulève toutefois
quelques interrogations, dont celle de la relation possible
entre ces deux structures, ce qui nous renvoie à leur nature
(bûchers, structures de dépôts, fosses « rituelles » ?).
La première piste consiste à rechercher les indices d’une
combustion sur place. L’absence de trace de rubéfaction sur
les parois et le fond des fosses reste un argument insufisant
pour écarter d’emblée l’hypothèse de structures primaires
de crémation ; en effet, la chaleur montant rapidement dans
la partie haute du bûcher, seule la section supérieure des
parois est généralement rubéiée, tandis que les cendres qui
s’accumulent sur le fond jouent le rôle de bouclier thermique et compromettent son altération (lamBot, 1994 ;
Blaizot, BoëS, 2003). L’hypothèse de crémation in situ
ne peut donc être validée que par la démonstration d’une
répartition spatiale raisonnée des artefacts et respectant
la logique anatomique pour les os humains, à condition
bien sûr que les structures n’aient pas été trop remaniées
lors d’interventions post-crématoires (prélèvements osseux
et réaménagements éventuels de la couche de résidus).
Malheureusement, l’enregistrement et les modalités de
prélèvement des ossements et d’une partie du mobilier, en
particulier céramique, n’ont pas été effectués dans l’objectif
de procéder a posteriori à une analyse spatiale des régions
anatomiques. Dans la structure ST90, les os et le sédiment,
qui contient les plus petits fragments, ont en effet été prélevés par quatre passes manuelles successives, mais en divisant
la fosse sur son axe longitudinal médian, ce qui est inopérant dans l’hypothèse où la structure constituerait les restes
d’un bûcher, sur lequel le corps devait logiquement être
allongé dans l’axe N/S. Le mobilier métallique et la plupart
des éléments de tabletterie ont en revanche été dessinés en
place et sont localisables en plan. Dans la structure ST130,
un relevé du mobilier in situ a été effectué, mais l’ensemble
a été prélevé en une seule fois à l’échelle de la fosse, ce qui
ne permet pas de rechercher les liaisons secondaires sur les
fragments de céramiques et d’amphores. En conclusion, si
les possibilités d’interprétation de ces structures s’avèrent
a priori limitées, l’exceptionnelle densité et diversité des
artefacts et écofacts permettent cependant d’entreprendre
une étude fonctionnelle.
5.1. caractériSation deS StructureS
funéraireS
5.1.1. Situation et analyse archéologique
des structures (FB)
Les deux structures funéraires sont localisées à l’écart
des murs de la villa, entre 25 m (ST90) et 50 m (ST130) au
sud-ouest de l’angle du mur de clôture et à une vingtaine de
mètres à l’est du paléochenal ST500 (ig. 13). Leur orientation (NL 11° ouest) diverge cependant de celle de la villa
(NL 4° est). Elles sont distantes de 15 m l’une de l’autre, la
ST130 se situant au sud de la ST90.
Il s’agit de deux fosses de forme rectangulaire et de
grande taille : ST90 atteint 2,95 m de longueur pour
0,85 m de largeur et ST130 mesure 2,40 m sur 1,10 m
(ig. 18). La première n’est conservée que sur 0,20 m de
profondeur ; son comblement se compose d’une couche
unique, constituée d’un sédiment très charbonneux qui
comporte des ossements, des éléments métalliques et de
tabletterie. La couche de crémation apparaît donc directement sous le niveau de décapage, ce qui peut être l’indice
de sa conservation partielle, d’autant plus que dans la moitié sud, sa surface est déprimée (ig. 19). La seconde fosse
est conservée sur une profondeur de 0,45 m et est scellée
sur les trois quarts de sa surface par une terre hétérogène
différente (us 189/192) de celle qui englobe le dépôt ; cette
couche se rapporte de toute évidence au comblement déinitif de la fosse. L’épaisseur du dépôt proprement dit est de
0,30 m et affecte un proil concave en surface (ig. 20). Il
est constitué d’une importante quantité de fragments de
céramique, d’amphore et de verre, d’éléments métalliques
et de tabletterie, d’ossements calcinés et de restes végétaux
carbonisés, inclus dans un sédiment charbonneux. Le fond,
enregistré seulement sur l’axe longitudinal médian, diffère
d’une fosse à l’autre. Celui de ST90 est plat, contrairement
au proil de ST130, en cuvette sur ses deux tiers nord, et
irrégulier dans son tiers sud ; ce côté est caractérisé par un
ressaut suivi d’un surcreusement, à la suite duquel le proil
remonte et amorce sa forme en auge. Dans les deux cas, le
fond est perturbé par de nombreux terriers.
La fosse ST90 livre dix-neuf clous, dont la section carrée mesure de 5 à 6 mm13, et le diamètre de la tête est supérieur à 15 mm. Ces éléments ont pu participer au montage
de la structure funéraire ou à l’assemblage de meubles (ixation des charnières sur les coffres de grandes dimensions,
par exemple). Parmi le lot de clous issu de ST130, douze
sont de taille moyenne, avec une section carrée de 5 mm,
et peuvent être affectés à de la charpente ou de la grosse
menuiserie ; un treizième, d’une section carrée de 8 mm,
est très certainement prévu pour de la charpente, tandis
que deux éléments de taille moyenne et de section plus ine,
13. Il s’agit des mesures prises près de la tête. Un spécimen atteint par
ailleurs une section de 7 mm par 7 mm.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
237
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
St.90
St.130
UF.101
UF.101
UF.187
ALT : 180.99
UF.188
UF.101
ALT : 180.99
UF.191
UF.190
UF.272
UF.273
Amphores
0
Céramiques
1m
UF.101
UF.284
Fig. 18. Plans et coupes des structures funéraires ST90 et 130 (DAO : Yann Buzzi).
Fig. 19. Fosse charbonneuse ST90 lors de sa découverte (cliché Archeodunum).
Fig. 20. Coupe de la fosse ST130 présentant la richesse du mobilier inséré
dans une couche très charbonneuse (cliché Archeodunum).
5.1.2. Datation (GM ; LR)
Si les éléments découverts dans la fosse ST90 n’apportent aucune donnée d’ordre chronologique au comblement
de la structure, la richesse et la diversité du mobilier mis au
jour dans la fosse ST130 déinissent un horizon chronologique très iable. En effet, avec 81 vases pour un volume
de 9547 tessons, la céramique de la fosse ST130 est apparue
très abondante, loin devant les autres catégories de mobi-
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
lier. L’inventaire des formes montre une très bonne représentation des productions dites « ines » (39 vases) et des
amphores (22 pièces), tandis que les éléments de la batterie
de cuisine font igure de parent pauvre (10 vases) (ig. 21 et
22). Dix cruches en terre cuite de petite taille complètent
le répertoire. Signalons la très bonne conservation générale
des vases qui, en dépit de leur fragmentation, s’avèrent pour
la plupart complets.
238
Catégorie
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Tessons
%
NMI
% NMI
Fine
687
7,2 %
39
48 %
Commune
304
3,2 %
10
12 %
8 370
87,7 %
22
27 %
186
1,9 %
10
12 %
9 547
100 %
81
100 %
Amphore
Balsamaire
Total
Catégorie
Céramique ine
Type de production
TS Gaule du Sud
Paroi ine siliceuse
Paroi ine calcaire
Sombre rouge ine
Engobée
Total céramique ine
Claire pâte calcaire
Céramique commune
Balsamaire
Mortier
Engobe rouge pompéien
Sombre rouge
Total céramique commune
Gaule du Sud
Amphore
Lyon
Bétique
Orient
Total amphore
Total céramique
Le service de table en céramique sigillée est exclusivement représenté par les productions du sud de la Gaule,
en particulier de l’atelier de La Graufesenque. Le répertoire typologique se partage entre les productions lisses
(Drag. 35, Drag. 36, Drag. 22) et, plus inhabituellement
en contexte funéraire, les productions moulées (Knorr 78,
Drag. 37), inégalement représentées. Les formes en présence apparaissent caractéristiques de la période lavienne,
avec notamment la quasi-totalité du service A à décor de
feuilles d’eau, apparu à La Graufesenque dans les années
60-70 de notre ère et utilisé dans cet atelier jusque dans
les années 120 (Genin, 2007). Les productions moulées
abondent en ce sens, avec notamment une coupe hémisphérique Drag. 37 estampillée GERMANI. Le décor et l’estampille la rattachent à l’oficine de Germanus, en activité à
La Graufesenque entre les années 60 ap. J.-C. et le milieu
du iie siècle (Genin, 2007, n° 196). Les caractéristiques
typologiques du vase renvoient certainement aux premières
productions du type ; sa datation pourrait être légèrement
antérieure au reste du lot14.
Les céramiques communes, destinées à la préparation,
au petit stockage ou à la cuisson des aliments, sont moins
bien représentées (10 vases). Les productions à pâte calcaire
comprennent un mortier de grande taille à lèvre pendante
et bec verseur (Haltern 60). La forme apparaît au milieu
14. Information orale d’Armand Desbat.
Fig. 21. Représentation des formes céramiques
(Guillaume Maza).
Fig. 22. Catégories de production des céramiques
(Guillaume Maza).
Tessons
315
24
%
3,3 %
0,3 %
NMI
24
1
% NMI
/
/
42
40
266
687
48
186
27
74
155
304
6136
1114
777
343
8370
9547
0,4 %
0,4 %
2,8 %
7.2 %
0,5 %
1.9 %
0,3 %
0,8 %
1,6 %
5.1 %
64,3 %
11,7 %
8,1 %
3,6 %
87.7 %
100 %
5
6
3
39
2
10
1
4
3
20
12
4
2
4
22
81
/
/
/
48 %
/
12 %
/
/
/
24 %
/
/
/
/
27 %
100 %
du ier siècle ap. J.-C. et caractérise plus particulièrement
le dernier tiers du ier s. ap. J.-C. (deSBat et alii, 1979 ;
SaiSon-guichon, 2001). Le pot à provision Haltern 62,
dont la forme est héritée du répertoire augustéen, reste
courant durant tout le ier siècle ap. J.-C. Ce type de vase
est notamment connu au sein de la production de l’atelier
du Chapeau-Rouge à Lyon-Vaise (deSBat et alii, 2001).
Les plats à engobe rouge interne à panse courbe, auxquels
sont associés deux couvercles à bord arrondi, apparaissent
également au milieu du ier siècle ap. J.-C. et se généralisent
dans la seconde moitié du siècle (deSBat et alii, 1979). Aux
productions siliceuses dévolues à la cuisson des aliments se
rapportent un pot ovoïde à col côtelé de grand module, un
deuxième de plus petite taille, parfois interprété comme
un gobelet cylindrique, et une jatte à bord rentrant. Le lot
ne détonne pas au sein d’un contexte de cette période, à
l’image de ce que l’on connaît pour la capitale des Gaules
toute proche, avec des formes (pots de stockage ou de cuisson, jatte, mortier) bien connues dans l’atelier de la rue du
Chapeau-Rouge à Lyon-Vaise (deSBat et alii, 2001) ou
encore celui des « Subsistances », en rive gauche de la Saône
(maza et alii, 2002).
Par leur nombre, les amphores participent également à
la datation de la structure. Les productions de Gaule du Sud
(sept Gauloise 1 et six Gauloise 4), et en particulier les dernières, ne semblent pas atteindre la région lyonnaise avant le
dernier tiers du ier s. ap. J.-C. (dangréauX, deSBat, 1988).
Les amphores à huile (Dressel 20) ou à saumures (Lyon 4)
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
renvoient de la même manière à cette période (Silvino,
2001 ; maza et alii, 2002), ce que conirment les estampilles des Dressel 20. Ces dernières sont identiiables à la
famille des Vritti (VRITG…) (callender, 1965, n° 1751),
dont la production est connue entre les années 40-50 et la
in du ier siècle, et à Caius Antonius Quietus (C.AN)TO(NI.
QVIETI) (ibid., n° 243) pour laquelle l’atelier (in ier-début
iie s.) a été identiié à Alcolea del Rio (remeSeal, 1986).
Quant aux amphores « carottes » d’origine orientale, et plus
précisément de la côte levantine, elles ne sont véritablement
attestées à Lyon qu’à partir de la seconde moitié du ier siècle
ap. J.-C., toujours en faibles quantités (lemaître, 1999,
p. 259).
La verrerie provient uniquement de la ST130 et
conforte pleinement ces datations, avec en particulier plusieurs vases bien datés de la seconde moitié du ier siècle
ap. J.-C. et notamment du dernier tiers. Parmi les vases
recueillis, deux assiettes vert émeraude de type AR 6.1, rappellent des exemplaires connus à Lyon sur le site d’habitat de la rue des Farges (Odenhart-donvez, 1983) et
sur le pseudo-sanctuaire de Cybèle (DeSBat, 2003), dans
des contextes de la première moitié du ier siècle ap. J.-C.
Fabriquées par la technique du moulage, elles possèdent un
bord biconvexe et un pied étroit en forme de couronne ; une
rainure est visible à l’intérieur du fond. Un exemplaire plus
récent a été découvert en contexte funéraire au Valladas, à
Saint-Paul-Trois-Châteaux, daté des années 60-100 (Bel et
alii, 2002). Une autre assiette, en verre verdâtre, possède un
fond formé par un double repli de la paraison et un bord
replié vers l’extérieur. Ce type est assez répandu parmi les
vases de service de la seconde moitié du ier s. ap. J.-C. et du
début du siècle suivant, et l’on en connaît plusieurs exemplaires sur les sites funéraires du 62 rue du Commandant
Charcot à Lyon (RoBin, 2008b) et du « Valladas » à SaintPaul-Trois-Châteaux (Bel et alii, 2002). Les gobelets à
panse tronconique Is. 34, habituellement formés par un
fond annulaire, qui succèdent aux très répandus bols à rainure de forme hémisphérique Is. 12, s’avèrent bien représentés dans l’Occident romain durant la seconde moitié du
ier siècle ap. J.-C. En dépit de son décor un peu particulier,
un exemplaire à décor d’amande fait partie des gobelets
souflés dans un moule parmi les plus répandus dans le
sillon rhodanien et en Narbonnaise durant la seconde moitié du ier siècle ap. J.-C. (Foy, nenna, 2003). Le lacon
boule correspond à une forme assez commune de balsamaire, diffusée durant le ier s. ap. J.-C. Aux productions
locales des ateliers de Lyon (quai Saint-Vincent) peut être
rattaché le lacon boule, daté depuis les années 40 ap. J.-C.
jusqu’à la in du siècle (RoBin, 2008a). Pour conclure, le
mobilier en verre est compatible avec une datation dans
la seconde moitié du ier s. ap. J.-C. En dépit des quelques
récipients qui font leur apparition de manière plus précoce
(les assiettes biconvexes et le bol à côtes), la majorité des
vases connaissent une période de grande diffusion durant la
seconde moitié du ier s. (les gobelets à décor d’amandes, les
assiettes à fond formé par un double repli de la paraison).
D’après l’analyse de l’ensemble de ces données, la datation du comblement de ST130 est à placer dans le dernier
tiers du ier s. ap. J.-C., voire au tout début du siècle suivant.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
239
5.1.3. Quantiication des restes osseux humains
(FB)
Dans la structure ST90, le tri a été effectué à la suite
d’un tamisage pratiqué jusqu’à la maille 2 mm. Les os
recueillis ont une longueur comprise entre 2 mm et 3,5 cm,
le mode se situant autour de 2-6 mm. Mis à part un talus
gauche complet et de gros éléments du tarse, dont un fragment de calcaneus, recueillis dans le deuxième décapage, la
fragmentation est importante à l’issue du tamisage des sédiments. La couleur des ossements luctue du blanc crayeux
au noir, la gamme chromatique varie sur une même pièce,
tandis que quelques éléments isolés sont bruns, notamment
ceux qui se rapportent à la faune. La crémation apparaît
donc assez hétérogène, avec les os portés à une température
d’au moins 800° et d’autres autour de 300-400°.
La grande part des fragments de petite taille s’avère
un écueil considérable pour identiier la nature des pièces,
dans la mesure où la faune est très abondante dans cette
structure (entre 36,8 et 39,4 %). Cette fragmentation
explique également la valeur élevée de l’indice pondéral
des os d’origine anatomique indéterminée (64,5 %). C’est
pourquoi, ain de minimiser au mieux les risques d’erreurs
dus au problème de distinction homme/faune, nous avons
calculé une « masse totale pondérée » qui inclut non pas la
totalité des fragments non identiiés, mais la part la plus
probable pouvant être attribuée à l’homme établie au prorata du pourcentage de faune identiiée pour chaque passe
et chaque secteur. Selon que l’on prenne en compte les seuls
fragments de moins de 2 à 3 mm ou la totalité des pièces
dont l’origine anatomique est indéterminée, la masse totale
humaine probable pondérée varie de 1 315,9 à 1 287,1 g ; si
l’on ne pondère pas, la masse totale des ossements, moins
ceux identiiés de manière certaine comme de la faune,
s’élève à 1 419,4 g.
Dans la structure 130, le sédiment n’a pas été tamisé
et les fragments osseux ont été recueillis à la main, dans la
mesure où leur longueur n’est pas inférieure à 1,5 cm. Les
os humains se rapportent à des pièces grises à blanches,
d’une longueur comprise entre 15 et 35 mm. Les os de
faune sont blancs, en majorité, quelques rares fragments
s’avèrant noirs ou bruns, et leur taille est comprise entre 6
et 65 mm. La masse osseuse humaine (21,1 g) ne représente
que 4,9 % des os recueillis (hors tabletterie), la majeure
partie se rapportant à de la faune.
Les ossements humains de la structure ST90 pourraient appartenir à un seul sujet ; aucun doublet n’a été
identiié (mais la part des fragments déterminés est faible).
Toutes les pièces présentent le même stade de maturation
et le même degré de robustesse. L’ensemble des caractéristiques désigne un adulte : les racines dentaires sont celles
de dents permanentes dont l’apex est fermé et les épiphyses
des os en présence sont soudées, tandis que l’os cortical est
épais, le diploë des tables crâniennes expansé et les insertions musculaires marquées. Seuls ces deux derniers critères
sont observables sur les os de la structure ST130, ce qui
témoigne d’un sujet de taille adulte, mais ne permet pas de
préciser le stade de maturation (adulte ou grand adolescent
de 15-19 ans).
240
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Structure 90 : indices pondéraux comparés aux valeurs théoriques de référence
en tenant compte de la marge de variation (KROGMAN, 1978).
70
IP/1419,4
IP/1315,9
IP/1287,1
Référence Minimale
60
Référence Maximale
Indices pondéraux
50
40
30
20
10
0
crâne
tronc
Mbre SUP
Membre INF
Membres
Indéterminés
Régions anatomiques
Fig. 23. Structure 90 : indices pondéraux comparés aux valeurs
théoriques de référence en tenant compte de la marge de
variation (kroGMan, 1978) (Frédérique Blaizot).
L’hypothèse selon laquelle ces deux structures présenteraient un lien fonctionnel en rapport à une même cérémonie est posée par l’absence de céramiques dans l’une et
la très faible part des os humains dans l’autre. Elle semble
accréditée par la situation des os humains dans cette dernière (ST130), en très grande majorité (19,9 g sur 21,10 g)
localisés dans la couche supérieure (us 189/191), qui correspond au comblement de la fosse au-dessus du dépôt
proprement dit. Un seul fragment (1,20 g) se trouve dans
la couche sous-jacente, contre le bord nord de la fosse
(us 273). Ces pièces sont de toute évidence en situation
secondaire. Il a toutefois été impossible de démontrer
l’appartenance de ce lot aux ossements recueillis dans la
structure ST90 : a priori, les pièces osseuses sont compatibles, mais aucune liaison secondaire par collage n’a pu être
réalisée ain de le prouver.
Selon les références théoriques, la masse osseuse minimale d’un adulte brûlé est supérieure ou égale à un kilogramme (hermann, 1976 ; mackinley, 1993). Ainsi, celle
recueillie dans la fosse ST90 est compatible avec l’hypothèse
selon laquelle la structure, en dépit de son érosion, renfermerait sinon la totalité, au moins une part représentative du
squelette, ce qui est loin d’être le cas de ST130. Toutefois,
l’examen des indices pondéraux par région anatomique
nous informe que le squelette est inégalement représenté
(ig. 23). Il manque en effet une importante partie du crâne
et le tronc est déicitaire, ce qui explique la valeur élevée
de l’indice pondéral des membres ; ce dernier est établi sur
les pièces déterminées et sur la totalité des fragments de
diaphyses non identiiées, mais susceptibles de se rapporter
à des os longs. Les indices pondéraux différentiels obtenus sur les membres supérieurs et inférieurs s’avèrent non
signiicatifs en regard du grand nombre indéterminé de
fragments de diaphyses ; leurs faibles valeurs ne traduisent
que des dificultés d’identiication. La sous-représentation
du tronc (de 3,7 à 4,6 % inférieure à la valeur minimale
de référence) peut être imputée, quant à elle, à des problèmes de conservation, l’os spongieux, même brûlé, se
conservant mal dans le sol ; en revanche, la résistance de
la voûte crânienne aux phénomènes physico-chimiques, et
notamment des rochers des temporaux, ici absents, laisse
envisager que le déicit crânien a une toute autre origine.
Selon le postulat que les deux structures contiendraient
les restes d’un même individu, la masse osseuse disponible
dans ST130, de 39,34 g pour le crâne et de 12,8 g pour
le membre supérieur, reste en tout cas insufisante pour
compenser le déicit sur la région crânienne dans ST90. En
conclusion, les os du crâne sont absents de cette structure,
soit parce qu’ils ont été prélevés (dans le cas d’un bûcher),
soit parce qu’ils n’y furent jamais introduits (dans le cas
d’une structure de dépôt). La longueur de la fosse ST90,
de 2,95 m, exclut l’hypothèse d’une fosse réceptacle trop
courte, au-dessus de laquelle aurait été établi un bûcher
dépassant de part et d’autre.
5.2. le moBilier Primaire
Le mobilier primaire désigne l’ensemble de la vaisselle,
des dépôts alimentaires et des objets qui sont placés sur
le bûcher avec le mort, ain de brûler avec le corps. Sont
exclus de cette appellation les éléments qui se rapportent
à la construction du bûcher (clous d’assemblage ou de
décor, éléments décoratifs en os ou dans un autre matériau
conservé) ou au dispositif du corps (lit funéraire). Cette
notion s’oppose à celle de mobilier secondaire, qui caractérise des objets placés après la crémation, dans le bûcher
ou dans la structure de dépôt ; généralement, ces objets ne
sont pas brûlés, bien que l’on puisse réutiliser des vases du
bûcher pour constituer, en partie ou en totalité, ce type
de dépôt. Aucune des deux structures ne semble contenir
de dépôt secondaire (absence de vase intact, de faune ou
d’objet non brûlés semblant avoir été mis en valeur dans la
fosse par leur emplacement ou un aménagement).
5.2.1. Sélection des récipients (GM)
La structure ST90 ne livre aucun récipient, au contraire
de ST130 qui en est abondamment pourvue, avec 81 individus en céramique, une quinzaine en verre, et vraisemblablement trois récipients métalliques. Le dépôt atteint
un nombre de plus de 100 objets, comprenant un service
complet de vaisselle, de vases de cuisson, préparation ou
stockage, et d’amphores. En dépit de la grande diversité
des pratiques funéraires locales, l’abondance du mobilier
reste sans comparaison dans les régions proches, hormis le
bûcher du Col de Ceyssat, à Saint-Genest-Champanelle
(Puy-de-Dôme), daté du milieu du iie s. ap. J.-C., qui
compte plus de 300 vases (trément, humBert, 2005).
Il ne fait aucun doute que la diversité et l’abondance du
matériel en présence rattachent l’ensemble à la célébration
d’une cérémonie funéraire ostentatoire.
Les céramiques ines sont les plus abondantes en nombre de vases (39), suivies par les amphores (22), loin devant
les céramiques communes (10) (ig. 21).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
241
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
La vaisselle (GM ; LR ; SC)
La vaisselle de table (céramique, verre et métal), largement prépondérante (62,8 % des vases), se compose
essentiellement des récipients dévolus à la présentation des
solides (assiettes, coupes, coupelles) ou au service des boissons (bouteilles, gobelets, bols) (ig. 24). Les premiers sont
majoritaires au sein du lot (vingt-neuf vases), avec treize
coupelles, sept bols, sept assiettes, un plat et une coupe
hémisphérique. Seuls les sept bols ne sont pas en céramique sigillée sud-gauloise, tandis que trois assiettes sont
en verre. Le répertoire comprend des formes lisses (coupelles Drag. 22 et Drag. 35, assiette Drag. 36) (ig. 25),
mais également moulées (coupe hémisphérique Drag. 37
et bols Knorr 78) (ig. 26). La présence de ces dernières
est à souligner (ig. 27), ces productions s’avérant très rares
dans les ensembles funéraires contemporains (caStella,
1987, p. 30, note 160 ; caStella et alii, 2002, p. 11). Deux
assiettes en verre de couleur vert émeraude sont de forme
identique, (ig. 33, nos 1 et 2) et la troisième est de forme
cylindrique à lèvre repliée vers l’extérieur (ig. 33, n° 7). On
compte également un bord de plat ou d’assiette en bronze
(n° 320).
Fonction
Forme
Coupelle
Coupe moulée
Bol
Bol miniature
Solides
Assiette
Assiette/bol ?
Plat
Total vaisselle solide
Bouteille
Cruche
Lagènes miniatures, Balsamaire
Gobelet
Liquides
Gobelet moulé
Canthare
Coupe
Bol hémisphérique
Total vaisselle liquide
Mortier
Préparation
Plat à cuire
Couvercle/coupe
Pot à cuire
Cuisine
Jatte
Poêlon
Pot
Stockage
Total batterie de cuisine
Vin
Huile
Transport
Saumures
Fruits exotiques
Total amphores
Total récipients
La part des coupelles et bols de petit module est importante (vingt à vingt-six vases) (ig. 28). C’est notamment
le cas pour les vases en céramique sigillée : coupelles à piédestal (9 cm de diamètre) ou à pied annulaire simple (9 et
12 cm de diamètre). La remarque s’étend aux assiettes,
sélectionnées parmi les tailles moyennes de ce type de vase
(16-17 cm). Un seul plat, dont l’ouverture atteint 27 cm,
peut être qualiié de grand module. Par ailleurs, les bols
à collerette et tripodes semblent directement se référer à
des formes miniatures, connues dans d’autres productions
(marmite en commune sombre) (ig. 29, nos 21 à 26). Ces
dernières formes semblent rares en contexte régional pour
cette période, mais trouvent de nombreuses comparaisons directes dans la nécropole gallo-romaine des Sagnes
à Pontarion dans la Creuse (lintz, 2001). G. Lintz avait,
pour les exemplaires à collerette, tiré des comparaisons avec
la céramique à « l’éponge » et interprété ces vases comme des
imitations tardives de sigillée (iiie siècle).
Concernant la distribution des formes en céramique,
on remarque qu’elles fonctionnent souvent par trois : deux
fois trois coupelles Drag. 35-36 de petit module, trois coupelles à piédestal Drag. 35-36, deux fois trois coupelles
Drag. 35 de module légèrement supérieur (12 cm). Il en
Céramique
Verrerie
Métal
Marbre
Total
13
1
1
6
4
1
26
2
10
5
5
1
23
1
2
2
2
1
2
10
12
2
4
4
22
81
3
3
1
3
1
1
6
1
1
10
1
1
1
1
1
1
3
-
13
1
1
6
7
1
1
30
2
1
11
8
5
1
1
1
30
2
2
2
2
1
1
3
13
12
2
4
4
22
95
Fig. 24. Représentation des récipients par fonctions et matériau (Guillaume Maza).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
1
1
1
242
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
St.130-1
St.130-3
1
2
St.130-4
6
5
St.130-6
St.130-5
St.130-10
St.130-2S
St.130-13
St.130-11
9
St.130-17
3
St.130-16
7
10
St.130-15
St.130-8
12
St.130-14
St.130-9
4
8
11
14
13
15
St.130-12
16
0
5 cm
Fig. 25. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1 à 16. Sigillée de Gaule du Sud (DAO : Laudine Robin).
va de même pour les bols à collerette ou tripodes, chacun
représenté par trois individus, et les trois assiettes en verre
(ig. 33, nos 1, 2 et 7). La remarque est transposable aux
vases à boire, avec cinq gobelets, un bol hémisphérique et
trois gobelets en verre (ig. 33, nos 4, 5 et 6). En revanche,
la coupelle Drag. 22, le plat Drag. 36, la coupe moulée
Drag. 37, la coupe à côtes et le canthare en verre apparaissent de manière isolée.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
243
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
1
St.130-23
2
St.130-22
3
St.130-20
4
St.130-19
5
St.130-21
6
St.130-24
0
5 cm
Fig. 26. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1 à 6. Sigillée de Gaule du Sud (DAO : Laudine Robin).
Les vases à liquides affectés au service ou à la consommation de boisson réunissent trente récipients (ig. 24) :
cinq vases moulés, un bol hémisphérique, deux bouteilles,
dix cruches/lagènes miniatures, un balsamaire, une cruche
ainsi que huit gobelets, une coupe à côtes (ig. 26, nos 1 à 5 ;
ig. 29, nos 1 à 20 ; ig. 30, nos 3 à 11) et un canthare en
verre (ig. 34, n° 2), soit un nombre à peu près équivalent au
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
nombre des récipients à solides. Cet équilibre s’avère inhabituel dans la région, où la part des vases à solides représente
63 à 84 % de la vaisselle (Blaizot dir., 2009), ainsi que
sur le plateau suisse, par exemple à En Chaplix à Avenches
(CaStella et alii, 1999). Cependant, dans les ensembles
funéraires de l’Ain, les vases à liquides tiennent une place
importante, en particulier les cruches et les gobelets (Bel
244
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Catégorie
Sigillée
lisse
Type
Tessons
%
NMI
165
54 %
18
Solides
2
3
21
26
6
6
2%
1
Liquides
2
0
21
23
10
16
Drag. 35-36
Drag. 22
Divers fragments
Total sigillée lisse
Drag. 37
Sigillée
moulée
Knorr 78
Total sigillée moulée
TOTAL
Grand Moyen Petit Total Miniature
22
4%
-
Vaisselle
4
3
42
49
193
60 %
19
Préparation
1
0
0
1
0
71
23 %
1
Cuisson
2
1
4
7
4?
Petit stockage
0
2
0
2
0
3
3
4
10
4
7
6
46
59
20
51
17 %
5
122
40 %
6
315
100 %
25
Préparation/cuisson
Total
Fig. 27. Distribution des formes en céramique sigillée
(Guillaume Maza).
Fig. 28. Module des vases (Guillaume Maza).
St.130-31
1
St.130-44
St.130-39
St.130-36
3
4
2
St.130-42
St.130-43
5
6
St.130-41
7
St.130-38
8
St.130-37
9
St.130-40
St.130-47
St.130-46
12
St.130-45
St.130-48
St.130-49
14
13
10
15
11
St.130-50
St.130-52
St.130-51
16
17
St.130-25
20
23
22
St.130-28
St.130-29
24
19
St.130-27
St.130-26
21
St-130-54
St.130-53
18
0
5 cm
St.138-30
25
26
Fig. 29. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1. Engobée ;
2 à 20. cruche-lagène ; 21 à 26. sombre rouge ine (DAO : Laudine Robin).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
245
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
St.130-7
St-130-18
1
2
St.130-63
St.130-64
3
St.130-62
4
5
St.130-56
St.130-65
6
7
St.130-60
8
St.130-68
St.130-67
10
11
0
St.130-58
5 cm
9
Fig. 30. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1-2. Sigillée de Gaule du Sud ; 3 à 6, 8 et 9. parois ines ; 7, 10 et 11. commune claire
(DAO : Laudine Robin).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
246
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
et alii, 1993). Le poids des dix lagènes miniatures grève la
représentativité des récipients à liquide (ig. 29, nos 2 à 20).
La présence d’une anse, d’une panse piriforme reposant sur
un petit pied annulaire, de même que les rapprochements
évidents avec les grandes lagènes produites dans les ateliers
de Saint-Romain-en-Gal ou Lezoux, ne laissent pourtant
guère de doutes sur la fonction de ce vase. Une production
de vases miniatures identiques (15-16 cm de haut), avec un
revêtement rouge-brun ou blanc, est connue dans les ateliers
de Lezoux (Delage, 2002). L’un de ces vases provient de
la tombe 72 de Lezoux (Mondanel, 1982, p. 60). Dans la
région lyonnaise, les balsamaires en terre cuite caractérisent
par ailleurs uniquement le tournant de l’ère (25 av.-30 ap.
J.-C.). Une tombe rurale du milieu du ier siècle ap. J.-C.,
découverte dans la région de Valence (Drôme), livre également deux « balsamaires » engobés à panse globulaire, qui
pourraient être proches (Bel et alii, 1993, p. 171).
Les deux bouteilles à panse carénée présentent des
caractéristiques communes qui ne trouvent aucun parallèle
en contexte régional, domestique ou funéraire. Les seules
analogies probantes sont à chercher du côté du limes, dans le
camp légionnaire de Vindonissa (Windisch, canton d’Argovie), où ce type de bouteille apparaît au moment de l’arrivée
de la XIe légion en 70 ap. J.-C., en provenance de Burnum
en Dalmatie. À cette occasion, se produit une modiication
importante du répertoire des céramiques, avec notamment
l’apparition de récipients de morphologie et de facture
« inhabituelles » (Pauli -g aBi , m eyer -f reuler , 1999,
p. 41, ig. 21). En même temps, la proportion de céramique
sigillée diminue, apparemment remplacée par des vases réalisés dans une autre technique (marbrées, à décor micacé, à
engobe rouge), vraisemblablement produits dans les ateliers
de la légion (Pauli-gaBi, meyer-freuler, 1999, p. 41,
ig. 21 ; ettinger, Simonett, 1952 ; ettinger, 1998). Ce
type de bouteille trouve également des comparaisons dans
le répertoire typologique des sigillées de Lezoux (cruches
L108 ou L113 à bord rainuré), mais avec une datation plus
tardive centrée sur le milieu du iie et le iiie siècle (Bet,
delor, 2000).
Enin, un départ de manche de poêlon ou de casserole
en bronze peut être rattaché à la vaisselle de service.
Parmi les vases en verre, signalons la présence d’un canthare (ig. 34, n° 4) et d’une coupe à côtes (ig. 33, n° 3).
Les gobelets se composent d’un vase à rainure externe et
d’un autre décoré d’amandes (nos 4 et 5), tandis que le dernier, représenté par un seul fragment, semble correspondre
à un récipient ovoïde, mais n’est rattachable à aucune forme
connue (ig. 33, n° 6). La particularité du lot constitué par
les récipients en verre provient de l’absence de vase à verser.
Concernant la vaisselle métallique, dite de luxe, le service des liquides est illustré par un support de pied isolé
n° 250 (cruche ou casserole ?), très altéré par le passage sur
le bûcher.
(ig. 24). Encore faut-il rappeler qu’un mortier en marbre
et son pilon (ig. 46, n° 14), vraisemblablement d’origine
italique, ont été découverts contre la paroi occidentale de
la fosse. Exception faite des deux plats à cuire, un grand
(29 cm) et un petit (13 cm), et des couvercles associés (14 et
18 cm), d’origine italique, chaque type est représenté par
une forme unique. Le lot se compose de manière plutôt
inhabituelle d’une batterie complète de cuisine. On relève
trois classes de récipients (pots ovoïdes, jattes et plats) : un
mortier à bec verseur pour pétrir les pâtes, mélanger les
ingrédients, ou écraser des éléments bouillis (ig. 31, n° 6),
un gros pot à col côtelé ou olla pour bouillir les aliments
(céréales, légumes, viandes, etc.) (ig. 32, n° 1), un deuxième
exemplaire de petit module, parfois interprété comme un
gobelet cylindrique (ig. 31, nos 7 et 9), et une jatte à bord
rentrant (n° 8), dévolue à la cuisine des plats sautés ou mijotés. Quant aux deux plats à « engobe rouge interne » issus de
la tradition romaine (nos 1 à 4), ils sont destinés à la cuisson
au four de denrées céréalières (des fragments de pain ont été
mis au jour au sein de ST130). Aux vases de stockage sont
associés un bol hémisphérique à bord rentrant (ig. 31, n° 5)
et un pot ayant vraisemblablement servi à la conservation
ou à la commercialisation de denrées telles que les céréales,
qui constituent, pour mémoire, la très grande majorité des
restes carpologiques recueillis dans la structure.
Le pot en verre, de section quadrangulaire à fond marqué de cercles concentriques (ig. 34, n° 1), constitue probablement une variante des pots destinés à conserver. Le plus
souvent de forme ovoïde ou sphérique, la section quadrangulaire permettait en effet une optimisation d’espace pour le
transport des marchandises. Ce type de pot était également
utilisé comme vase ossuaire15. Notre exemplaire est passé au
bûcher dans la mesure où une grande partie des fragments
est fondue ou semi-fondue. Ce pot semble plutôt avoir servi
à contenir des produits alimentaires.
La diversité et la complémentarité des formes sont à
souligner ; les vases destinés à préparer ou cuire la nourriture apparaissant généralement de manière plutôt isolée
en contexte funéraire (Blaizot, Bonnet, 2010 ; Blaizot
dir., 2009, p. 322). Pour la plupart, les vases renvoient à des
formes connues en contexte domestique et dans la majorité
des ateliers de production régionaux. Le pot à cuire ovoïde
correspond aux éléments les mieux représentés en milieu
funéraire (tranoy, 1995 ; Bel et alii, 2002 ; caStella et
alii, 1999). Les écuelles ou jattes, plus rares, caractérisent
surtout les tombes laviennes ou de la première moitié du
iie siècle ap. J.-C. (tranoy, 1995, p. 755 ; Bel et alii, 2002,
p. 177). Les plats à cuire, plus courants, apparaissent au
milieu du ier siècle et se généralisent dans sa seconde moitié (Bel et alii, 2002, p. 170). Les couvercles sont rarement attestés dans les ensembles funéraires lyonnais, où ils
servent généralement à fermer l’ossuaire (tranoy, 1995,
p. 755 ; Blaizot dir., 2009, p. 196-206). Il en va de même
au Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Bel et alii, 2002,
Les vases culinaires et de préparation
Les céramiques proprement culinaires s’avèrent sousreprésentées (14 % des vases) au regard du vaisselier de
service et de présentation (63 %) ou des amphores (23 %)
15. Dans les tombes méridionales, son utilisation en tant qu’urne
est plus rare que dans d’autres régions (Foy, Nenna, 2001). Nous
pouvons citer l’exemplaire de Lattes en verre vert (PiStolet, 1981).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
247
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
St.130-33
1
St.130-34
3
St.130-35
2
St.130-32
St.130-71
4
5
St.130-76
6
St.130-73
7
St.130-72
St.130-74
8
0
5 cm
9
Fig. 31. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1 à 4. Commune italique (VRP) ; 5 et 6. commune claire ; 7 à 9. commune grise siliceuse
(DAO : Laudine Robin).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
248
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
St.130-75
St.130-81
St.130-82
1
2
3
0
5 cm
Fig. 32. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1. Commune grise siliceuse ; 2 et 3. amphore sud-gauloise (DAO : Laudine Robin).
p. 121). Les mortiers font également partie des récipients
rares ; au Valladas par exemple, ils sont relevés sous forme
de fragments résiduels (ibid., p. 121), bien que trois coupes
à pâte calcaire puissent leur être rapportées (ibid., p. 175).
On remarquera enin l’absence de marmite, qui reste par
ailleurs exceptionnelle (tranoy, 1995, p. 755), bien que
l’on puisse rattacher à cette forme, d’un strict point de vue
formel, les petits vases tripodes à paroi ine.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
249
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
1
2
3
6
0
5 cm
5
7
4
Fig. 33. Mobilier en verre de la fosse ST130 (DAO : Laudine Robin).
Les amphores
Les amphores occupent une place de premier choix au
sein du cortège des récipients, avec vingt-deux individus
(ig. 22 et 24). Elles constituent l’essentiel du remplissage
de la fosse ST130 avec plus de 87 % des fragments. Les
types en présence se réfèrent à l’importation de produits alimentaires en provenance de Gaule, de Bétique et d’Orient
(ig. 35). Le grand nombre d’individus identiques (pâte
et forme) n’a pas facilité le travail de remontage ; on peut
toutefois supposer que la plupart des individus, bien que
brisés, étaient en grande partie complets au moment de
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
leur dépôt. Pour la plupart, ces récipients se rapportent à
des conteneurs à vin gaulois importés de la basse vallée du
Rhône et du Languedoc (six Gauloise 1 et six Gauloise 4)
(ig. 32, nos 2 et 3, ig. 36 et ig. 37). Ces amphores pèsent
en moyenne entre 9 et 10 kg pour une contenance de
30 litres (lauBenheimer, 1989). Nous serions donc en
présence de près de 400 litres du précieux breuvage. Les
importations de saumures, d’huile de Bétique, sont plus
discrètes (deux à quatre individus), mais participent à la
richesse du mobilier funéraire. L’importation des saumures
de poisson en provenance de Bétique est attestée par quatre
amphores lyonnaises de type 4 d’une contenance moyenne
250
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
2
3
4
1
0
5 cm
Fig. 34. Mobilier en verre de la fosse ST130 (DAO : Laudine Robin).
Contenu
Origine
Type
Nbre
Vol. (env.) Total
Vin
Gaule du Sud
Gauloise 1
Gauloise 4
6
6
180 litres
180 litres
360 l.
Huile
Bétique
Dressel 20
2
150 litres
150 l.
Saumures
Bétique
Lyon 4
4
30 litres
30 l.
Fruits exotiques
Proche-Orient
«carotte»
4
15 litres
15 l.
de 7/8 litres (environ 30 litres)16 (ig. 38, nos 1 à 4). De
la même province, proviennent deux Dressel 20 (ig. 38,
n° 5 ; ig. 39, n° 1), représentant un volume de près de
150 litres d’huile d’olive produite dans la basse vallée du
Guadalquivir. Enin, les importations orientales de la côte
levantine témoignent de la consommation hypothétique de
igues ou de dattes, transportées dans de petites amphores
« carottes »17 accompagnées de leur couvercle respectif
(ig. 39, nos 2 à 7).
Signalons dès à présent que le volume représenté apparaît tout à fait exceptionnel dans ce contexte funéraire du
Haut-Empire, non seulement pour la région, mais également pour le reste de la Gaule. Cet ensemble fait ici
directement référence à un banquet funéraire tenu par les
16. Les saumures de Bétique arrivaient à Lyon en vrac et étaient
transvasées dans des amphores produites localement, puis redistribuées
non seulement à l’échelle régionale, mais également vers les provinces
septentrionales (dangréauX, deSBat, 1997).
17. Le contenu exact de cette amphore reste encore indéterminé.
L’hypothèse la plus plausible reste toutefois celle des dattes ou d’autres
fruits en conserve (Lemaître, 1999, p. 262).
Fig. 35. Distribution des amphores par produits
et contenances (Guillaume Maza).
proches du disparu, où le vin semble occuper une place
de choix, aux côtés de produits plus rares mais néanmoins
diversiiés. Si les amphores sont connues en contexte funéraire, leur ampleur ne laisse pas de surprendre pour un
contexte de la in du ier siècle de notre ère. La présence
de grandes quantités de vin, mais également de produits
importés, plus inhabituels, comme les dattes ou les igues
supposées, confère à cet ensemble un caractère particulier,
en marge des situations relevées à la même époque. Sur
les sites de consommation, les importations de fruits exotiques en provenance d’Orient sont toujours signalées en
petite quantité (Lemaître, 1999, p. 258-264). En milieu
funéraire, leur abondance paraît insolite et fait référence,
comme à Avenches, à de riches contextes, de type « aristocratique » (caStella et alii, 2002). Ils évoquent, en effet, ce
que l’on connaît chez les aristocrates bituriges (ferdière,
1992) et trévires (metzler et alii, 1991), où de riches
sépultures datées de la période augustéenne contenaient
parfois des amphores à vin par dizaines, plus rarement à
sauces de poisson (Silvino, PouX, 2005), perpétuant des
traditions héritées de La Tène (PouX, 2004). Cette survivance de pratiques anciennes est également perceptible à
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
251
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
St.130-83
St.130-84
1
2
3
St.130-85
St.130-80
4
Fig. 36. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1 à 4. Amphore sud-gauloise (DAO : Laudine Robin).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
0
5 cm
252
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
St.130-86
St.130-89
1
St.130-88
St.130-87
3
St.130-90
2
4
St.130-91
5
6
St.130-102
7
St.130-104
St.130-103
St.130-106
St.130-105
11
10
St.130-109
St.130-108
13
9
8
14
St.130-107
St.130-110
12
15
0
5 cm
Fig. 37. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1 à 15. Amphore sud-gauloise (DAO : Laudine Robin).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
253
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
St.130-94
1
St.130-95
St.130-96
2
3
St.130-97
4
5
St.130-78
0
Fig. 38. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1 à 4. Amphore lyonnaise ; 5. amphore de Bétique (DAO : Laudine Robin).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
5 cm
254
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
1
St.130-79
St.130-101
St.130-100
2
3
St.130-112
4
St.130-114
0
St.130-113
5
6
5 cm
St.130-115
7
Fig. 39. Mobilier céramique de la fosse ST130. 1. Amphore de Bétique ; 2 à 7. amphore orientale (DAO : Laudine Robin).
la in du ier siècle dans plusieurs sépultures de la région de
Nîmes, Beaucaire et Saint-Rémy-de-Provence (Bel et alii,
2002, p. 121).
Les volumes d’amphores représentés ici apparaissent particulièrement exceptionnels en comparaison des
bûchers funéraires régionaux, toutes périodes confondues,
où ce récipient apparaît sous forme de tessons isolés, résiduels. Au Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme),
une amphore à huile brûlée est recensée dans une tombe
lavienne (Bel et alii, 2002, p. 121) ; sur ce site comme
ailleurs, cette catégorie de mobilier apparaît comme un
conteneur de la sépulture, plutôt que comme dépôt (Bel
et alii, 2002, p. 121 ; lemaître, 2003). À Lyon, les dépôts
d’amphores entières sont rarement mentionnés : la nécropole de La Favorite compte deux Dressel 20 seulement,
pour le milieu du i er siècle ap. J.-C. (t ranoy , 1995,
p. 756). Leurs tessons servaient parfois à colmater la
couche de résidus du bûcher, comme dans certaines fosses
récemment fouillées sur le site du 62 rue du Commandant
Charcot (Silvino et alii, 2007). Nous avons proposé non
pas de les attribuer à la part du défunt, dans le rite funéraire, mais de leur accorder un rôle « annexe », en supposant qu’elles ont servi à stocker et à transporter le vin et la
nourriture du banquet (Blaizot dir., 2009, p. 333-334).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
255
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
5.2.2. Conclusion
Tous les vases en céramique sigillée renvoient aux ateliers de La Graufesenque, ce qui amène à s’interroger sur
l’absence des productions à vernis non grésé du centre de la
Gaule, pourtant attestées en contexte funéraire lyonnais à
partir du milieu du ier s. ap. J.-C. (tranoy, 1995 ; Blaizot
dir., 2009, p. 131-134). Si l’origine des gobelets et bols en
paroi ine reste à déterminer, les productions lyonnaises ne
sont pas représentées (ateliers de La Butte ou du ChapeauRouge), alors qu’elles connaissent une large diffusion vers
le nord à partir du milieu du ier s. ap. J.-C., d’autant plus
si l’on songe à la proximité de ces ateliers. On remarquera
enin l’absence notable des lampes. Autant que l’on puisse
en juger, le dépôt de luminaire ne semble pas systématique,
mais fait toujours partie des objets impliqués dans les rites
funéraires. À La Favorite par exemple, une structure sur
deux pourvues de mobilier possède une lampe (tranoy,
1995, p. 772). On signalera également l’absence des brûleparfums ou encore des igurines en terre cuite, parfois attestés en contexte funéraire.
5.3. le traitement deS réciPientS
(gm)
Le verre se transformant au contact prolongé d’un feu
intense, les récipients s’avèrent très dégradés. Chaque vase
est éclaté en un très grand nombre de fragments, parmi lesquels certains sont intacts. Pour la plupart, en revanche, les
fragments sont fondus et se présentent sous la forme d’une
goutte, d’un il étiré ou encore d’un amas de verre tordu et
replié. Enin, un dernier groupe est composé de fragments
semi-fondus, témoignant d’un plus faible impact du feu.
La très grande majorité des vases en céramique montre
les traces d’un passage au feu à divers degrés (ig. 40). En
règle générale, les traces d’ustion sont très nettes, mais
diffèrent en fonction des vases et des productions. Si les
céramiques communes comme les amphores sont toutes
passées sur le bûcher, il n’en va pas de même pour une partie
des vases à solides en céramique sigillée. Contrairement au
reste du mobilier, dix individus paraissent avoir été épargnés
par les lammes, cinq montrent une légère exposition, et
neuf sont en revanche entièrement brûlés. Plusieurs vases
témoignent par ailleurs de bris réalisés avant le dépôt.
Par exemple, seule la moitié des fragments de la coupelle
Drag. 35 (tabl. 6, n° 11) sont brûlés. La vasque d’une coupelle à piédestal Drag. 35 (n° 13) s’avère en revanche entièrement brûlée, mais le fragment de pied haut qui lui est
rattaché ne porte pas trace de crémation. Les fragments du
plat Drag. 36 (n° 18) sont fortement brûlés, exception faite
d’un fragment de bord, intact. La coupe Drag. 37 (n° 24)
a subi, pour sa plus grande partie, une forte crémation,
mais présente des tessons jointifs brûlés ou non brûlés. Par
ailleurs, les formes associées au service de table (bols à collerette et tripodes, bol engobé) sont, en revanche, toutes
passées sur le bûcher. Deux d’entre elles paraissent avoir
été moins exposées (nos 29, 30). Deux autres montrent une
crémation plus marquée à l’intérieur du vase (nos 25, 27),
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
Coupelle Drag. 22
Coupelle Drag. 35
Coupelle à pied haut Drag. 35
Assiette Drag. 36
Plat Drag. 36
Bol hémisphérique Drag. 37
Bol Knorr 78
Total
Solides
Liquides
Vaisselle
Préparation
Cuisson
Petit stockage
Préparation/cuisson
Total
Oui
0
1
2
1
1
1
3
9
Légèrement Non
0
1
4
4
0
1
0
3
0
0
0
0
1
1
5
10
Oui
10
19
29
1
7
2
10
39
Légèrement
7
4
11
0
0
0
0
11
Non
9
0
9
0
0
0
0
9
Fig. 40. Traces de feu sur les vases en céramique
(Guillaume Maza).
qui pourrait témoigner de leur rejet/dépôt sur le foyer, à
l’envers.
Les cruches miniatures ont toutes subi un passage au
feu à des degrés divers, ce qui explique également leur état
de conservation. Il en va de même pour les cruches. Les
céramiques culinaires ou à préparer la nourriture ont subi
le même traitement. Le grand pot à cuire surtout, et dans
une moindre mesure la jatte, présentent une majorité de
tessons brûlés, mais à des degrés d’intensité divers, témoignant d’un traitement différencié des fragments avant crémation. La situation est extrême pour le pot de stockage
Haltern 62 dont la forme n’a pu être restituée. Les plats à
engobe interne portent enin des traces plus marquées sur
le fond, qui pourraient résulter de leur utilisation dans le
cadre domestique ou funéraire.
Les amphores ont toutes été brûlées mais, quelle que
soit la production, elles présentent des traces de crémation différentielle. Les amphores gauloises à pâte calcaire
(Gauloise 4), et dans une moindre mesure à pâte kaolinitique (Gauloise 1), s’avèrent très altérées par leur passage au
feu, avec des fragments fragilisés et des parois pulvérulentes
au toucher ; les cols et les pieds, plus solides, semblent avoir
mieux résisté. Il en va de même des petites amphores Lyon 4
et « carottes », caractérisées par la faible épaisseur de leurs
parois. Le contraste est frappant avec les robustes parois des
Dressel 20, qui ont bien mieux enduré leur exposition aux
lammes : de gros fragments de parois et certains éléments
typologiques sont mieux conservés (ig. 41).
Les récipients sont pour la plupart incomplets (ig. 42).
Malheureusement, la fragmentation de certaines céramiques
s’est avérée trop importante pour permettre d’observer les
parties manquantes (taux de représentativité de chaque
vase ?), ou encore d’éventuelles pratiques de bris rituel. Ce
256
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Type
Amphore vide
Nbre
Poids théorique
Poids effectif
Poids/amphore
8-10 kg
6
48-60 kg
47.5 kg
7.9 kg
Gauloise 4
8-10 kg
6
48-60 kg
41.5 kg
6.9 kg
Dressel 20
30-35 kg
2
60-65 kg
54.8 kg
27.4 kg
Gauloise 1
Lyon 4
?
4
/
8.6 kg
2.1 kg
« Carotte »
?
4
/
2.8 kg
0.7 kg
Fig. 41. État de conservation des amphores (Guillaume Maza).
100 %
90-80 %
Solides
11
11
4
0
Liquides
10
6
5
2
21
17
9
2
Préparation
1
0
0
0
Cuisson
2
3
1
1
Petit stockage
0
0
2
0
Vaisselle
ST 90
70-50 % < 50 %
Préparation/cuisson
3
3
3
1
Total
24
20
12
3
Fig. 42. État de conservation des vases en céramique
(Guillaume Maza).
travail n’a donc pas été mené exhaustivement. Remarquons
toutefois que huit vases seulement sont intacts, contre
vingt-six auxquels manque la partie supérieure (col, anse,
bord, partie de panse), vingt-quatre un morceau de panse,
cinq la partie inférieure (fond, pied, partie de panse) et
six divers éléments (la partie manquante de neuf individus
n’est pas identiiable). Le problème est d’autant plus marqué
pour le mobilier en verre qu’il se compose d’un très grand
nombre de fragments déformés, non identiiables, résultant
de l’ustion. La part importante des fragments fondus ne
permet pas de dire si les vases ont été déposés complets ou
non ; le recollage s’avérant impossible, les fragments fondus
ne peuvent être mis en correspondance avec les morceaux
intacts.
5.4. la nourriture
5.4.1. Les dépôts carnés (TA)
Les deux structures livrent des restes de faune, avec
toutefois des différences notables en termes de quantité et
de qualité (ig. 43)18.
La fosse ST90 contient les restes d’un jeune porc, le
jambon d’un bœuf, celui d’un Capriné ou d’un chevreuil,
ainsi que les vestiges d’un Carnivore, probablement un
Canidé. Les restes de porc sont attribuables à un individu de
moins d’un an, tandis que ceux du bœuf appartiennent à un
individu de 3 à 4 ans. Les os du Capriné ou chevreuil s’avèrent épiphysés, désignant un adulte en in de croissance. En
18. Une première étude partielle de ce mobilier avait été menée par
Sylvain Foucras dans le cadre du rapport. L’analyse a été entièrement reprise pour la publication du site.
bœuf
Bos taurus
Capriné
porc
Sus domesticus
Capriné/Capreolus chevreuil
Carnivore
NR déterminés
NR
13
2
12
11
2
40
% NRd
32,5 %
5,0 %
30,0 %
27,5 %
5,0 %
NMI
1
1
1
1
1
5
% NRd
96,4 %
3,6 %
NMI
3
1
4
ST 130
porc
Sus domesticus
Oiseau indéterminé
NR déterminés
NR
54
2
56
Fig. 43. Représentation de la faune dans les structures funéraires
(Thierry Argant).
revanche, la fosse ST130 renferme presque exclusivement
des restes de porc, composés de deux épaules, de deux ou
trois jambons complets, quatre morceaux prélevés au niveau
des ceintures thoracique et pelvienne et deux demi-têtes. Les
données concernant l’âge de ces individus font état d’un
jeune animal de moins d’un an, voire de moins de neuf
mois, les deux autres ayant atteint l’âge adulte, peut-être
même trois ans pour l’un d’eux. Des traces de découpe
sur une symphyse pubienne correspondent à la fente de la
carcasse en deux. Deux ossements d’oiseau se rapportent
à l’aile et à la cuisse. L’espèce n’est pas déterminée, mais la
taille est celle d’une petite poule.
Quelle que soit l’espèce, l’absence, ou l’extrême rareté
des restes de squelette axial et de grill costal, et plus particulièrement la bonne représentation des épaules/ailes et des
jambons/cuisses, évoquent la sélection de pièces de viande
destinées à l’alimentation.
La coloration des ossements recueillis dans la fosse
ST90 est beaucoup plus variée que celle des pièces relevées
dans ST130, où la masse totale de restes totalement calcinés
représente 91,7 % de l’ensemble des os. Outre la problématique de la position des restes sur ou sous le bûcher,
étudiée par ailleurs, ce constat peut également résulter de la
présence dans la première fosse de restes de bœuf, plus épais,
et donc plus longtemps résistant à la carbonisation. Par
ailleurs, les espèces représentées diffèrent en nombre et en
nature entre les deux structures. La fosse ST130 renferme
les restes d’au moins trois porcs et d’un oiseau indéterminé,
tandis que ST90 livre les restes d’au moins un porc, un
bœuf, un Capriné ou un chevreuil et un probable Canidé.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
257
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Groupe
Cultures, céréales
Taxon
Fragmentation
St130
0,03 %
cf. Orge
cf Hordeum vulgare
entier
cf. Seigle
cf Secale cereale
fragmenté
0,03 %
cf. Millet
cf Setaria/Panicum sp.
entier
7,81 %
Orge
Hordeum vulgare
entier
Céréale
Cerealia
fragmenté
0,32 %
33,99 %
Seigle
Secale cereale
entier
0,10 %
Millet
Setaria/Panicum sp.
entier
10,42 %
Blé nu
Triticum aestivum/durum/turgidum
entier
30,96 %
Blé
Triticum sp.
entier
15,50%
Cultures, légumineuses
Fève
Vicia faba
fragmenté
0,03 %
Fruits
Amandier
Amygdalus communis
fragmenté
0,01 %
Figuier
Ficus carica
fragmenté
0,02 %
Olivier
Olea euopea
fragmenté
0,04 %
Non précisé
Noisetier
Corylus avellana
fragmenté
0,00 %
Gaillet
Galium sp.
entier
0,03 %
cf. graminée
cf Poaceae
fragmenté
0,02 %
Légumineuse
Fabaceae
entier
fragmenté
0,03 %
0,03 %
Indéterminé
Indéterminé
entier
fragmenté
0,10 %
0,02 %
Graminée
Poaceae
entier
0,32 %
fragmenté
0,19 %
Objet amorphe
Total
100,00 %
Fig. 44. Représentation des taxons dans la structure ST130 (Caroline Schaal).
Il existe enin, pour le porc, un semblant de complémentarité entre ST90 et ST130. La première fosse livre
en effet essentiellement de tous petits restes, soit des phalanges latérales et des métapodes, tandis que la seconde se
caractérise par des restes d’épaules, de jambons et de tête,
appartenant à trois individus différents, mais aucune extrémité de patte.
5.4.2. Les dépôts alimentaires d’origine végétale
(CS)
Une portion du sédiment de la fosse ST90, provenant
des couches 186 (14,5 litres) et 187 (8,5 litres), a été tamisée aux mailles 6,2 et 1 mm ; d’éventuels diaspores, dont les
dimensions seraient comprises entre 1 et 0,5 mm, ont été
recherchées dans un sous-échantillon de 3 litres de sédiment
brut de l’us 18719. On précisera que l’état de conservation
19. Le tri des diaspores est réalisé sous une loupe binoculaire d’un
grossissement de 2 à 40 fois à l’aide de pinces souples de biologie.
Pour la détermination, nous avons utilisé la collection de référence de
L. Bouby (CEPAM, Valbonne). Les identiications loristiques présentées ici sont généralement précisées, lorsque c’est possible, au rang de
l’espèce. À chaque élément entier est attribuée la valeur numérique de
« 1 ». Les fragments identiiables sont également comptés et convertis
en « entiers estimés » sur la base d’une comparaison visuelle entre les
diaspores fragmentées et entières. Cette conversion des fragments de
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
des paléosemences est correct et homogène entre les lots ;
plus d’un tiers a conservé sa surface épidermique externe
et sa morphologie spéciique globale, qui constituent les
principaux critères de détermination.
Un total de quatorze diaspores entières ou fragmentées
a été compté pour la structure ST90. La densité des carporestes par volume sédimentaire est faible, soit 0,6 diaspore
par litre de sédiment. L’assemblage loristique observé est
essentiellement composé de céréales dont le blé. Au regard
de cette information carpologique très ténue, le seul constat
raisonnable semble être la quasi-absence de graines dans
cette fosse, tous les éléments étant de surcroît localisés en
surface de la couche de crémation.
A contrario, l’assemblage carpologique de la structure
ST130 est important avec 3110 diaspores entières ou fragmentées (ig. 44 et 45). L’assemblage des diaspores est très
largement dominé par les caryopses de céréales, avec 99 %
du total des effectifs, soit 3084 diaspores. La fragmentation
et la mauvaise conservation d’une partie des paléosemences,
qui présentent une très forte abrasion de la surface, ont
limité l’identiication spéciique ; 34 % du matériel, soit
1057 graines, sont déterminés au rang de Cerealia. Parmi
les caryopses identiiables, le taxon dominant est le blé. Plus
diaspores en entiers estimés permet d’obtenir des résultats comparables
entre eux.
258
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
1 mm
1 mm
2
1
C. Schaal, 2006
2 mm
1 mm
3
C. Schaal, 2006
C. Schaal, 2006
C. Schaal, 2006
4
Fig. 45. Carporestes de la fosse ST130. 1. Caryopses de Tricicum aestivum/durum turgidum (en haut : face ventrale ; en bas : face dorsale) ;
2. demi-noyau d’Olea europa (à gauche : face externe ; à droite : face interne) ; 3. graines de Setaria/Panicum sp. ; 4. fragment de coquille
de Amydalus communis (à gauche : face externe ; à droite : face interne) (clichés Caroline Schaal).
précisément, le blé nu Triticum aestivum/durum/turgidum
représente plus de 31 % (963 individus) du total des effectifs auxquels s’ajoutent 15 % des graines (482 individus)
identiiées comme Triticum sp. La distinction spéciique des
blés nus n’est guère possible en l’absence des enveloppes
des grains, c’est-à-dire de la balle des céréales constituée
des glumes et de l’axe principal, le rachis. Aucun fragment
céréalier de ce type n’a été trouvé dans les sédiments analysés sur le site. Les graines de millet Setaria/Panicum sp.
représentent 10,5 % des effectifs (324 individus), auxquels
s’ajoutent les diaspores de cf. Setaria/Panicum sp., soit 7,9 %
des effectifs (243 individus). Les graines de millet de petites
dimensions, moins d’1 à 2 mm, sont très érodées. Les enveloppes externes ne sont pas présentes, le hile manque très
souvent et les surfaces sont abrasées et piquetées.
Notons également la présence de l’orge vêtu, Hordeum
vulgare, et du seigle, Secale cereale, soit respectivement 0,3 %
(dix individus) et 0,1 % (trois individus) du total des effectifs. Étant donné le faible effectif de ces taxons, il est permis
de souligner la possibilité d’une introduction non intentionnelle de l’orge et du seigle dans l’assemblage. Le seigle, en
particulier, pourrait avoir dans ce contexte précis le même
statut que les mauvaises herbes, compagnes des cultures.
Les graines de plantes qualiiées de mauvaises herbes restent
sporadiques, soit 0,4 % du total des effectifs correspondant
à dix diaspores de Poaceae (graminées), et une de Galium sp.
(gaillet). Ces graines, transportées non intentionnellement
sur le site en même temps que les plantes cultivées, ont
échappé au tri sélectif et n’ont pas été éliminées des stocks
de graines céréalières. Elles se retrouvent donc dans les restes
carbonisés du dépôt, en « intrus », ce qui laisse penser que
l’on a porté une attention toute particulière à la qualité et
à la propreté du lot de céréales.
En résumé, les caryopses de blé nu dominent largement
l’assemblage. Le spectre carpologique est quasi monospéciique, accompagné d’une proportion notable de millet et
d’une très faible proportion d’orge. La présence de seigle
et de graminées est probablement non intentionnelle. Les
graines de légumineuses se composent de cinq fragments
seulement, qui indiquent la présence des Fabaceae, dont
deux fragments de cotylédons ont pu être identiiés comme
Vicia faba, la fève. Les restes de fruits sont très occasionnels,
mais tout à fait remarquables. Les fragments de noyaux et
de coquilles présents dans les échantillons ont été identiiés
comme appartenant aux fruits d’Olea europea, l’olivier, de
Prunus dulcis, l’amandier et de Corylus avellana, le noisetier. En outre, deux fragments de fruit de Ficus carica, la
igue, ont également été identiiés. Ces fragments de chairs
carbonisées de grandes dimensions, 1,5 cm dans la plus
grande largeur, présentent en coupe transversale l’empreinte
caractéristique des graines. Remarquons que les oliviers, les
amandiers et les iguiers sont des arbres fruitiers méditerranéens, très rares dans un contexte naturel du nord-est
rhodanien indépendamment des luctuations climatiques
connues pour la période du ier siècle de notre ère. Enin, des
éléments carbonisés de nature amorphe ont été isolés. La
dimension des fragments varie de 0,5 à 2 cm de longueur.
En coupe transversale, la structure est ine et compacte. La
détermination de ce type de matériel, qui semble se rapporter à des restes carbonisés de préparations alimentaires
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
relativement compacts, est dificile. Avec toutes les précautions et les réserves que l’on se doit de prendre, ce matériel
pourrait correspondre à des fragments de pâte cuite, de
pain, de galette ou de pâtisserie.
5.5. leS BalSamaireS (lr)
Le seul balsamaire, destiné à contenir des liquides et
des produits cosmétiques, est en forme de lacon boule
(ig. 34, n° 3), de type assez courant à cette époque. Leur
représentation par un unique exemplaire apparaît assez surprenante en regard des séries régionales. Par exemple, ils
représentent 70 % des récipients découverts à la Favorite,
à Lyon (tranoy, 1995), et 88 % du mobilier des bûchers
du 62 rue du Commandant Charcot (roBin, 2008b).
Toutefois, à Lyon, les proportions baissent sensiblement à
partir de l’époque lavienne ; à La Favorite, par exemple, ils
ne concernent plus que 50 % des structures du troisième
tiers du ier s. et du iie s., tandis qu’au Valladas, la part des
structures qui en livrent passe de 75 à 30 % autour de cette
période (Blaizot dir., 2009, p. 137-138). En outre, les
régions situées à l’est de Lyon, dans le secteur alpin notamment, s’avèrent pauvres en balsamaires, comme le montrent
les sites du Replat, à Aime (deux structures sur cent) (ibid.)
et ceux fouillés à Avenches, en Suisse (une seule structure
également, CaStella, 1987, p. 31).
5.6. l’ameuBlement (Sc ; aS)
Plusieurs fragments d’objets appartiennent à des petits
meubles tels que des coffres, des coffrets ou de petites
armoires. La fosse ST90 livre six fragments de charnières
en os et un exemplaire en fer. Une tôle et trois petits clous
à tête bombée en bronze semblent également appartenir à
la garniture et la décoration de coffre ou de coffret (Riha,
2001), tandis qu’un pêne en bronze de petite dimension
révèle au moins une serrure, équipant l’un des meubles. Ces
éléments, dégradés par le feu, déterminent au moins deux
pièces d’ameublement dans la structure ST90, sans doute
des coffres ou des coffrets.
Une partie des clous recueillis dans cette fosse serait
également en relation avec cette catégorie de mobilier. Il
s’agit de trente-neuf petits clous ins, dont la longueur, pour
les mieux conservés, varie entre 9 et 30 mm, les sections
carrées des pointes étant entre 2 et 3 mm en moyenne, avec
de rares exemplaires atteignant 4 mm. Le diamètre des têtes
varie de 7 à 15 mm. Les vingt-deux clous à tête plate ont
sans doute une double fonction : la ixation des décorations
ou l’assemblage d’éléments d’ameublement. En revanche,
les sept clous à tête bombée (quatre en fer et trois en alliage
cuivreux) entrent plutôt dans l’ornementation ou le capitonnage (?). Une partie importante des clous répertoriés ici
est issue d’éléments d’ameublement du type coffre ou coffret. Cependant, le grand nombre de clous recueillis dans les
couches de crémation conduit à envisager qu’ils ont participé à la décoration ou à l’aménagement du bûcher (présentoirs de type étagères, ou lit funéraire), comme le propose
Michel Feugère (feugère, 2004). L’explication magique
et religieuse, ou celle, fréquemment invoquée, d’éléments
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
259
résiduels provenant de bois récupérés pour le bûcher, ne
paraît en tout cas convenir ni à la masse documentaire, ni
à l’homogénéité des lots de clous relevés dans les structures.
Dans la structure ST130, six clous de dimensions
réduites, de longueur comprise entre 6 et 14 mm, pour des
sections carrées de pointe entre 2 et 3,5 mm, et pourvus de
petites têtes plates, ont sans doute servi au montage de petits
meubles (coffre, coffret, petite armoire) et à la ixation de
renforts, de décors ou de charnières métalliques. Comme
dans la structure précédente, une utilisation dans la ixation
d’éléments décoratifs sur le bûcher n’est pas à écarter.
De nombreuses pièces appartiennent au domaine de
l’ameublement et illustrent plus précisément des éléments
de coffre ou de coffret (Riha, 2001). Il s’agit d’un fragment
de moraillon (ig. 46, n° 2), d’un fragment de pêne d’une
petite serrure (n° 3), de trois têtes de clavettes pour la ixation d’une plaque de serrure, de deux fragments de poignées
(n° 4), d’une applique en forme de patte de loup (n° 10), de
deux fragments de iche de ixation pour des anneaux ou des
poignées de coffre (nos 11 et 12) et de cinq clous décoratifs
à tête bombée ou hémisphérique (nos 6 à 9). Un élément
igurant une tête de loup (ig. 46, n° 5) proviendrait d’une
applique décorative ou d’un moraillon de coffret ou appartiendrait à un manche de vaisselle métallique.
Parmi les dix-sept fragments de tôles reconnus, au
moins deux, de forme rectangulaire, correspondent très
probablement à des éléments de renfort ou d’ornementation de coffret. Sur chacun d’eux, on peut observer un petit
clou à tête bombée, l’un en fer l’autre en bronze. Enin, un
fragment de tôle quadrangulaire appartient sans doute à
une plaque de serrure.
L’os travaillé totalise 362 fragments dans la structure
ST130, dont 318 se rapportent à des charnières (ig. 47,
nos 1 à 14) ; ils correspondent à au moins vingt-huit éléments courts (Béal, 1983, type A XI, 2) présentant une
seule perforation latérale, et à huit longs (Béal, 1983,
type A XI, 1) comportant deux à trois rainures ornant leur
extrémité tournée et deux perforations latérales (ig. 48,
nos 11 à 14). Ces éléments longs permettent de restituer un
minimum de quatre battants en considérant qu’ils étaient
ajustés à chacune des extrémités des charnières.
L’étude des diamètres des charnières, qui reste sujet à
caution en raison de la très forte fragmentation du mobilier, révèle l’existence de trois groupes comportant des
dimensions importantes20, groupes auxquels se rapportent des éléments longs. Le premier groupe, composé de
quatre éléments longs, permet de restituer deux systèmes de
charnières et donc deux battants d’un même meuble. Les
deux autres séries, aux dimensions nettement plus fortes et
associées à deux éléments longs, ont sans doute équipé un
meuble d’une certaine taille (peut-être un coffre ou une
petite armoire). Deux séries de charnières sont de dimensions plus modestes21 ; la première peut être associée à deux
20. Un premier groupe comporte des diamètres entre 24 et 26 mm,
un second entre 27 et 28 mm, une troisième série est de dimension
nettement plus forte : 29-31 mm.
21. Un premier groupe révèle des valeurs comprises entre 20 et
22 mm, le second entre 18 et 19 mm.
260
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
ST 90
0
1
5 cm
ST 130
4
3
5
2
11
6
9
13
12
7
8
0
10
5cm
14
Fig. 46. Instrumentum des fosses ST90 et ST130 (DAO : Stéphane Carrara).
éléments longs, formant ainsi une charnière complète. Les
dimensions réduites de ces deux groupes semblent désigner
un ou deux petits coffrets. Deux éléments cylindriques présentant une base tournée correspondraient au montage des
charnières. En effet, ces objets, surmontés d’un disque et
d’un appendice mouluré, en ornent parfois l’extrémité. Un
des deux disques moulurés en os appartient d’ailleurs à ce
type d’ornementation. Enin, deux petits pieds de coffret
(Béal, 1983, type AXXVIII. 2) conirment la présence de
ce type de meuble (ig. 48, nos 2 à 3).
Les garnitures métalliques appartiennent à deux coffres
ou coffrets. Quant aux charnières en os, elles permettent
de restituer la présence probable de trois à quatre éléments
d’ameublement au sein de la structure ST130 : peut-être
une petite armoire, un coffre ou une petite armoire et un
ou deux coffrets.
est généralement attaché au domaine domestique et à la
vaisselle, mais il peut aussi être utilisé comme instrument
de toilette ou de médecine, servant à la préparation et/ou à
l’application d’onguent, de fard ou de parfum.
Les accessoires de toilette sont plus nombreux dans la
structure ST130. Une pyxide en os, de proil tronconique
légèrement cintré, est attestée par plusieurs fragments du
corps de l’objet, auxquels sont associés un disque mouluré et
un petit élément bulbiforme correspondant au couvercle et à
son bouton de préhension (ig. 48, nos 4, 6, 7 et 8). Ce type
de petite boîte avait différentes fonctions telles que celles de
pot à fards ou à onguents, ou contenant pour du petit matériel (boîte à bijoux, par exemple). Trois fragments de tiges,
au corps allongé de section circulaire, à l’extrémité moulurée, se rapporteraient à des manches de petits ustensiles liés
à la toilette ou à des fuseaux (ig. 48, nos 9, 11 et 13).
5.7. le moBilier PerSonnel (Sc ; aS)
5.7.2. La parure
5.7.1. Des accessoires de toilette ?
Les seuls éléments recueillis proviennent de la structure
ST130. Il s’agit d’un fragment d’ardillon de ibule et d’une
petite décoration en pâte de verre qui ornait probablement
le chaton d’une bague.
Dans la fosse ST90, un fragment d’objet en bronze
fortement déformé s’apparente à un cuilleron circulaire,
appartenant à une cuillère (cochlear). Ce type d’instrument
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
261
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
1
2
6
3
7
5
4
8
9
10
11
12
0
5 cm
14
13
Fig. 47. Tabletterie de la fosse ST90 (DAO : Aurélie Schenk).
5.8. analySe et identification
deS StructureS funéraireS (fB)
5.8.1. La structure ST90
Le prélèvement des os ayant été effectué en séparant
la fosse en deux parties dans le sens longitudinal, la répartition différentielle des moitiés supérieure et inférieure du
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
squelette ne peut être recherchée ; par ailleurs, l’importante
fragmentation, qui ne permet pas d’identiier les fragments
se rapportant aux côtés droit ou gauche du squelette répondant aux parties est et ouest de la fosse, compromet toute
possibilité de répondre à la question d’une crémation in situ.
Comme prévu, la répartition spatiale horizontale
des régions anatomiques (indices pondéraux) ne traduit
aucune différence entre les parties est et ouest de la struc-
262
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
2
3
1
4
8
7
6
9
10
11
0
5 cm
12
13
Fig. 48. Tabletterie de la fosse ST90 (DAO : Aurélie Schenk).
Répartition spatiale horizontale des régions anatomiques (indices pondéraux)
selon l'enregistrement effectué
70,00
60,00
50,00
40,00
Crâne
tronc
Mbre Sup
Mbre Inf
Membres
Indéterminés
EST
484,20
OUEST
348,10
TT
832,30
IP
58,18
41,82
100,00
Fig. 50. Répartition spatiale des restes de faune selon
l’enregistrement effectué dans la structure ST90
(Frédérique Blaizot).
30,00
20,00
10,00
0,00
EST
67,09 %
Faune
Masse
OUEST
32,92 %
Fig. 49. Répartition spatiale des restes humains par régions
anatomiques (indices pondéraux) selon l’enregistrement
effectué dans la structure ST90 (Frédérique Blaizot).
ture (ig. 49). En revanche, on constate que la masse osseuse
est deux fois plus importante à l’est (67,09 %) qu’à l’ouest
(32,92 %). Dans l’hypothèse d’un bûcher, cette réparti-
tion, statistiquement hautement signiicative (écart réduit
de 18,6), pourrait signiier que le support du corps (lit funéraire, civière) s’est effondré vers l’est, ou alors illustrer un
remaniement a posteriori, dans l’objectif de récupérer des os ;
cependant, la région anatomique objectivement déicitaire
étant le crâne, il n’est pas envisageable que les oficiants
aient remanié l’ensemble des résidus sur toute la longueur
pour récupérer les os de la tête et l’hypothèse d’un effondrement apparaît donc plus défendable. S’il s’agit d’une
structure de dépôt, la surreprésentation du squelette dans
la moitié ouest serait due aux modalités de comblement de
la fosse, pratiqué depuis un seul côté.
La répartition des restes de faune diffère de celle des
restes humains, la différence entre les proportions relevées
à l’est et à l’ouest n’étant pas statistiquement signiicative
(ig. 50). Par ailleurs, aucune espèce ne se distingue d’une
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
263
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Répartition spatiale verticale des régions anatomiques (indices pondéraux)
30,00
Crâne
tronc
Mbre Sup
Mbre Inf
Membres
Indéterminés
25,00
Faune
Masse
IP
PM-1
51,6
6,17
PM-2
102,5
12,25
PM-3
388,1
46,39
PM-4
294,4
35,19
TT
836,6
100,00
Fig. 52. Répartition spatiale des restes de faune par passes
mécaniques dans la structure ST90 (Frédérique Blaizot).
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
PM-1
33,49 %
PM-2
44,25 %
PM-3
14,01 %
PM-4
8,25 %
Fig. 51. Répartition spatiale des restes humains par régions
anatomiques (indices pondéraux) par passes mécaniques
dans la structure ST90 (Frédérique Blaizot).
autre par sa situation. La répartition verticale montre que
la masse osseuse, humaine et animale, est légèrement plus
faible sur le fond de la fosse (passes 3 et 4 : 998,40 g) que
dans les niveaux supérieurs (passes 1 et 2 : 1 225,99 g).
Cette différence s’avère statistiquement signiicative (écart
réduit de 7,3). S’il s’agit d’un bûcher, elle traduit peut-être
une construction au sein de la fosse ; toutefois, ni bûche
ni très gros fragments de bois carbonisés n’étant mentionnés, elle semble plutôt devoir être mise sur le compte d’un
effondrement de la base du bûcher au fur et à mesure de
la combustion.
Une répartition différentielle est relevée entre les os
humains et ceux de faune. La masse osseuse humaine
est nettement plus faible sur le fond de la fosse (14,01 et
8,25 % pour les deux dernières passes) que dans les niveaux
supérieurs (33,49 et 44,25 % pour les deux premières), alors
que les passes manuelles sont d’égale épaisseur (0,05 m) et
que la nature du sédiment, très charbonneux, est homogène
(ig. 51). La masse osseuse de la faune présente un schéma
complètement différent, puisqu’elle augmente sensiblement dans les deux dernières passes avec 46,4 et 35,2 %
contre 6,2 et 12,25 % dans les deux premières (ig. 52).
La différence entre les deux distributions est signiicative
au seuil de 0,001 (Chi-2 = 12,6). Cette stratigraphie n’est
pas compatible avec l’hypothèse d’une structure secondaire
dans laquelle auraient été déversés les résidus d’un bûcher ;
si la fosse avait servi de déversoir à des résidus provenant
d’un bûcher établi dans un autre secteur du site, il n’existerait aucune répartition différentielle des os de faune et
des os humains, mais un mélange entre les deux genres.
On se trouve donc probablement face aux vestiges en place
d’un bûcher, sur lequel les dépôts carnés ont été déposés
au-dessous du corps. Rappelons ici la part importante des
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
os bruns et noirs parmi les restes de faune, qui s’avèrent
brûlés et carbonisés alors que les os humains sont très majoritairement calcinés ; or, les dépôts effectués dans la partie
inférieure d’un bûcher brûlant moins bien que ceux qui se
trouvent au sommet, l’hypothèse d’une superposition du
corps et des dépôts carnés s’avère en cela étayée.
En revanche, les quelques vestiges végétaux proviennent, à l’exception d’un fragment de légumineuse, exclusivement de la surface conservée. Leur interprétation reste
discutable : se trouvent-ils en situation résiduelle, amenés
par la sédimentation qui scelle le bûcher, ou bien se trouvaient-ils au-dessus du corps ? La première hypothèse apparaît peu défendable, dans la mesure où ils sont issus des cinq
premiers centimètres de la couche de résidus, directement
sous le niveau de décapage, et non pas d’un sédiment différent répandu en surface.
Une partie des clous en bronze et des éléments de charnière qui se rapportent aux coffrets est regroupée sur l’axe
longitudinal médian de la fosse, dans sa moitié nord, tandis
qu’une autre partie est réunie dans le quart sud-est. Dans la
mesure où il n’est pas possible d’identiier tous les éléments
d’un seul objet, on ne peut valider cette répartition spatiale,
d’autant plus qu’une grande partie des éléments composant
ce type d’ameublement n’est pas présente dans la structure ;
notons simplement que les objets ne sont pas répartis par
catégorie (petits clous décoratifs, pêne, tôle décorative et
charnière) au sein de la structure. Si elle ne provient pas
d’un tri a posteriori du matériel, le manque d’une partie du
mobilier peut résulter de la dégradation des mobiliers, le feu
intense22 ayant fait fondre et éclater le matériel.
Aucune répartition différentielle de la faune selon les
espèces, quant à elle, ne peut être mise en évidence entre
les couches ou entre les côtés est et ouest.
Les arguments en faveur d’un bûcher funéraire restent ténus ; inalement, peuvent être retenus les critères de
la morphologie et la taille de la fosse, de l’homogénéité
de la couche de résidus (absence de poches sédimentaires
exogènes) et de la répartition différentielle des ossements
humains et animaux et des restes végétaux (?) dans l’épaisseur du remplissage, et peut-être la situation de l’ameublement, composé de deux lots. Qu’il s’agisse d’un bûcher ou
d’un dépôt de résidus de bûcher, notons que l’absence de
vaisselle est très inhabituelle dans le cadre d’une crémation
pratiquée dans le courant du troisième tiers du ier s. ou du
début du iie s. de notre ère.
22. Une partie du matériel en bronze est partiellement fondue, ce qui
implique une température d’au moins 900 à 1000°.
264
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
5.8.2. La structure ST130
reste faible, avec dix diaspores de céréales recueillies en
surface (us 186) et un fragment de légumineuse au sein
de la couche de résidus (us 187). La morphologie de la
fosse et la distribution différentielle de l’ensemble des
vestiges constituent les seuls arguments en faveur d’un
bûcher en place. Cette organisation traduit un dispositif
étagé, avec les dépôts de faune situés au-dessous du corps,
contrairement aux céréales, placées au-dessus, si l’on rejette
l’hypothèse d’un apport de ces dernières par ruissellements.
La couche de crémation conserve de nombreux clous de
menuiserie en fer, répartis sur toute la surface de la fosse,
mais avec une concentration sur l’axe longitudinal médian
dans les deux derniers décapages. Seuls dix-huit possèdent
une taille sufisante pour avoir pu servir à assembler les
pièces de bois du bûcher ; les autres se rapportent plutôt
à l’aménagement du dispositif crématoire, par exemple au
décor du bûcher, ou aux meubles comme le lit funéraire et
les coffrets. Ces derniers sont représentés par divers artefacts, correspondant pour la plupart à de la décoration ; ils
déterminent deux ensembles qui se situent chacun dans
une partie de la structure. Le seul objet évoquant les instruments du repas funéraire pourrait être représenté par une
cuillère, bien que cet ustensile soit généralement absent du
mobilier des bûchers.
La structure ST130 présente un schéma totalement
différent. Les quelques os humains recueillis ne proviennent pas de la couche de dépôt, mais de l’apport différé de
sédiment qui la scelle. Le dépôt stricto sensu concerne la
vaisselle et les vases de stockage en abondance, des dépôts
carnés et végétaux, représentés ici par de nombreux taxons,
et enin par un balsamaire. L’ensemble des dépôts, dont les
éléments ont brûlé à des degrés divers, évoque le banquet
et, dans ses grandes lignes, la composition de ce mobilier
est identique à celle que l’on trouve sur les bûchers funéraires contemporains dans la région. Associé à ces éléments,
le balsamaire conirme le caractère funéraire de la structure.
Comme dans les trois cents bûchers régionaux recensés
jusqu’en 2007 (Blaizot, Bonnet, 2007), la vaisselle se
compose en majorité de vases destinés au service des solides
(32,9 %) et, dans une moindre part, de vases à liquides
(31 %), tandis que les récipients de cuisson sont sous-représentés (14 %). Dans ce cortège, les vingt-deux amphores
(24 %) apportent un caractère original à cet assemblage,
puisque ces éléments s’avèrent exceptionnels sur les bûchers
(Lemaître, 2003), notamment en Rhône-Alpes, où l’on ne
recense que quelques fragments isolés, souvent brûlés. À
Lyon par exemple, un seul des vingt bûchers fouillés aux 54
et 77 rue Pierre Audry et trois parmi les cent trente et un de
La Favorite en livrent des fragments (Blaizot dir., 2009,
p. 248-249). Une autre singularité réside dans la présence
de trois pièces de vaisselle en bronze, dont les exemples
en contexte gallo-romain sont extrêmement rares, pour ne
pas dire absents dans la région (Blaizot, Bonnet, 2010).
Les restes végétaux entrent dans la variabilité des
espèces généralement recueillies en contexte funéraire, composées de céréales, de légumineuses, dont la fève toujours
fréquente, de fruits secs et frais (dont la igue) et de préparations alimentaires (pains, galettes). Bien que les études
régionales demeurent peu nombreuses (Prada, 1992 ;
La localisation des quelques os humains dans le comblement supérieur de la fosse, au-dessus du dépôt de mobilier calciné et colmaté par un sédiment charbonneux, et
leur absence dans ce dernier indiquent que cette structure
ne peut être interprétée comme un bûcher funéraire. Les
os humains ont de toute évidence été rapportés secondairement avec le sédiment qui scelle le dépôt. Aucune analyse
a posteriori de la répartition des restes ne peut être réalisée,
la totalité des os et des artefacts ayant été prélevée en une
seule fois.
La densité des fragments de poterie, relativement à
la masse charbonneuse, et l’organisation spatiale des différentes catégories de céramique conduisent a priori à
privilégier l’hypothèse d’un dépôt secondaire de mobilier
provenant d’une structure de combustion. Cependant, la
morphologie concave de la surface de la couche de dépôt
évoque plutôt l’effondrement d’une structure ayant brûlé
sur place. Un autre argument est apporté par la répartition
spatiale des nombreux éléments métalliques et de tabletterie, relevés sur le terrain ; la part de la tabletterie, des
éléments en fer et des fragments de bronze (clous, plaques,
etc.) est respectivement de 78,8 %, 81,4 % et 83,3 % dans
le fond de la fosse, contre 0,5 %, 0 et 5,6 % en surface
de la couche de dépôt et 6 %, 18,6 % et 11,1 % dans la
couche intermédiaire (écart réduit : 18,5, hautement signiicatif ). En outre, la distribution en plan de ces éléments
montre qu’ils sont concentrés dans la moitié ouest de la
fosse (tabletterie : 65,1 % à l’ouest et 34,9 % à l’est ; métal :
64 % et 36 % ; écart réduit signiicatif : 6,3). Ces éléments
sont liés, puisque la distribution est/ouest de chacune des
catégories (tabletterie et métal) s’avère homogène (Chi-2
non signiicatif : 0,019). De même, la distribution horizontale des restes végétaux diffère signiicativement (écart
réduit : 16,4), avec en revanche une concentration des
vestiges à l’est (62,3 %). À moins d’envisager l’hypothèse
hautement improbable que chaque catégorie de mobilier
ait été brûlée dans des foyers séparés, avant d’être déversée
successivement dans différents secteurs de la fosse, cette
distribution23, conjuguée à l’aspect de la couche de dépôt
en surface, laisse plutôt songer à un dispositif en place.
5.9. interPrétation deS StructureS
Les éléments recueillis dans la couche de crémation
de la structure ST90 se rapportent essentiellement à des os
humains et de faune correspondant aux vestiges d’une crémation. Les restes humains semblent appartenir à un seul
individu adulte, dont le sexe ne peut être estimé. Les ossements de faune concernent un porc, un bœuf, un Capriné
ou chevreuil, un oiseau et un Canidé. Les régions anatomiques sélectionnées correspondent aux parts charnues,
jambons, de bœuf et de Capriné, mais aussi aux extrémités
de membres d’un jeune porc. La part des restes végétaux
23. Des mélanges s’étant produits lors du stockage, cette analyse est
compromise pour les ossements de faune.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
marinval, 1993), les résultats obtenus sur les sites de La
Favorite, rue du Docteur Horand et 54-77 rue P. Audry
à Lyon, soulignent, relativement à d’autres régions, une
grande diversité des espèces en présence, parmi lesquelles
les légumineuses s’avèrent peu nombreuses et les céréales
fortement sous-représentées (Blaizot dir., 2009, p. 139140). La structure du site se distingue à plus d’un titre des
séries régionales étudiées ; d’une part par la surreprésentation des céréales, par la monospéciicité des fruits24 et par
la présence de l’olive, représentée pour la première fois en
contexte funéraire en dehors des régions méditerranéennes.
La faune comprend des morceaux classiquement
retrouvés dans les dépôts de crémation à Lyon et en Auvergne, tant en raison de la prédominance du porc que de la
sélection des morceaux les plus riches en viande (épaule et
jambon). La présence d’un jeune porc aux côtés d’autres
plus âgés est également un trait commun à la plupart des
sites funéraires régionaux (Rue de Bourgogne, Lyon-Vaise ;
argant, 2007) ou proches (en Auvergne : études inédites
de Pierre Caillat, Inrap). En revanche, les Canidés et le
gibier à plumes et à poils s’avèrent plus rares dans les structures de crémation régionales. Le prélèvement en masse
des éléments contenus dans la couche de dépôt ne permet
malheureusement pas de déterminer avec certitude si ces
éléments ont brûlé en place ou s’ils ont été rapportés, même
si la première option semble pouvoir être privilégiée.
Que la structure ST90 soit ou non un bûcher en place,
hypothèse probable mais en faveur de laquelle les arguments disponibles restent faibles, l’absence de vaisselle dans
la couche de crémation conduit à envisager un lien fonctionnel entre ces deux fosses. Précisons d’emblée que le
contenu de la fosse ST130 ne peut en aucun cas provenir
du probable bûcher ST90 ; dans ce scénario, chacune de ces
deux structures aurait au moins conservé quelques éléments
se rapportant à l’autre : du verre fondu, des petits tessons
dans ST90 et des os humains au sein de la couche qui
correspond au dépôt dans ST130. La première hypothèse
est que ces deux fosses représentent deux éléments indissociables d’une même cérémonie ; sur l’une a brûlé le corps,
avec de la faune et quelques céréales, tandis que l’autre se
rapporte à la crémation de la nourriture et du mobilier
utilisés lors du banquet funéraire partagé entre le défunt,
les dieux (fressure, lait et sang de la porca praesentanea) et
les vivants. Elle repose sur le constat qu’aucune crémation,
datée du ier s. ap. J.-C., n’est exempte de vaisselle dans
la région et plus largement dans le sud-est de la Gaule
(Blaizot dir., 2009, p. 129).
La deuxième proposition est d’interpréter la fosse
ST130 comme une structure commémorative, sachant que
ces fêtes funéraires sont marquées par un repas qui rappelle
les modalités du banquet des funérailles. Cependant, les
structures liées à la seule commémoration restent dificiles
à identiier de manière certaine dans les espaces funéraires
de l’Antiquité. L’Auvergne conserve toutefois des fosses d’un
genre particulier que nous proposons de rattacher à cette
24. Fruits secs ou sirops.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
265
étape (Blaizot dir., 2009, p. 242)25 ; il s’agit de fosses de
tailles variables, dont certaines sont aménagées à l’aide de
probables étagères de manière à disposer le mobilier, constitué de vaisselle, d’os de faune et de restes végétaux brûlés.
La composition de ces différentes catégories de mobilier
rappelle celle du bûcher (vases à liquides, à solides, à cuire
dans des proportions équivalentes, fèves, igues, raisins,
pain, porc, etc.). La vaisselle recueillie dans ces fosses se
distingue de celle du bûcher par une exclusivité ou une
très forte majorité de formes miniaturisées ou sélectionnées
parmi les vases de petite taille ; or, dans la structure ST130,
on note une prépondérance de petites formes, c’est-à-dire
de récipients principalement sélectionnés dans les petits ou
moyens modules disponibles dans les diverses productions.
Enin, les vases à collerette et les dix cruches « lagènes » en
terre cuite peuvent être considérés comme des vases miniatures. Par ailleurs, la part de la céramique culinaire est beaucoup plus élevée dans cette fosse que dans les bûchers de
la région, ce qui correspond encore à une caractéristique
des fosses rituelles auvergnates. Cependant, l’analogie du
dispositif reste insufisante pour envisager une fonction
équivalente à celle qui a été proposée pour ces dernières
(commémoration).
Ainsi, en dépit de l’absence de vaisselle dans ST90,
l’hypothèse selon laquelle la fosse ST130 aurait été dévolue à une commémoration ne peut être totalement exclue.
Que l’on retienne l’une ou l’autre hypothèse, les amphores,
brisées et dispersées, jouent probablement un rôle particulier. Nous avons en effet proposé d’interpréter ces éléments,
toujours retrouvés à l’état de fragments dans les ensembles
funéraires régionaux, comme des ustensiles apportés par
les participants à la cérémonie sur le lieu du bûcher pour
consommer leur contenu (Blaizot dir., 2009). C’est également dans les rites qui précèdent ou accompagnent la
crémation, que J. Metzler propose de faire intervenir ces
récipients, illustrés dans les ensembles funéraires de l’oppidum du Titelberg (in du iie s. av. J.-C. aux vingt premières
années de notre ère), uniquement par des exemplaires très
fragmentés, portant des traces de brûlures et des cassures
intentionnelles (metzler et alii, 1999, p. 402-403). Dans
le groupe de tombes aristocratiques de l’époque augustéenne d’En-Chaplix à Avenches, les enclos et les dépôts de
crémation renferment de nombreux fragments d’amphores
(souvent des milliers de tessons), que les auteurs hésitent à
associer au bûcher funéraire stricto sensu (CaStella et alii,
2002, p. 22 et 47) ; ces éléments sont en effet regroupés à
part au sein des structures, et résultent de bris intentionnels en milliers de petits fragments, pratique également
relevée dans l’ensemble funéraire plus tardif du site (90130 ap. J.-C.), ainsi que Porte de l’Est à Augst (ibid., p. 47).
L’attribution de ces amphores aux vivants nous apparaît,
25. Nous avons retrouvé quelques exemples isolés de fosses qui, par
leur description, évoquent celles d’Auvergne, par exemple sur le site du
9 rue du docteur Horand à Lyon, à En Chaplix à Avenches (CaStella
et alii, 1999, p. 93-95), à Nod-sur-Seine en Côte-d’Or (renard,
1993, p. 249), aux Sagnes à Pontarion dans la Creuse (lintz,
2001, p. 336) ou encore à Lamadelaine, Titelberg, au Luxembourg
(metzler et alii, 1999, p. 432-433).
266
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
pour ces raisons, fortement probable, puisque les ustensiles
utilisés dans le cadre funéraire, considérés comme souillés,
ne peuvent plus réintégrer le monde des vivants (Scheid,
1984, p. 131) ; ces derniers les brisent, les rejettent en partie
sur le bûcher ou les enterrent (Blaizot dir., 2009). Cette
pratique expliquerait l’importante dispersion des différentes
parties de chaque récipient dans la fosse ST130 et la part
importante des fragments non calcinés. Cependant, l’éclatement des vases et la crémation différentielle semblent tout
aussi importants pour ce qui concerne le verre et la vaisselle
de table. Faut-il alors envisager que, dans la structure de
combustion, la part qui correspond aux honneurs rendus
au mort était réduite à quelques vases, de fait moins dispersés, mais dont les éléments ne peuvent être identiiés
en raison des modalités du prélèvement archéologique ?
Il faut avouer que cette importante fragmentation soulève
de nombreuses questions : les vases, et notamment la céramique sigillée méridionale et les amphores, très résistantes,
ne peuvent en aucun cas, lors de l’effondrement de l’édiice,
produire autant de fragments, tout comme ces derniers ne
sauraient se disperser sur une telle amplitude (courtoiS,
conStantin, 1994). Bien qu’aucun impact, de type cassures étoilées ou rectilignes, n’ait été relevé, la fragmentation
nous conduit donc à privilégier l’hypothèse développée cidessus, selon laquelle ce mobilier illustre en partie les honneurs au défunt et en partie la consommation des vivants ;
les vases de ces derniers, utilisés pour organiser le banquet,
furent détruits à la in de la cérémonie. S’y rapportent les
amphores, ainsi que les deux mortiers et le pilon, qui se réfèrent non pas à la consommation, mais à la préparation du
banquet, tandis que les récipients très fragmentés, brûlés de
manière hétérogène, se rattachent à la vaisselle effectivement
employée par les participants au banquet.
La question de l’origine des fragments humains recueillis dans le comblement de la fosse ST130 au-dessus de
la couche de dépôt reste posée. Cette fosse se situant en
contrebas du probable bûcher ST90, on peut supposer
que ces restes, dispersés aux alentours de ce dernier, ont été
charriés par ruissellement. Ceci suppose en revanche que la
fosse ST130 n’a pas été comblée volontairement au-dessus
de la couche qui contient le mobilier, mais qu’elle est restée
ouverte. Une autre hypothèse serait que la fosse ST130 ait
été établie devant un ossuaire conservé dans un petit monument réalisé en matériau périssable. Lors du pourrissement
de la superstructure, les os se seraient répandus au sommet
de la fosse. Même si aucune liaison ne peut être démontrée
entre les pièces de chacune des deux structures, on ne peut
manquer d’être frappé par le fait que les os relevés au sommet de ST130 se composent, outre d’éléments du membre
supérieur, de fragments crâniens qui sont justement en fort
déicit dans l’autre structure.
6. leS StructureS funéraireS
danS leur conteXte
Socio-culturel
tatoires, en raison de l’abondance du mobilier et de la taille
des structures.
La qualité du mobilier mis en œuvre traduit le statut
élevé de l’individu. C’est d’abord le cas de la vaisselle de
bronze, et du luxe des coffrets décorés d’appliques et d’os
travaillés, qui constituent des caractères rarissimes dans les
ensembles funéraires régionaux. Outre la vaisselle en bronze
issue d’un bûcher aristocratique de la première moitié du
ier s. ap. J.-C. fouillé ZAC Galbert à Annecy (F. Gabayet,
Inrap, inédit), le site de La Favorite, à Lyon, qui compte
131 bûchers en fosse, ne livre que deux plats en bronze
(tranoy, 1995, p. 761). Ensuite, le statut est marqué par
l’abondance et la variété des mammifères composant les
dépôts carnés et par la présence des vingt-deux amphores,
qui impliquent qu’une nombreuse assemblée était réunie
pour la cérémonie et rend compte de l’importance des liens
sociaux entretenus par le personnage de son vivant. Parmi
les denrées végétales, les amandes, les olives et, dans une
moindre mesure les igues, constituent des mets relativement luxueux26 pour la période, puisqu’ils sont importés de
Méditerranée. Ces produits onéreux et exotiques sont souvent associés aux élites qui expriment ainsi leur statut social
(van der veen, 2003) ; l’olive, par exemple, retrouvée pour
la première fois en contexte funéraire régional, constitue
un produit de luxe pour les provinces situées à distance des
secteurs méditerranéens, dont les occurrences sont le plus
souvent limitées aux camps militaires, aux villes et aux opulentes villae (BakelS, Jacomet, 2003). Il en est de même de
l’amande, rare en contexte funéraire, dont le seul exemple
attesté en Rhône-Alpes est issu du Valladas à Saint-PaulTrois-Châteaux dans la Drôme (BouBy, marinval, 2004).
Une autre particularité pouvant se rapporter au statut du
défunt réside dans la qualité de certains récipients en verre
(notamment le gobelet à décor d’amande et les assiettes
moulées en verre émeraude) et dans le choix du type de
production des céramiques sigillées ; pour ce qui concerne
ces dernières, la sélection exclusive de produits fabriqués en
Gaule du Sud et la haute fréquence des formes moulées sont
tout à fait inhabituelles dans la région, puisque au ier s. ap.
J.-C., ces récipients sont toujours issus des productions du
centre de la Gaule, qui constituent des produits de moindre
qualité (Blaizot, Bonnet, 2007 ; Blaizot dir. 2009,
p. 131-133), la quantité étant privilégiée au détriment de
la qualité (Blaizot, Bonnet, 2010). Ainsi, tout indique
que le défunt faisait partie de l’élite sociale.
Le caractère « démodé » d’une partie de l’appareil funéraire constitue le deuxième aspect frappant de ces structures. La vaisselle de bronze et la masse des amphores nous
renvoient à des traditions laténiennes et augustéennes, avec
notamment l’amphore vinaire qui est indissociable des
sépultures aristocratiques de La Tène inale (Avenches en
Suisse, Fléré-La-Rivière dans l’Indre, etc.). Le maintien de
ces traditions, durant le Haut-Empire, constitue en outre
un caractère plutôt septentrional, comme le montrent
de nombreux sites fouillés dans le nord de la France, au
Quelles que soient la fonction et la place de chacune de
ces deux fosses dans le rite funéraire, les deux assemblages
témoignent d’une ou de deux cérémonies funéraires osten-
26. Par met luxueux, entendons ceux qui ne sont pas nécessaires à la
survie (BakelS, Jacomet, 2003).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Luxembourg jusqu’au milieu du ier s. ap. J.-C. (Reinert,
1993, p. 181), où les amphores sont, en revanche, déposées
dans les tombes après la crémation. À cela s’ajoutent des
productions céramiques très inhabituelles, voire absentes
des habitats et des ensembles funéraires de la région ; les
cruches sont représentées par des formes rencontrées sur le
limes, les trois petits bols à collerette s’avèrent d’une extrême
rareté en contexte rhône-alpin, tandis que les productions
lyonnaises ou de Lezoux de gobelets à parois ines, très fréquents dans la région, sont ici notablement manquantes.
Quelques vases en verre, telles les assiettes biconvexes, sont
fabriquées dès le tournant de l’ère. Même si des exemplaires sont connus pour le dernier tiers du ier s. ap. J.-C.,
la période de grande diffusion court de 15 à 50 ap. J.-C.
(groSe, 1991, p. 2). Enin, pour ce qui concerne la nourriture, notons que les céréales, ici surreprésentées relativement
aux légumineuses, s’avèrent quasi absentes des contextes
lyonnais étudiés pour l’instant27, dans lesquels priment les
fruits frais et secs et les légumineuses (Fabacées), lentille
et vesce (Pradat, 1992 ; Marinval, 1993). De même, la
faune, caractérisée par la prédominance des mammifères,
s’écarte du modèle habituel dans lequel la poule tient une
bonne place. La présence d’un canidé, exclu des animaux
consommables, est insolite, la place de cet animal sur les
bûchers restant peu claire ; si rue Saint-Antoine, à Feurs
(Loire), la représentation des régions anatomiques atteste
le dépôt d’un animal entier (méniel, 1995, p. 147), les
exemples généralement rapportés concernent des restes
épars, comme dans la structure ST130. Plus rarement, le
chien se trouve parfois inhumé au sommet des bûchers,
comme c’est le cas à Saint-Fréjus (Marennes, Rhône). À ces
caractères « étrangers » peut être enin rattachée la « structure
annexe », quel que soit son rôle. L’Auvergne et les sites belges
renferment plusieurs exemplaires de ces fosses qui, établies à
proximité du bûcher ou du dépôt de crémation et dépourvues d’ossements humains, contiennent les accessoires du
banquet et des objets de toilette brûlés (MaSSart, 2007),
et sont supposées avoir joué un rôle dans le déroulement
des cérémonies qui accompagnent ou suivent les funérailles.
La description du mobilier rappelle les caractéristiques de
celui de la fosse ST130 : les récipients sont fortement brisés
et incomplets et les tessons qui se rapportent à un même
vase se composent d’éléments brûlés et d’autres intacts.
Concernant les structures elles-mêmes, l’enregistrement
effectué sur le terrain en Belgique (fouilles anciennes) ne
permet pas de déterminer si ce mobilier a brûlé en place
où s’il a été rapporté, mais la première hypothèse paraît
envisageable, par comparaison avec les sites de Berlingen
(Belgique) ou de Siesbach (Allemagne), qui livrent des
ensembles équivalents au sein de fosses à parois rubéiées
(MaSSart, 2007, p. 223). En Auvergne, l’organisation des
dépôts que nous lions à la commémoration témoigne d’un
dispositif architecturé à l’origine, impliquant une crémation
en place, comme ceci semble être le cas sur le site.
27. La Favorite, rue du docteur Horand et deux sites de la rue Pierre
Audry.
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
267
Contrairement aux idées reçues, qui résultent d’une
mauvaise interprétation des textes, l’implantation de structures funéraires en périphérie immédiate de l’habitat correspond à un schéma fréquent dans le monde romain (tranoy,
2000 ; Blaizot dir., 2009). Le tombeau étant en effet de
droit privé, il est légitime que les propriétaires terriens décident de se faire brûler et inhumer sur leurs terres. Les cas les
plus fréquents concernent des structures de dépôts, dont on
a de très nombreux exemples dans toute la Gaule (ferdière
dir., 1993, p. 436). L’éloignement des dépôts par rapport
aux établissements ruraux varie entre moins de 50-60 m28 et
300 m29 des établissements. Les bûchers paraissent plus rarement établis au plus près des habitats, mais on connaît au
moins deux sites, en Rhône-Alpes, qui présentent le même
modèle qu’aux « Vernes ». À Tassin-la-Demi-Lune (Rhône),
le site de La Raude livre trois bûchers et deux dépôts du
ier s. ap. J.-C., situés à environ 30 m d’un établissement
rural ; toujours dans le Rhône, les bûchers de Saint-Fréjus à
Marennes sont implantés devant le mur d’enclos de la villa,
tout près des bâtiments de la pars rustica, à proximité des
thermes (Faure-Brac, 2006, p. 264-268).
La relative richesse du mobilier, la situation des structures funéraires à proximité de la villa et la datation de cette
cérémonie semblent désigner les funérailles du propriétaire
ou d’un membre important de la villa, que ce dernier soit
ou non étranger à la région. Notons que la céramique issue
de l’habitat est composée de productions régionales ou
fréquemment rencontrées dans notre contrée ; est-ce en
raison du caractère traditionnel du monde funéraire, que
l’on a importé pour cette activité un mobilier se référant
à l’origine géographique du défunt ? Le choix d’établir un
lieu funéraire sur ses terres est un moyen, pour le défunt,
de marquer l’importance sociale de sa famille auprès des
personnes qui les traversent, mais également d’ancrer sa
mémoire sur un territoire (Goudineau, 1998, p. 352).
Sur le site des « Vernes », nous n’avons en revanche aucun
marqueur permettant d’accorder à ces structures le statut
de tombe, puisqu’il ne nous reste que la fosse de combustion (ST90) et celle qui a servi à détruire les ustensiles et
la nourriture du banquet (ST130). Les seuls arguments
en faveur d’une sépulture consisteraient à interpréter les
os en situation résiduelle dans le comblement de la structure ST130 comme les vestiges d’un ossuaire aérien, ou
bien la fosse ST130 ne correspondrait pas à une structure
d’accompagnement, mais plutôt à un ensemble commémoratif. Or, si l’hypothèse d’un ossuaire aérien est permise, elle
ne repose que sur ces esquilles, dont la situation exacte, au
sein de ce comblement, ne peut être précisée, ces éléments
ne s’accompagnant d’aucun vestige de vase ossuaire. Enin,
il n’en reste pas moins que l’absence de vaisselle dans la fosse
ST90 désignerait tout aussi bien l’autre fosse comme une
structure parallèle au bûcher.
28. Par exemple à Vaison-la-Romaine dans le Vaucluse ou à Villette
d’Anthon en Isère (Meffre, 1993, p. 376 ; Bel et alii, 1993, ig. 4,
p. 203).
29. Par exemple le site des Cars en Corrèze (Paillet, tardy, 2006).
268
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
concluSion (tS ; fB)
important de la villa. La richesse et l’ostentation de cette
cérémonie, déduite de l’appareil funéraire, contrastent avec
la relative modestie des vestiges d’habitat, conirmant le rôle
prépondérant des pratiques funéraires dans l’expression du
discours social. Toutefois, cet ensemble funéraire détonne
au sein d’un corpus régional aujourd’hui relativement bien
caractérisé (Blaizot dir., 2009). En effet, plus intrigants
sont les caractères exogènes qui émaillent la cérémonie funéraire, et qui rattachent le bénéiciaire ou les organisateurs de
la cérémonie à la sphère septentrionale : l’utilisation d’un
mobilier de qualité et d’éléments liés à l’organisation du
banquet, illustrant une pratique tout à fait inhabituelle dans
le sud-est de la Gaule, et l’introduction de récipients produits à l’extérieur de la région. Une autre bizarrerie, et non la
moindre, est illustrée par l’association de ces deux structures ;
que celle qui contient le mobilier soit ou non synchrone de
la cérémonie de la crémation, l’absence de vaisselle sur le
bûcher funéraire est particulièrement étonnante. On peut
également s’interroger sur l’implantation de cette tombe à
l’époque même où la partie résidentielle de la villa est abandonnée. La pars rustica, non identiiée sur les différentes
parcelles explorées, a cependant pu connaître une occupation
plus longue, à l’image de l’établissement voisin de Beynost.
Comme nous l’avons évoqué plus haut, la présence d’une
structure funéraire, lieu de mémoire, fonctionnerait comme
un marqueur de propriété. D’après les données récoltées
lors des deux opérations, il faut attendre ensuite l’Antiquité
tardive pour connaître une nouvelle occupation du site. En
effet, si l’on a déjà mentionné en introduction la présence
d’espaces funéraires et d’un bâtiment du ive siècle (Vicherd,
Baudrand, 1982), la découverte de simples structures en
creux durant l’opération 2005-2006, comblées par un riche
mobilier de la in du ive siècle (Silvino, 2008), révèle un
établissement bien équipé, voire une petite agglomération,
comme semble l’indiquer l’existence d’espaces funéraires
(ig. 3). La concentration de vestiges sur une longue période,
certes avec de nombreux hiatus, tend enin à démontrer le
dynamisme du peuplement dans cette micro-région, proche
de Lyon/Lugdunum.
Les conditions des fouilles en 1980, alliées à l’état de
conservation générale des vestiges, n’avaient pas permis de
véritablement déceler d’aménagements susceptibles d’appartenir à des phases antérieures à la construction en dur de la
villa. La seconde opération vient combler cette lacune, en
documentant un premier état, en matériaux légers, qui se
résume à un bâtiment, des fossés, des fosses et une petite
aire d’ensilage. Si une fréquentation du site est à noter à
la in de la période hallstattienne ou au début de La Tène
(Hallstatt D/La Tène A), l’existence d’une occupation à la
in de l’Âge du Fer n’est pas avérée. L’absence de structures
et de mobiliers erratiques l’atteste bien. Il faut attendre la in
du ier s. av. J.-C. pour voir le développement d’un premier
établissement gallo-romain en constructions légères. Dans
d’autres régions, comme le nord de la Gaule, les bâtiments
sur poteaux plantés semblent l’emporter largement jusque
dans les années 15-40 ap J.-C., puis deviennent rares après
le milieu du ier s. ap. J.-C. (collart, 1996). Ce premier
établissement soulève des questions auxquelles il est dificile
de répondre dans la mesure où les vestiges demeurent très
ténus. Quoi qu’il en soit, il constitue une découverte importante à plusieurs titres puisqu’il atteste une exploitation de
type ferme jusqu’alors insoupçonnée. Celle-ci laisse ensuite
place à un établissement de type villa dans les années 20/30
ap. J.-C. La continuité de la ferme gallo-romaine à la villa
classique est visible, du moins pour ce qui concerne l’orientation des structures ; elle reste cependant relative, notamment
si l’on retient la nature de l’occupation. Les transformations
sont en effet considérables de la ferme à la villa, tant pour
ce qui concerne les plans de bâtiments que les techniques
de construction. La mise en place d’un établissement en
dur constitue probablement un signe que les revenus agricoles sont réinvestis. Il ne faut pas rechercher les modèles
de ce site dans les régions méditerranéennes comme l’Italie
ou le sud de la Gaule, où les villae présentent généralement
un plan ramassé qui rassemble les zones d’habitations et les
secteurs à vocation économique dans un même ensemble
architectural. Cet établissement semble plutôt dériver des
programmes architecturaux attestés dans les Gaules centrales
et septentrionales ainsi que dans les Germanies (Ferdière
et alii, 2010). Quant à sa modestie apparente, elle est sans
doute due à la parcimonie d’un propriétaire qui ne cherchait pas l’ostentation, tout du moins de ce point de vue.
Toutefois, l’existence d’équipements comme les bains constitue la preuve de l’investissement des élites gallo-romaines
dans cette région et représente le pendant des maisons de
la proche colonie de Lugdunum. Quant à la pars rustica, la
documentation demeure malheureusement trop lacunaire
pour que l’on puisse déterminer son plan et son projet
architectural. L’occupation semble enin de faible durée,
puisque la pars urbana est désertée au plus tard au début du
iie siècle. Cet abandon ne semble pas avoir été causé par une
destruction violente, mais plus probablement par d’autres
facteurs : catastrophe naturelle, faillite professionnelle ou
disparition des propriétaires. C’est à ce moment-là que
prennent place les structures funéraires, que l’emplacement
rattache indéfectiblement au propriétaire ou à un membre
catalogue deS StructureS
funéraireS
Structure St90
Stratigraphie : la fosse a été décapée jusqu’au niveau
d’apparition de la couche charbonneuse, à la cote 181,17 m
NGF.
Fosse : forme rectangulaire, d’une longueur N-N-E/
S-S-E de 2,95 m sur une largeur de 0,85 m. Elle possède
un fond plat (180,75 m NGF) et n’est conservée que sur
une trentaine de centimètres.
Comblement : elle comporte un comblement unique
(us 187), mais le niveau de nettoyage a été isolé sous l’appellation us 186. Il se compose d’un sédiment très charbonneux, qui contient sur toute son épaisseur, des ossements
calcinés et des fragments d’objets métalliques. La totalité
du sédiment, us 187, a été prélevée en distinguant les côtés
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
est et ouest de la fosse et quatre passes mécaniques ; la passe
us 186 a été prélevée en une seule fois. L’ensemble du sédiment a fait l’objet d’un tamisage jusqu’à la maille d’1 mm.
Squelette : la fosse contient les restes brûlés d’un adulte
de sexe indéterminé. La masse totale brute, recueillie jusqu’à
la maille de 2 mm, est de 1419,4 g pour les restes humains
(tabl. 1).
Mobilier primaire :
- La faune représente une masse de 836,6 g et 40 restes
sont déterminés (tabl. 2). Sus sp. : 1 individu juvénile ; Bos
taurus : 1 individu adulte ; Capriné/Capreolus : 1 individu
adulte ; Capriné : 1 individu adulte ; Canidé : 1 individu
adulte. Les os sont, à l’exception de deux fragments de
Caprinés, carbonisés ou calcinés.
- Instrumentum :
62 fragments d’objets métalliques (bronze et fer) et
6 éclats de charnière en os (tabl. 3). 19 clous à tige de section carrée de 5 à 6 mm, et de diamètre de tête supérieur
à 15 mm. 39 clous dont 22 à tête plate et 7 à tête bombée
(4 en fer et 3 en alliage cuivreux) ; longueurs variant de
9 mm à 30 mm, section des tiges de 2 à 3 mm, diamètres
des têtes de 7 à 15 mm. 6 fragments de charnières en os, et
1 en fer. 1 tôle et 3 petits clous à tête bombée en bronze.
1 pêne en bronze de petites dimensions. 1 fragment d’objet
en bronze de type cuilleron circulaire.
- Restes végétaux (en nombre de restes) : 10 restes de
céréales, 1 de fève (tabl. 4).
Structure St130
Stratigraphie : la fosse a été décapée jusqu’au niveau
d’apparition d’une couche faiblement mélanisée, à la cote
180,90 m NGF.
Fosse : forme rectangulaire d’une longueur N-N-E/
S-S-E de 2,40 m sur une largeur de 1,10 m. Elle possède
un proil irrégulier, avec une cuvette sur ses deux-tiers nord
et un ressaut sur le côté sud ; le fond est en auge (180,45 m
NGF) et la profondeur conservée est de 0,45 m.
Comblement : il se compose de deux séquences. La plus
récente (us 189 et 191), épaisse de 0,20 m, est un sédiment
hétérogène correspondant au colmatage du dépôt sousjacent. Ce dernier est un sédiment charbonneux, englobant des ossements calcinés, de très nombreux fragments
de poteries, des restes végétaux et des fragments d’objets
métalliques. Il a été enregistré en plusieurs unités (us 272,
273, 274), selon la localisation des unités d’enregistrement.
La totalité du sédiment de chacune de ces unités a été prélevée en une seule fois, et le matériel récolté à la main.
Squelette : la fosse contient les restes brûlés d’un adulte
de sexe indéterminé. La masse totale brute, recueillie à la
main, est de 21,10 g et provient de la séquence supérieure
à l’exception de 1,20 g (tabl. 5).
Mobilier primaire :
- Mobilier céramique :
Vaisselle de table : 1 coupelle Drag. 22, 6 coupelles
Drag. 35 dont 3 variantes à piédestal, 6 coupes Drag. 35,
5 assiettes Drag. 36, 1 plat Drag. 36, 1 bol hémisphérique
Drag. 37 et 5 vases à boire Knorr 78 (sigillée sud gauloise),
1 bol hémisphérique à panse bilobée, 1 gobelet à dépression,
4 autres gobelets à bord en bourrelet ou oblique (paroi ine),
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
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2 cruches et 1 bol/coupe hémisphérique (engobée), 1 bol
hémisphérique à bord rentrant, 3 bols à collerette et 3 bols
tripodes (sombre rouge ine).
Vases de cuisson : 1 plat de grand module, 1 autre plus
petit, accompagné de 2 couvercles (engobe rouge pompéien), 1 jatte à bord rentrant, 1 pot à cuire de grand
module à col côtelé, 1 autre de plus petit module (sombre
rouge).
Préparation des aliments et petit stockage : 1 « pot à miel »
Haltern 62, 1 bol hémisphérique à bord rentrant, 1 mortier
à lèvre pendante Haltern 60 (claire pâte calcaire), 1 mortier
et 1 pilon en marbre.
Amphores : 6 Gauloise 1 (vin), 6 Gauloise 4 (vin),
4 Lyon 4 (saumures), deux Dressel 20 (huile), 4 amphores
« carottes » (igues, dattes).
- Balsamaires : 10 individus en terre cuite (claire pâte
calcaire) (tabl. 6).
- Verre (tabl. 7) : 2 assiettes moulées vert émeraude à
proil biconvexe AR 6.1, 1 assiette souflée à la volée verdâtre à bord évasé et replié vers l’extérieur et à fond formé
par un double repli de la paraison Is. 48, 1 coupe à côtes
moulée lie-de-vin marbré blanc Is. 3a, 1 gobelet souflé
dans un moule bleuté à décor d’amande Is. 31, 2 gobelets
souflés à la volée décorés de rainures à panse tronconique
vert-bleu Is. 34 ou ovoïde incolore, 1 canthare souflé à la
volée jaune ambre Is. 38a, 1 balsamaire souflé à la volée
jaune ambre à panse sphérique Is. 10, 1 pot souflé dans
un moule de forme quadrangulaire à fond décoré de cercles
concentriques Is. 62, 3 récipients indéterminés : 1 fragment
souflé à la volée vert-bleu de forme conique à ouverture
réduite, 1 fragment vert-bleu pouvant être un vase de forme
fermée à lèvre évasée vers l’extérieur, 3 fragments moulés
reticelli et rubané.
- Restes végétaux (en nombre de restes) : 3 249 restes
de céréales, 6,5 de fèves, 1 de préparation alimentaire,
10,5 d’olive (tabl. 8).
- La faune représente une masse de 412,30 g, et 58 restes ont été déterminés (tabl. 9). Sus : 1 individu juvénile,
1 jeune, 1 adulte ; oiseau indéterminé : 1 individu adulte.
À l’exception d’un fragment carbonisé, les pièces sont calcinées.
- Instrumentum :
362 fragments d’os travaillé et 66 éléments métalliques
très fragmentés et oxydés (tabl. 10 et 11). 12 clous de taille
moyenne avec une tige de section carrée de 5 mm, 1 gros
clou avec une tige de section carrée de 8 mm, 2 clous de
taille moyenne et de section de tige de 4 mm, 6 clous de
dimensions réduites, à petite tête plate d’un diamètre de 6 à
14 mm et à tiges à sections carrées de 2 à 3,5 mm. 17 fragments de tôles dont 2 munies d’un petit clou à tête bombée.
318 fragments d’os travaillés : 28 éléments courts
(Béal, 1983, type A XI, 2) avec 1 perforation latérale et
8 fragments longs (Béal, 1983, type A XI, 1) à deux à trois
rainures sur l’extrémité tournée et 2 perforations latérales.
1 pyxide en os, proil tronconique légèrement cintré, avec
1 couvercle dont il reste 1 disque mouluré et 1 petit élément bulbiforme correspondant au bouton de préhension.
3 fragments de tiges, au corps allongé de section circulaire,
à l’extrémité moulurée. 1 fragment d’ardillon de ibule.
1 petite décoration en pâte de verre.
270
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
ST90
R1/us
186
R1/Est
R/1
ouest
R2/Est
R2/
Ouest
R3/Est
R3/
Ouest
R4/Est
Crâne
3,5
9,10
2,70
8,70
3,20
0,30
1,60
0,10
Mandibule
R4/
Ouest
1,20
0,00
Dents inf
0,00
0,9
0,30
Total crâne
4,4
9,40
IP
12,6
26,93
1,90
0,30
0,70
3,90
10,60
3,50
1,0
1,60
11,17
30,37
10,03
2,87
4,58
0,40
4,50
0,10
0,40
34,90
0,29
1,15
2,46
Os hyoïde
0,00
Atlas
Axis
0,50
0,50
0,00
Thoraciques
0,00
Lombaires
20,0
4,90
6,50
46,00
8,90
6,40
Sacrum
8,00
1,40
1,40
11,00
111,70
1,20
Coccyx
Côtes
2,65
0,00
C3-C7
Vert. indet
IP /
1315,9
29,20
1,20
Dents sup
Dents indet
TOTAL IP /
1419,4
1,20
1,50
1,50
6,7
2,10
3,70
17,90
1,00
0,90
0,40
0,50
Total tronc
26,70
7,50
10,20
65,40
9,90
7,30
9,60
IP
17,5
4,91
6,68
42,86
6,49
4,78
6,29
Clavicule
1,3
Sternum
2,10
35,30
13,90
2,10
152,60
9,11
1,38
10,75
1,00
1,00
Scapula
3,00
6,20
Humérus
7,80
7,80
9,50
7,60
1,90
0,30
Radius
0,5
0,30
Ulna
0,4
2,90
Carpe
9,20
0,20
4,10
1,50
4,60
0,50
Métacarpe
1,00
2,30
1,00
Phal. main
0,4
Total M. sup.
2,60
10,80
17,20
14,20
8,10
1,10
1,20
4,10
1,50
IP
4,3
13,32
1,81
1,97
6,74
2,47
1,70
4,00
3,90
9,10
17,76
28,29
23,36
Os coxal
5,40
2,80
4,20
Fémur
27,20
22,80
52,20
0,20
1,00
Patella
2,90
4,40
2,90
3,80
5,30
3,50
60,80
4,28
4,62
18,10
5,80
3,70
2,60
38,30
3,00
1,10
0,50
Tibia
11,60
1,30
122,00
3,70
6,40
19,80
3,10
49,90
Fibula
0,00
Tarse
Métatarse
0,80
36,90
0,40
1,10
Phal. pied
0,2
1,10
0,60
0,20
0,70
2,20
Total M. inf.
0,20
37,50
64,20
64,80
8,20
IP
0,1
17,18
29,41
29,68
Total membres déterminés
2,8
48,30
81,4
79,00
IP
1,0
17,31
29,17
28,31
5,8
2,01
0,8
9,71
2,6
19,66
Total déterminé
33,90
65,20
95,50
155,00
29,70
13,90
22,50
41,10
9,80
466,60
0,10
0,40
4,50
10,10
23,00
5,80
2,60
3,76
2,06
4,63
10,54
2,66
15,38
16,3
5,60
11,3
27,10
7,3
279,10
218,30
IP
7,3
13,97
20,47
33,22
6,37
2,98
4,82
8,81
2,10
32,87
diaph. indét.
72,4
52,40
57,60
231,30
50,00
33,70
34,80
24,50
4,00
560,70
os court-épiphyses
4,6
2,60
7,20
17,20
2,40
4,80
4,00
10,30
os plat
0,5
0,50
esquilles
28,3
26,00
28,70
121,40
21,10
48,50
36,60
10,20
17,20
338,00
Total indéterminé
105,80
81,50
93,50
369,90
73,50
87,00
75,40
45,00
21,20
952,80
IP
12,3
8,90
10,78
41,39
8,19
5,48
5,98
4,70
2,28
67,13
Total indét.(sur esquilles pondérées)
104,40
75,57
91,56
351,49
69,57
46,58
50,79
39,94
19,40
849,30
MASSE TOTALE BRUTE
139,70
146,70
189,00
524,90
103,20
100,90
97,90
86,10
31,00
1419,40
FAUNE
MASSE TOTALE PONDEREE
sur les esquilles indéterminées
MASSE TOTALE PONDEREE
sur le total indéterminé
4,3
35,7
11,6
82,7
19,8
262,3
125,8
103,5
190,9
836,60
138,3
140,77
187,06
506,49
99,27
60,48
73,29
81,04
29,20
1315,90
127,79
117,86
178,87
396,21
90,25
18,28
33,94
53,89
10,84
1287,10
ST90
R1/us
186
R1/
Est
R/1
ouest
R2/
Est
R2/
Ouest
R3/
Est
R3/
Ouest
R4/
Est
R4/
Ouest
TOTAL IP /
1419,4
16,59
21,21
35,46
53,10
1,00
64,54
IP /
1315,9
Tabl. 1. Répartition anatomique des restes osseux dans la fosse ST90 : indices pondéraux (Frédérique Blaizot).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
271
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
1
1
-
1
1
3
-
1
6
5
1
calciné
2
2
2
1
carbonisé
1
1
1
1
brûlé
-
Découpe
non brûlé
1
-
Conservation
extrémités
tronc
Carnivore
tête
12
13
11
2
2
adulte
Capriné/Capreolus
Capriné
porc
bœuf
chevreuil
jeune
Sus domesticus
Bos taurus
juvénile
Espèce
Répartition anatomique
Individus
NRt
membre
antérieur
membre
postérieur
ST90
8
3
2
-
2
-
1
2
6
-
10
7
11
1
-
Tabl. 2. Répartition anatomique par espèce des restes de faune dans la fosse ST90 (Thierry Argant).
N°
d’objet
site
Zone, structure
U.F. et n° inv.
d’objet
N° 20
Zone A, ouest
St. 90
U.F. 186
Inv. 186-1
N° 21
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-1
N° 22
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-2
N° 23
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-3
N° 24
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-4
N° 25
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-5
N° 26
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-6
N° 28
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 est)
U.F. 187
Inv. 187-8
N° 31
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-11
N° 33
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-13
N° 34
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-14
Matériau
Quantité / Identiication et
catégorie mobilier
Bronze
Fragment d’un pêne de serrure
Fer
Fragment de charnière à ailette
Fer
Clou
Bronze
Fragment de tôle décorative :
élément de coffre ou coffret ?
Fer
Fragment de clou de menuiserie
Fer
Fragment d’un clou de
menuiserie
Fer
Fragment de clou
Fer
Fragment de clou de menuiserie
Fer
Petit clou d’ameublement
Fer
Tête de petit clou de menuiserie
Fer
Fragment de clou de charpente
( ?)
Description / dimensions
Fragment d’un pêne de serrure en bronze partiellement fondu. Il s’agit d’un
élément quadrangulaire ajouré de 6 oriices rectangulaires permettant le
passage des dents d’une clef de type laconienne, ceci ain d’autoriser le
retrait du pêne et l’ouverture de la serrure.
L conservée : 23 mm ; l. : 10 mm ; H : 12 mm ; oriice carré de 3 mm par 3 mm
Il s’agit d’un fragment d’ailette avec une partie du système d’articulation.
L’articulation complète devait former un cylindre. Il ne reste ici que deux
anneaux parallèles au milieu desquels devait s’insérer un anneau présent sur
la seconde ailette.
L conservée : 33 mm ; ép. de l’ailette : 2,5 mm ; l. au niveau de l’articulation :
17 mm
Fragment d’un clou forgé à tête plate circulaire et section de la pointe carrée.
D tête : 15 mm ; section de 5 mm par 5 mm
Fragment d’une tôle de bronze qui comporte sur une de ces faces un décor
de cannelures longitudinales, moulé. L’autre face lisse est brute. Ce type de
tôle peut appartenir à une décoration appliquée sur de l’ameublement de
type coffre ou coffret.
La forme générale est quadrangulaire.
L conservée : 61 mm ; l. : 23 mm ; ép. : 1 mm
Fragment d’une pointe de section carrée.
L conservée : 17 mm ; section : 3 mm par 3 mm
Clou de taille moyenne.
L conservée : 27 mm
Tête de clou avec départ de pointe de section carrée.
L conservée 14 mm ; section de 5 mm par 5 mm
Petit clou à tête plate et circulaire dont la pointe est presque pyramidale. Ce
type de clou évoque la forme de nos clous de tapissier modernes. Il aurait pu
avoir la même fonction pour la ixation de capitonnage, de toile ou de cuir
sur de l’ameublement.
L : 9 mm ; D tête : 11 mm ; section de 4 mm par 4 mm
Tête plate et circulaire.
L conservée : 12 mm ; section 3,5 mm par 3,5 mm
Clou de taille et de section plus importante par rapport au reste du mobilier
de ce type découvert dans cette structure.
L conservée : 44 mm ; section de 7 mm par 7 mm ; D tête : 18 mm minimum
Tabl. 3. Mobilier métallique de la fosse ST90 (Stéphane Carrara).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
272
N°
d’objet
site
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Zone, structure
U.F. et n° inv.
d’objet
N° 36
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-16
N° 37
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-17
N° 40
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-20
N° 45
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-25
N° 47
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 est)
U.F. 187
Inv. 187-27
N° 50
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-30
N° 51
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-32
N° 52
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-32
N° 53
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-33
N° 56
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-36
N° 57
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-37
N° 59
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-39
N° 61
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-41
N° 62
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-42
Matériau
Fer
Bronze
Quantité / Identiication et
catégorie mobilier
Fragment de clou
Description / dimensions
Fragment d’une tige de section carrée : fragment de pointe de clou.
Petit clou décoratif : clou
d’ameublement
Fer
Tête bombée d’un petit clou
d’ameublement
Fer
Fragment de pointe de clou
Fer
Fragment d’un petit clou lié à
l’ameublement (clou de tapissier).
Fer
Petit clou d’ameublement
Fer
Fragment d’un clou de
menuiserie
Fer
Petit clou d’ameublement
Fer
Fragment de clou
Fer
Clou
Fer
Tête légèrement bombée d’un
petit clou d’ameublement.
Ce petit clou possède une tête circulaire et bombée que l’on peut rapprocher
de nos clous de tapissier modernes. La pointe est de section carrée.
Ce modèle de clou est lié à la décoration et à la ixation d’ornement sur de
l’ameublement du type coffre ou coffret. Tout comme sur certains coffres
modernes, ces clous ont sans doute servi à la ixation d’habillages de cuir et
de tôle de bronze.
L : 21 mm ; section : 2,5 mm par 2,5 mm ; D tête : 5 mm
Tête très légèrement bombée d’un petit clou de menuiserie sans doute lié à
de l’ameublement de type coffre ou coffre (cf. N° 37)
D tête : 8 mm ; H : 3 mm
Tige fragmentée en trois, de section carrée.
Section de 4 mm par 4 mm
Petit clou à tête plate et circulaire.
D tête : 7 mm ; L conservée : 6 mm ; section de 2,5 mm par 2,5 mm
Petit clou à tête circulaire et plate. Ce type de petit clou de menuiserie est
sans doute destiné aux initions décoratives d’un coffre ou à la confection
de coffret.
L conservée : 8 mm ; D tête : 8 mm ; section de 2,5 mm par 2,5 mm
Petit clou à tête circulaire et plate. Ce type de petit clou de menuiserie est
sans doute destiné aux initions décoratives d’un coffre ou à la confection de
coffret. Type identique au N° 50.
L : 13 mm ; D tête : 8 mm
L conservée : 31 mm ; section de 5 mm par 5 mm
L conservée : 46 mm ; section de 5 mm par 5 mm
Bronze
Fragment d’une cuillère ?
Fer
Petit clou d’ameublement
Bronze
Petit clou décoratif : clou
d’ameublement
La fonction et l’utilisation de ce type de clou sont sans doute à rapprocher
des clous de tapissier moderne.
L conservée : 7 mm ; D tête : 11 mm ; section de 3,5 mm par 3,5 mm
Objet en bronze partiellement fondu par la chaleur d’un bûcher. La forme
évoque une petite cuillère à manche de section circulaire et au cuilleron
circulaire.
L : 42 mm
Petit clou à tête circulaire et plate. Ce type de petit clou de menuiserie est
sans doute destiné aux initions décoratives d’un coffre ou à la confection
de coffret.
L conservée : 8 mm ; D tête : 10mm ; section de 23 mm par 3 mm
Pointe de clou appartenant sans doute au même type que le N°37.
L : 29 mm ; section : 3 mm par 3 mm
Tabl. 3 (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
273
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
N°
d’objet
site
Zone, structure
U.F. et n° inv.
d’objet
N° 67
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-47
N° 68
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 est)
U.F. 187
Inv. 187-48
N° 70
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 4 est)
U.F. 187
Inv. 187-50
N° 71
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 4 est)
U.F. 187
Inv. 187-51
N° 72
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 1 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-52
N° 74
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-54
N° 75
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-55
N° 77
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-58
N° 78
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-58
N° 80
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-60
N° 82
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-62
N° 84
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-64
N° 85
Zone A, ouest
St. 90
U.F. 187
Inv. 187-65
N° 86
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 2 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-66
N° 88
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-68
Matériau
Quantité / Identiication et
catégorie mobilier
Description / dimensions
Fer
Tête plate d’un petit clou
d’ameublement
Tête plate et circulaire d’un petit clou de menuiserie sans doute lié à de
l’ameublement. La section du départ de la pointe est carrée.
D tête : 10 mm ; section de 3 mm par 3 mm
Fer
Clou de menuiserie
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate circulaire, et tige de
section carrée.
D tête : 13 mm ; section de 4 mm par 4 mm
Fer
Fragment de clou
Fer
Fragment de clou
Fer
Petit clou de menuiserie : coffre
ou coffret.
Fer
Fragment de clou de menuiserie
Fer
Clou de menuiserie
Fer
Fragment de clou
Fer
Clou de menuiserie
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate circulaire, et tige de
section carrée.
D tête : 15 mm ; L conservée : 35 mm ; section de 3,5 mm par 3,5 mm
Fer
Clou
Clou recourbé qui permet de déduire l’épaisseur du support sur lequel il
était cloué.
D tête : 13 mm ; L : 30 mm ; section de 5,5 mm par 5,5 mm
Fer
Fragment de clou
Fer
Petit clou de menuiserie destiné
à de l’ameublement pour des
coffres ou coffrets.
Bronze
Fragment d’une pointe de section carrée.
L conservée : 44 mm ; section de 4 mm par 4 mm
Fragment de tige de section carrée : pointe de clou.
L conservée : 53 mm ; section de 3,5 mm par 3,5 mm
Clou de menuiserie
Fer
Clou
Fragment d’une pointe de section carrée.
L conservée : 39 mm ; section de 3,5 mm par 3,5 mm
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate circulaire, et tige de
section carrée.
D tête : 12 mm ; L conservée : 20 mm ; section de 3,5 mm par 3,5 mm
Fragment d’une tige de section carrée : fragment de pointe de clou.
Clou de taille moyenne.
L conservée : 28 mm
Clou in, avec une petite tête circulaire et plate. Fragment d’un petit clou de
menuiserie sans doute destiné aux initions décoratives d’un coffre ou à la
fabrication d’un coffret.
L conservée : 11 mm ; section de 2 mm par 2 mm ; D tête : 8 mm
Il s’agit d’une pointe de petit clou en bronze à vocation décorative ou destiné
à la ixation d’éléments décoratifs sur de l’ameublement (coffre ou coffret).
L conservée : 19 mm ; section de 2,5 mm par 2,5 mm
Fragment de petit clou
d’ameublement.
Fer
Clou in, avec une petite tête circulaire et plate. Fragment d’un petit clou
de menuiserie sans doute destiné aux initions décoratives d’un coffre ou
coffret.
L conservée : 15 mm ; section de 2,5 mm par 2,5 mm ; D tête : 8 mm
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate et circulaire.
D tête 13 mm ; section de 4 mm par 4 mm
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate et circulaire.
L conservée : 24 mm ; section de 5 mm par 5 mm
Tabl. 3 (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
274
N°
d’objet
site
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Zone, structure
U.F. et n° inv.
d’objet
N° 89
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-69
N° 91
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-71
N° 94
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-74
N° 96
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-76
N° 98
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-78
N° 100
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-80
N° 102
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-82
N° 103
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-83
N° 104
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-84
N° 105
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-85
N° 106
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 4 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-86
N° 107
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 4 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-87
N° 108
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 4 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-88
N° 109
Zone A, ouest
St. 90
(p.m. 3 ouest)
U.F. 187
Inv. 187-89
Matériau
Quantité / Identiication et
catégorie mobilier
Description / dimensions
Fer
Clou
Fer
Tête de petit clou d’ameublement
Fer
Fragment de clou de menuiserie
Fer
Fragment de clou de menuiserie
Fer
Petit clou de menuiserie destiné
à de l’ameublement pour des
coffres ou coffrets (clou de
tapissier).
Fer
Petit clou de menuiserie : coffre
ou coffret.
Section de 3,5 mm par 3,5 mm
Fer
Petit clou de menuiserie : coffre
ou coffret.
L conservée : 8 mm ; D tête : 11 mm ; section de 3 mm par 3 mm
Fer
Petit clou de menuiserie : coffre
ou coffret.
Fer
Petit clou de menuiserie : coffre
ou coffret.
Fer
Clou
Fer
Fragment d’un petit clou
d’ameublement (clou de tapissier)
Fer
Clou
Fer
Fragment de clou
Fer
Clou
Fragment d’une pointe de clou.
L conservée : 17 mm ; section de 4,5 mm par 4,5 mm
Fragment d’une tige de section carrée : pointe de clou.
L conservée 30 mm ; section de 4 mm par 4 mm
Clou in, avec une petite tête circulaire et légèrement bombée. Fragment
d’un petit clou de menuiserie sans doute destiné aux initions décoratives
d’un coffre ou d’un coffret.
section de 2 mm par 2 mm ; D tête : 9 mm
Petit clou (de tapissier) destiné à la ixation de décors sur de l’ameublement.
L conservée : 12 mm ; D tête : 8 mm ; section de 2,5 mm par 2,5 mm
Petit clou (de tapissier) destiné à la ixation de décors sur de l’ameublement.
L conservée : 7 mm ; D tête : 11 mm ; section de 3 mm par 3 mm
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate et circulaire.
L conservée : 47 mm ; section de 5 mm par 5 mm ; D : 15 mm
Il possède une tête circulaire et légèrement bombée.
D tête : 7 mm ; L conservée : 8 mm ; section : 2,5 mm par 2,5 mm
Fragment de clou de taille moyenne.
L conservée : 22 mm ; section de 6 mm par 6 mm
Fragment d’une pointe de section carrée.
L conservée : 36 mm
Fragment d’un clou de taille moyenne, à tête plate et circulaire.
L conservée : 52 mm ; section de 6 mm par 6 mm ; D : 19 mm
Tabl. 3 (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
275
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Sondage
Groupe
Taxon
Cultures, céréales
Cerealia
cf Cerealia
Triticum cf
aestivum/durum/turgidum
Triticum sp
non précisé
BO-St90-UF186
Vol. sédimentaire en litre
Fragmentation
14,5
entier
fragmenté
fragmenté
1
2
4
entier
entier
3
cf Fabaceae
Indéterminé
BO-ST90-UF187
8,5
1
1
fragmenté
entier
fragmenté
1
1
Total
11
3
Tabl. 4. Effectifs des diaspores de la fosse ST90 ; données en entiers et entiers estimés (Caroline Schaal).
ST130
Crâne
Mandibule
Dents sup
Dents inf
Dents indet
Os hyoïde
Total crâne
IP
Atlas
Axis
C3-C7
Thoraciques
Lombaires
Vert. indet
Sacrum
Coccyx
Côtes
Sternum
Total tronc
IP
Clavicule
Scapula
Humérus
Radius
Ulna
Carpe
Métacarpe
Phal. main
Total M. sup.
IP
Os coxal
Fémur
Patella
Tibia
Fibula
Tarse
Métatarse
Phal. pied
Total M. inf.
IP
Total membres
IP
Total déterminé
IP
diaph. indét.
os court-épiphyses
os plat
esquilles
Total indéterminé
IP
MASSE TOTALE
IP
FAUNE
Tabletterie
UF 189
6,1
UF 191
2,20
UF 272
UF 273
UF 274
6,1
73,5
2,20
26,51
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,0
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
5,2
6,40
1,20
5,20
40,6
6,40
50,00
0,00
0,00
1,20
9,38
0,00
0,00
0,00
0,0
5,2
40,6
11,30
53,6
0,00
0,00
6,40
50,00
8,60
40,76
0,00
0,00
0,0
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
1,20
9,38
1,20
5,69
0,00
0,00
0,0
0,0
0,00
0,00
0,00
0,0
11,30
53,55
7
0,00
0,00
0,00
8,60
40,76
39,4
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
46,3
0,00
0,00
0,00
1,20
5,69
5,5
0
0,00
0,00
0,00
0,00
314,1
26,7
TOTAL
8,30
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
8,30
39,34
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
5,20
7,60
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
12,80
60,66
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
12,80
60,66
21,10
100,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0
21,10
100,00
412,30
26,70
Tabl. 5. Répartition anatomique des restes osseux dans la fosse ST130 : indices pondéraux (Frédérique Blaizot).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
Production
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
TS sud gauloise
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Engobée
Engobée
Engobée
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
«Marbrée»
Type/forme
Coupelle Drag. 22
Coupelle Drag. 35
Coupelle à pied haut Drag. 35
Coupelle à pied haut Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Assiette Drag. 36
Assiette Drag. 36
Assiette Drag. 36
Coupelle Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Assiette Drag. 36
Coupelle à pied haut Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Coupelle Drag. 35
Plat Drag. 36
Bol moulé Knorr 78
Bol moulé Knorr 78
Bol moulé Knorr 78
Bol moulé Knorr 78
Bol moulé Knorr 78
Coupe hémisphérique moulée Drag. 37
Gobelet à bord mouluré
Gobelet à bord déversé
Gobelet à bord en bourrelet
Gobelet à bord incliné
Bol hémisphérique
Gobelet à dépression
Cruche à col large
Cruche à bord déversé
Bol à paroi courbe
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Lagène miniature
Module (Ø)
9.2 cm
8.8 cm
8.8 cm
8.8 cm
12.2 cm
11.8 cm
16.8 cm
12 cm
16.4 cm
8.8 cm
11.2 cm
16.6 cm
9 cm
11.2 cm
12.6 cm
10.6 cm
12.6 cm
27 cm
9.5 cm
8 cm
10 cm
9 cm
8 cm
19.5 cm
6 cm
6 cm
6 cm
5 cm
9 cm
?
8 cm
10 cm
12 cm
1.8 cm
2.2 cm
1.8 cm
1.8 cm
2.2 cm
2 cm
2 cm
2.2 cm
1.8 cm
Crémation
Non
Non
Oui
Non
Non
Non
Non
Non
Oui
Légère
Oui
Non
Oui
Légère?
Légère?
Non
Légère
Oui
Légère
Oui
Oui
Oui
Légère
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Légère
Légère
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Fgts
6
5
6
6
8
8
15
15
16
5
11
11
5
12
8
9
3
38
8
10
9
8
15
61
18
7
8
6
9
9
5
5
?
1
2
1
3
5
1
1
1
2
Présence
100%
100%
100%
90%
100%
100%
90%
90%
90%
100%
100%
90%
80%
100%
100%
70%
50%
100%
90%
80%
80%
60%
80%
90%
50%
50%
30%
50%
30%
50%
80%
80%
70%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
Partie absente
0
0
0
1 tesson de bord
1 éclat de bord
1 éclat de bord
Tessons de panse et bord
Tessons de panse et bord
Tesson de panse
1 éclat de bord
0
Tesson de panse et bord
1 tesson du bord et partie du pied
0
0
Tessons de pied et bord
Tessons de vasque et fond
0
1 gros tesson de panse/bord
Tessons de bord et fond
Tessons de panse et bord
Tessons de panse et bord
Tessons de panse et bord
Tessons de panse et fond
Tessons de panse et bord
Tessons de panse et bord
Panse
Panse
Panse
Panse, bord
Panse
Panse, anse
Panse
?
?
?
?
?
?
?
?
?
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Catégorie
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
276
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
Vase
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
55-56
57-58
59-60
61-62
63
64
65-67
66-68-69
31
36
37
38
39
40
41
42
43
44
Catégorie
Production
Type/forme
Module (Ø)
Crémation
Fgts
Présence
25
Fine
Paroi ine
Bol à collerette
7.4 cm
Oui
7
100%
Éclat de bord
26
27
28
29
30
32
35
33
34
70-71
76
77
72
73-74
75
80
81
82
83
84
85
86
102
103
104
105
106
107
94
95
96
97
78
79
100
101
112
113
114
115
Fine
Fine
Fine
Fine
Fine
Commune
Commune
Commune
Commune
Commune
Commune
Commune
Commune
Commune
Commune
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Amphore
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Paroi ine
Engobe interne
Engobe interne
Engobe interne
Engobe interne
Claire
Claire calcaire
Claire calcaire
Pâte siliceuse
Pâte siliceuse
Pâte siliceuse
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Sud-gauloise
Lyon
Lyon
Lyon
Lyon
Bétique
Bétique
Levant
Levant
Levant
Levant
Levant
Levant
Bol à collerette
Bol à collerette
Bol tripode
Bol tripode
Bol tripode
Petit plat à bord courbe
Grand plat à bord courbe
Couvercle
Couvercle
Bol hémisphérique
Mortier
Pot Haltern 62
Jatte à bord rentrant
Petit pot à bord côtelé
Gros pot à bord côtelé
Gauloise 1
Gauloise 1
Gauloise 1
Gauloise 1
Gauloise 1
Gauloise 1
Gauloise 1
Gauloise 4
Gauloise 4
Gauloise 4
Gauloise 4
Gauloise 4
Gauloise 4
Lyon type 4
Lyon type 4
Lyon type 4
Lyon type 4
Dressel 20
Dressel 20
Opercule
Opercule
«carotte»
«carotte»
«carotte»
«carotte»
7.8 cm
8 cm
9 cm
8.6 cm
9.2 cm
13 cm
29 cm
13.4 cm
18 cm
10 cm
33 cm
?
18 cm
9 cm
18 cm
10 cm
11.5 cm
11.5 cm
11 cm
10 cm
10.5 cm
11 cm
10 cm
12 cm
10 cm
10.5 cm
11 cm
11 cm
7 cm
9 cm
9 cm
9 cm
9 cm
10 cm
8 cm
8 cm
8 cm
8 cm
8 cm
8 cm
Légère
Oui
Oui
Légère
Légère
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
5
9
7
7
5
17
49
5
3
31
27
48
20
13
122
80%
90%
90%
90%
50%
90%
90%
100%
20%
50%
100%
60%
100%
60%
90%
Tesson de panse et fond
Tesson du pied
Panse
0
Panse et bord
Panse et bord
1 tesson du bord
0
Panse et bord
Tessons de panse et bord
0
Panse, bord, fond
0
Panse
1 tesson du bord
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse
Panse, fond
Panse, fond
Panse, fond, col
Panse, fond, col, anse
Moitié du col et anse
Panse?
90%
100%
100%
100%
50%
50%
50%
50%
Panse
Panse
Panse, anse
Panse, anse
277
Tabl. 6. Inventaire descriptif du mobilier primaire en céramique dans la fosse ST130 (Guillaume Maza).
Partie absente
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
Vase
Dépôt
Nbr de
Fragts
Forme
4B
1
P
22
14 P
4F
4F
2
P
15
11 P
P
13
4B
3
P
7
2P
1F
État de
Frgts non
attribués conservation des
fragments
Semi-fondu
Intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
13
Fondu
Intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
Semi-fondu
4
P
1
?
1
Fondu
5
P
3
3P?
B?
3
Semi-fondu
6
P
7
1 C-E
6P
2B
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
7
P
13
6P
5F
8
9
S?
P
1
12
?
intact
2B
Intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
Inatct
Intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
intact
Intact et
semi-fondu
Inatct
9P
1F
6B
10
P
17
11 P
2B
11
P
12
12
P
4
10 P
1P
1A
2
1B
13
P
190
5F
131 P
53
Semi -fondu
Intact et
semi-fondu
Semi -fondu
Intact et
semi-fondu
Fondu
Partie
absente
30%
30%
Bord
Couleur
Décor
Technique de
fabrication
Type
Description
Réf Typo
Vert émeraude
Rainure
interne
Moulée
Assiette
Bord biconvexe, fond plat à pied en
couronne, rainure interne
AR 6.1
Vert émeraude
Rainure
interne
Moulée
Assiette
Bord biconvexe, fond plat à pied en
couronne, rainure interne
AR 6.1
Marbré blanc
Moulée
Coupe
Côtes longues, panse hémisphérique
Is. 3a,
AR 2.1
Vert émeraude
20%
Lie-de-vin
ind.
Bleu clair et
blanc opaque
10%
Fond
50%
moins de 2
cm
Ind.
60%
reticelli et
rubané
Moulée
Jaune ambre
Souflée à la volée
balsamaire
Panse sphérique, col étroit et court
Is. 10
Verdâtre
Souflée à la volée
assiette
Bord à lèvre repliée vers l’extérieur,
fond annulaire à double repli de la
paraison, panse cylindrique basse
Is. 48
Vert-bleu
Souflée à la volée
Bleuté
20%
Fond
Vert-bleu
10%
Panse et
fond
Incolore
2%, absence
de bord et de
fond
Bord,
fond
Jaune ambre
ind.
Verre entièrement fondu sans forme
decelable
Succession de ruban reticcelli, bleu,
blanc, jaune, rouge, jaune, blanc,
bleu, jaune et de nouveau reticelli
Bleuté
Amandes,
triangle,
vague
Souflée dans un
moule
Rainures et
stries externes Souflée à la volée
Rainures
externes
Marque
Gobelet
Panse conique avec une ouverture
étroite, fragment d’entonnoir ?
Bord évasé à gradins avec une lèvre
coupée, panse tronconique décor
en trois registres : vague et symbole
en forme de «T», rangées d’amandes
double positionnées en quinconce
dans une résille, triangles
Is. 31,
AR 33
Is. 34,
AR 37
Gobelet
Bord coupé à vif, panse tronconique
Souflée à la volée
Gobelet
Bord rentrant à lèvre coupé à vif et
arrondie au feu, panse probablement
ovoïde, rainure externe sous la lèvre
Souflée à la volée
Canthare
Fragment d’un pied à balustre et
un fragment d’anse d’une partie de
l’attache supérieure
Is. 38a,
AR 95
Souflée dans un
moule
Pot
Bord épais à lèvre repliée vers
l’extérieur, panse quandrangulaire,
fond décoré de cercles concentriques
Is. 62,
AR 119
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Intact
Semi-fondu
Intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
Intact et
semi-fondu
% de
présence
278
Vase
Dépôt
14
Nbr de
Fragts
Forme
1
1 B?
343
49
28
22
23 P
2F
7P
1P
NMI
NTI
14
bleuté
vert-bleu
bleu-vert
verdâtre
Fondu
Fondu
Semi -fondu
Semi-fondu
Bleuté
Bleu-vert
Décor
Technique de
fabrication
Type
Peut-être fragment de bord de lacon à
lèvre évasée vers l’extérieur
Verre fondu
Verre fondu
Vert-bleu
Forme ouverte?
Fondu
Fondu et
semi-fondu
Vert foncé
Panse épaisse jusqu’à 6 mm, verre
fondu éclaté
Verre fondu
Vert jaunâtre
Panse sphérique et verre fondu
Intact Semi - fondu
naturel
9
140
10
18
26
5
8
17
3
1
verre incolore
7
fondu
396
19
23
13
2
1
2
Total
%
545
47
49
13
654
85,6
50
11
1
3
65
8,5
34
4,5
Matériaux
Fonction des vases
vase à présenter
vase à boire
vase à verser
pot
balsamaire
Indeterminée
Total NTI
Réf Typo
verre
4
4
0
1
1
4
14
27
Total
verre polychrome
4
3
3
1
61
8
Peut-être fond annulaire fragment
fondu et très dégradé
Incolore
2
couleurs vives
20
6
Description
Trace de feu
Total
lie-de-vin marbré blanc
rubané
blanc et bleu claire opaque
Total
Total
%
Couleur
Vert-bleu
Total
vert émeraude
jaune ambre
vert foncé
vert jaunâtre
Partie
absente
463
9
Couleur
19
% de
présence
Semi-fondu
1
764
Total
343
26
22 P
1
3
État de
Frgts non
attribués conservation des
fragments
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
Vase
246
32,2
457
59,8
7
3
1
11
764
100
1,4
100
279
Tabl. 7. Inventaire descriptif du mobilier primaire en verre dans la fosse ST130 (Laudine Robin).
280
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
Groupe
Cultures,
céréales
Cultures,
légumineuses
Fruits
non précisé
Sondage
Poids refus en g
Fragmentation
entier
fragmenté
entier
entier
fragmenté
entier
entier
entier
Taxon
cf Hordeum vulgare
cf Secale cereale
cf Setaria/Panicum sp
Hordeum vulgare
Cerealia
Secale cereale
Setaria/Panicum sp
Triticum aestivum
/durum/turgidum
Triticum sp
entier
Vicia faba
fragmenté
Amygdalus communis
Ficus carica
Olea euopea
Corylus avellana
Galium sp
cf Poaceae
Fabaceae
fragmenté
fragmenté
fragmenté
fragmenté
entier
fragmenté
entier
fragmenté
entier
fragmenté
entier
fragmenté
Indéterminé
Poaceae
Objet amorphe
BO
St130
UF191
25
BO
BO
ST130
ST130
UF284E UF284W
45
70
BO
ST130
UF273
25
150
8
347
18
1
282
150
392
83
264
1
1
243
10
1057
3
324
963
109
482
0,2
0,2
0,5
1,2
0,1
1
0,5
1
1
3
0,5
10
6
1
1
14
1
104
61
30
94
324
3
61
213
55
101
217
0,5
0,5
1
0,5
0,2
0,01
1
0,5
0,5
0,1
0,5
1
0,5
3
0,5
0,5
3
3
1
3
Total
6
1272,21
766
303,5
Total
165
768,3
3110,01
Tabl. 8. Effectifs des diaspores de la fosse ST90 ; données en entiers et entiers estimés (Caroline Schaal).
1
-
13
1
19
1
calciné
21
-
carbonisé
1
1
brûlé
1
-
Découpe
non brûlé
tronc
1
-
Conservation
membre
antérieur
membre
postérieur
tête
54
2
adulte
porc
Sus domesticus
Oiseau indéterminé
jeune
Espèce
Répartition
anatomique
individus
NRt
juvénile
ST 130
-
-
1
-
53
2
1
-
Tabl. 9. Répartition anatomique par espèce des restes de faune dans la fosse ST130 (Thierry Argant).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
281
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
N°
d’objet
site
Zone, structure
U.F. et n° inv.
d’objet
N° 110
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 189
Inv. 189-1
N° 111
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 189
Inv. 189-2
Matériau
Quantité / Identiication
et catégorie mobilier
Description / dimensions
Collage
St. 130 ; U F. 189
N° 188
N° 189
N° 190
N° 193
N° 197
N° 199
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 272, est
Inv. 272-5
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 272, est
Inv. 272-6
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 272 est
Inv. 272-7
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 272 est
Inv. 272-10
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 272 est
Inv. 272-14
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 272 est
Inv. 272-16
Bronze
Deux petites coulées de
bronze
Il s’agit de deux petites gouttelettes de bronze sans doute issues
de la fonte d’objet lors du passage au feu.
Bronze
Élément décoratif de coffre ou
de coffret igurant une patte
de lion
Il s’agit d’un fragment igurant une patte sans doute de lion (ou
de loup), où l’on peut observer quatre doigts munis de griffes. Le
décor est issu d’un moulage et n’est présent que sur une face.
L’autre face est lisse.
L conservée : 16 mm ; l. : 11 mm ; ép. : 5 mm
St. 130 ; U F. 272
Fer
Clou
Clou à tête plate et circulaire. La section de la pointe est carrée.
D tête : 14 mm ; section : 5 mm par 5 mm
N° 302
Fer
Clou de menuiserie
Clou à tête plate et circulaire. La section de la pointe est carrée.
L : 49 mm ; D tête : 14 mm ; section : 3 mm par 3 mm
N° 302
Bronze
Fragment d’une poignée de
coffre ou coffret ?
Bronze
Petit clou décoratif
d’ameublement à tête bombée
Bronze
Fragment indéterminé
Bronze
N° 115
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 273 est
Inv. 273-1
Bronze
N° 184
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 273 est
Inv. 273-2
Fer
N° 186
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 273 est
Inv. 273-4
Bronze
N° 206
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 273 est
Inv. 273-9
Fer
Fragment d’un petit objet massif déformé par l’action du feu.
Ce fragment de section ovale rappelle la forme d’une poignée
d’ameublement ou d’une anse de vaisselle en bronze.
L conservée : 16 mm ; section de 6 mm par 4 mm
Petit clou dont la tête est bombée presque conique. Il s’agit d’un
petit clou décoratif d’ameublement pour un coffre ou un coffret.
D tête : 14 mm ; H tête : 5 mm ; L : 15 mm section : 2 mm par
2 mm
Fragment triangulaire et de section triangulaire.
Petit clou dont la tête est bombée. Il s’agit d’un petit clou décoratif
d’ameublement pour un coffre ou un coffret.
D tête : 14 mm ; H tête : 5 mm ; L : 15 mm section : 2 mm par
2 mm
St. 130 ; U F. 273
Il s’agit d’un fragment d’élément décoratif zoomorphe igurant
une tête de loup. Ce fragment d’objet massif, moulé, a été obtenu
par coulée à la cire perdue. Ce type de décor est bien connu
sur des extrémités de manche de simpulum ou de poêlon. Mais
la présence d’un appendice, en partie fondue, sous le museau
Tête de loup moulée
pourrait appartenir à un système de ixation. Cet élément en ferait
appartenant à un élément
plutôt une applique décorative d’ameublement appartenant par
décoratif d’ameublement ou
exemple au moraillon d’un coffre ou d’un coffret.
de vaisselle
Le décor moulé igurant la tête de loup n’est présent que sur une
face. L’autre face lisse est brute hormis l’excroissance que l’on
peut interpréter comme un tenon de ixation.
L : 38 mm ; l. : 18 mm ; ép. : 9 mm ; ép. au niveau de l’appendice :
12 mm
Petit clou décoratif
d’ameublement à tête bombée
Fragment de clou
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
L : 13 mm ; section : 4,5 mm par 4,5 mm
Fragment d’aiguille ou
d’ardillon ?
Il s’agit d’un fragment de tige en bronze de section circulaire dont
une extrémité s’afine en pointe. L’autre extrémité a été brisée au
niveau d’un chas ou d’un trou de ixation de charnière.
L conservée : 32 mm ; section au niveau du chas : 3 mm par
2,5 mm ; section médiane : 2 mm
Fragment de petit clou de
menuiserie
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de petit clou d’ameublement (coffre ou coffret).
L : 8 mm ; section : 2 mm par 2 mm
U.F. 284
N° 210
N° 217
N° 220
N° 222
N° 227
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-1
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-8
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-11
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-13
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-18
Fer
Fragment de clou
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
Section : 5 mm par 5 mm
Fer
Fragment de clou
Fragment d’un clou à tête plat et circulaire dont la section de
pointe est carrée.
L conservée : 42 mm ; D tête : 12 mm ; section de 4,5 mm par
4,5 mm
Fer
Clou
Fragment de tige de section carrée.
Section : 5 mm par 5 mm
Fragment de tôle indéterminée
Fragment rectangulaire.
L. : 29 mm ; l. : 19 mm ; ép. : 1 mm
Clou
Fragment d’un clou à tête plat et circulaire dont la section de
pointe est carrée.
L conservée : 56 mm ; D tête : 18 mm ; section de 4,5 mm par
4,5 mm
Bronze
Fer
Tabl. 10. Mobilier métallique de la fosse ST130 (Stéphane Carrara).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
282
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
N° 228
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-19
Bronze
Fragment de petite poignée
d’ameublement
N° 231
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-22
Bronze
Tête de clavette
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
N° 232
N° 234
N° 235
N° 240
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-54
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284 est
Inv. 284-57
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-58
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-31
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-34
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-36
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-72
Fer
Bronze
Fer
Petit clou d’ameublement
Fragment de tôle décorative
d’ameublement appartenant à
un coffre ou un coffret
Il s’agit d’un fragment de poignée en arc de cercle qui comporte
un décor moulé de deux cannelures longitudinales. Le diamètre
restituable à partir de ce fragment paraît trop étroit pour appartenir à un bracelet. La section est ovale.
L conservée : 31 mm ; section : 6 mm par 5 mm
Il s’agit d’une tête circulaire moulée de clavette ou de clou décoratif. Ce type d’objet est destiné à la ixation de plaques de
serrures sur les coffres et coffrets. La tête circulaire est décorée
de deux cercles concentriques et d’un point central tous les trois
moulés en creux. La tige de section rectangulaire plaide en faveur
de l’identiication comme clavette. Cette clavette est identique
aux objets N° 381 et N° 444
D. 16 mm ép. tête : 3 mm ; section de la tige : 4 mm par 3 mm
L : 56 mm ; l. : 10 mm ; ép. : 0,5 mm
Petit clou dont la tête est circulaire et plate. Il s’agit d’un petit clou
d’ameublement pour la ixation de décorations, d’appliques, sur
un coffre ou un coffret.
D tête : 12 mm ; L : 8 mm section : 3 mm par 3 mm
Fragment d’une tôle rectangulaire sur laquelle un clou de ixation
est encore présent. Il s’agit d’un petit clou en fer à tête bombée.
Tôle : L conservée : 20 mm ; l. : 12 mm ; ép. : 1 mm
Clou : D tête : 8 mm ; section de 3 mm par 3 mm
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
L : 51 mm ; section : 5 mm par 5 mm
Fragment de clou
Ce fragment d’un élément cylindrique ou demi cylindrique
semble issu d’un objet moulé et non d’une tôle de bronze travaillée.
D : 14 mm ; H : 18 mm ; ép. de la tôle : 1 mm
Pilon de forme conique taillé dans du marbre blanc. L’objet a
été largement altéré par le feu. Cet élément est indissociable du
mortier découvert dans la même structure.
H : 69 mm ; D : 44 mm par 46 mm
Bronze
Fragment d’un élément
cylindrique indéterminé
Pierre
Marbre
blanc
Pilon de mortier
Bronze
Fragment de tige : petit clou
décoratif ?
Bronze
Élément indéterminé : support
de vaisselle ou applique
décorative ?
Pierre
Marbre
blanc
Mortier
Bronze
Fragment d’une iche de
ixation
N° 272
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-95
Bronze
Fragment d’un départ de
manche de poêlon
Vaisselle métallique
N° 292
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-102
Fer
Fragment d’une petite clef de
type laconienne appartenant à
un coffre ou un coffret
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Fragment de forme irrégulière (aspect triangulaire).
L : 66 mm ; l. : 23 mm ; ép. : 1,5 mm
Fer
Fragment de clou
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
L : 60 mm ; section : 5 mm par 5 mm
Fer
Fragment de clou
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
L : 36 mm ; section : 4 mm par 4 mm
N° 243
N° 245
N° 249
N° 250
N° 251
N° 252
N° 296
N° 298
N° 299
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-73
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-74
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, est
Inv. 284-75
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-106
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-108
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-109
L conservée : 26 mm ; section : 3 mm par 2 mm
Cet élément très oxydé par l’action du feu prend une forme qui
évoque l’aspect d’un croissant de lune ou d’une pelte. Cette
forme rappelle l’apparence de certaines pendeloques ou de certaines appliques décoratives, mais également celle des supports
de vaisselle métallique.
L : 28 mm ; l. : 22 mm ép. : 2 mm
Ce mortier a été presque intégralement détruit par son passage
au feu qui l’a rendu pulvérulent. Une seule dimension a pu être
prise sur le fond.
Ep. du fond : 23 mm
Tige de section rectangulaire qui une fois repliée crée un système
de ixation pour des poignées ou des anneau de coffret.
L : 23 mm ; l. : 3 mm ; ép. : 1,5 mm
Il s’agit d’un fragment de forme trapézoïdale, très légèrement
courbé à l’une de ses extrémités. La section est rectangulaire.
Cette forme rappelle celle du départ d’un manche de poêlon
entre le début du manche et le récipient.
L conservée : 30 mm ; l. : 27 mm et 16 mm ; ép. : 4 mm
Le manche est rectangulaire. Son extrémité est terminée par un
anneau partiellement brisé. Le manche est prolongé par une tige,
de section carrée, coudée à angle droit. Le panneton est placé
perpendiculairement au manche et à la tige. Celui-ci, parallélépipédique, est formé par un système de deux dents, elles-mêmes
subdivisées en 4 et 5 dents. Ceci laisse imaginer un système d’ouverture complexe. La forme des dents de cette clef ne semble
pas correspondre aux gardes du pêne découvert dans la même
structure. Ceci suggère la présence, à l’origine, de 2 serrures et de
leurs clefs respectives, donc deux coffrets
L conservée : 40 mm ; D de l’anneau : 14 mm ; section du manche :
12 mm par 6 mm ; panneton : H : 24 mm ; l. : 14 mm ép. : 8 mm
Tabl. 10 (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
283
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
N° 300
N° 301
N° 302
N° 303
N° 304
N° 306
N° 309
N°311
N° 313
N° 319
N° 320
N° 321
N° 328
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-110
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-111
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-112
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-113
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-114
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-116
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-119
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-121
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-123
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-129
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-130
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-131
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-138
Gros clou de charpente
Fragment d’un gros clou à tête plat et circulaire dont la section
de pointe est carrée.
L conservée : 61 mm ; D tête : 21 mm ; section de 8 mm par 8 mm
Coulée informe
Pds : 19 g
Fer
Petit clou de menuiserie
Petit clou à tête plate et circulaire. La section de la pointe est
carrée.
L : 24 mm ; D tête : 10 mm ; section : 3,5 mm par 3,5 mm
Bronze
Petit clou décoratif
d’ameublement à tête
hémisphérique (clou de
tapissier)
Il s’agit d’un petit clou dont la tête hémisphérique est constituée
d’une tôle ine. La pointe est de section carrée. Identique au clou
n° 414
D tête : 12 mm ; H tête : 5 mm ; section : 2 mm par 2 mm
Clou
L : 40 mm ; section : 5 mm par 5 mm ; D tête : 18 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
L : 20 mm ; l. : 11 mm ; ép. : 1 mm
Bronze
Fragment de bronze informe et
indéterminé
Ce fragment a été très déformé par le feu.
L : 15 mm ; l. : 13 mm
Fragment d’un petit clou de
menuiserie
Petit clou d’ameublement à tête plate et circulaire.
L conservée : 8 mm ; D tête : 8 mm par 10 mm ; section : 3 mm
par 3 mm
Il s’agit d’un petit fragment de tôle rectangulaire sur lequel est
encore présent un clou de ixation. Ce dernier possède une tête
circulaire légèrement bombée. Ce fragment a pu appartenir à un
élément décoratif ou de renfort disposé sur un coffre ou un coffret.
Tôle : L conservée : 18 mm ; l. : 11 mm ; ép. : 1 mm
Petit clou : L ; 8 mm ; section de la pointe : 2 mm par 2 mm ;
D tête : 5 mm
Fer
Plomb
Fer
Fer
Bronze
Fragment de tôle décorative
d’ameublement appartenant à
un coffre ou un coffret
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
L : 12 mm ; l. : 9 mm ; ép. : 1 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Ce fragment de tôle, déformé par l’action du feu, possède un bord
franc qui pourrait appartenir à un bord de vaisselle.
L : 21 mm ; l. : 10 mm ; ép. : - d’1 mm
Fer
Clou
D tête : 16 mm ; section : 5 mm par 5 mm
Fer
Petit clou de menuiserie
Petit clou à tête plate et circulaire. La section de la pointe est
carrée.
L : 21 mm ; D tête : 6 mm ; section : 3 mm par 3 mm
N° 365
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-176
Bronze
Fragment d’un pêne de serrure
de type laconienne
Il s’agit d’un fragment d’élément quadrangulaire ajouré d’oriices
rectangulaires permettant le passage des dents d’une clef de type
laconienne, ceci ain d’autoriser le retrait du pêne et l’ouverture
de la serrure, par retrait des gardes. Deux oriices rectangulaires
restent visibles. La section est rectangulaire.
L conservée : 41 mm ; l. : 14 mm ; ép. : 6 à 4 mm
N° 379
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-190
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Fragment informe.
L : 18 mm ; l. : 17 mm ; ép. : - d’1 mm
N° 381
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-192
Bronze
Tête de clavette
Cette tête circulaire, moulée, de clavette est destinée à la ixation
de plaques de serrures sur les coffres et coffrets. La tête circulaire
est décorée de deux cercles concentriques et d’un point central
tous les trois moulés en creux. La tige de section rectangulaire
plaide en faveur de l’identiication comme clavette. Objet identique aux N° 231 et 444 présents dans la même structure.
D. 16 mm ép. tête : 3 mm ; section de la tige : 4 mm par 3 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Élément déformé par le feu : partiellement fondu.
Lamelle en tôle de bronze ( ?).
l. : 5 mm ; ép. : 1 mm
Fragment de clou
Fragment d’une tête de clou plate et circulaire.
D : 14 mm ; ép. : 2,5 mm
Fragment de tôle indéterminée
L : 18 mm ; l. : 18 mm ; ép. : - d’1 mm
N° 395
N° 397
N° 398
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-206
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-208
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-209
Fer
Bronze
Tabl. 10 (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
284
Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
N° 399
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-210
Bronze
Fragment de tôle
indéterminée : fragment de
plaque de serrure ?
N° 400
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-211
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
N° 402
N° 404
N° 405
N° 406
N° 408
N° 409
N° 414
N° 416
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-213
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-215
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-216
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-217
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-219
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-220
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-220
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-227
Fragment d’un angle de tôle quadrangulaire à l’origine qui a pu
appartenir à un élément décoratif ou de renfort disposé sur un
coffre ou un coffret. Il pourrait appartenir à une plaque de serrure
par exemple.
L : 47 mm ; l. : 34 mm ; ép. : 1 mm
Les fragments de tôle en bronze, retrouvés indépendamment de
tout autre élément, rendent l’identiication très dificile, même si
l’on a une idée des types de fonctions dans lesquelles elles ont
été utilisées. Les domaines de mise en œuvre de ces éléments
sont nombreux. On peut les rencontrer en tant que décoration
et renfort d’ameublement (coffres et coffrets), ornementation ou
système de renfort pour le harnachement, l’équipement militaire,
les vêtements et accessoires vestimentaires. Il s’agit d’un fragment
informe de tôle qui a pu appartenir à des éléments décoratifs et de
renforts disposés sur un coffre ou un coffret.
L : 15 mm ; l. : 11 mm ; ép. : 1 mm
Fragment de clou
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
L : 60 mm ; section : 5 mm par 5 mm
Fragment de tôle indéterminée
L : 18 mm ; l. : 6 mm ; ép. : - d’1 mm
Fragment de clou
Fragment d’une tige de section carrée appartenant à une pointe
de clou.
L : 65 mm ; section : 4 mm par 4 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Fragment informe de tôle qui a pu appartenir à des éléments
décoratifs et/ou de renforts disposés sur un coffre ou un coffret.
L : 27 mm ; l. : 11 mm ; ép. : 1 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Fragment irrégulier.
L : 22 mm ; l. : 9 mm ; ép. : - d’1 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
Fragment quadrangulaire.
L : 27 mm ; l. : 17 mm ; ép. : - d’1 mm
Bronze
Petit clou décoratif
d’ameublement à tête
hémisphérique (clou de
tapissier)
Il s’agit d’un petit clou dont la tête hémisphérique est constituée
d’une tôle ine. La pointe est de section carrée.
D tête : 12 mm ; H tête : 4 mm ; section : 2 mm par 2 mm
Pâte de
verre
Décoration de bijou :
décoration d’un chaton de
bague ?
Il s’agit d’un petit disque en pâte de verre, de section lenticulaire
qui a pu servir de décoration au chaton d’une bague.
D : 7,5 mm ; ép. : 2 mm
Fer
Bronze
Fer
N° 430
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-241
Bronze
Fragment de moraillon de
coffret
Fragment d’un élément articulé composé d’une plaque rectangulaire, moulée, et ajouré à son extrémité pour permettre le passage
d’une iche servant de ixation et d’articulation. L’extrémité de
la plaque est renforcée par une surépaisseur demi circulaire de
métal. De même, les grands côtés de cette plaque sont munis de
bords plus épais. Un fragment de la iche de ixation est encore
présent sur cet élément. Il s’agit d’une petite lamelle recourbée
autour de la surépaisseur, créant ainsi un œillet. Les deux pattes
de ixation plus étroites sont brisées. Le rôle du moraillon est de
participer, en relation avec la serrure, à la fermeture du coffre ou
coffret.
L conservée : 27 mm ; l. : 20 mm ; ép. : 1,5 mm section du renfort
de l’articulation : 7 mm par 6 mm
N° 443
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-254
Bronze
Fragment de bronze
indéterminé
Fragment, partiellement fondu, rendu informe par l’action du feu.
N° 444
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-255
Bronze
Tête de clavette
Il s’agit d’une tête circulaire moulée de clavette. Ce type d’objet
est destiné à la ixation de plaques de serrures sur les coffres et
coffrets. La tête circulaire est décorée de deux cercles concentriques et d’un point central tous les trois moulés en creux. De
cette tête par une tige de section carrée. Cette tête de clavette est
identique à la N° 381.
D. : 15 mm ép. tête : 3 mm ; section de la tige : 3 mm par 3 mm
Bronze
Fragment de tôle indéterminée
L : 38 mm ; l. : 29 mm ; ép. : 1 mm
Bronze
Deux petits clous destinés à la
ixation de tôles décoratives
sur de l’ameublement
Bronze
Fragment d’une iche de
ixation
N° 533
N° 534
N° 535
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-256
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-257
Zone A, ouest
St. 130
U.F. 284, ouest
Inv. 284-258
N° 306
Il s’agit de deux petits clous à tête circulaire plate. L’un des clous
est entier ; seule la pointe subsiste pour le second.
N° 1 : L : 19 mm ; D tête : 4 mm ; section : 2 mm par 2 mm
N° 2 : L : 17 mm ; section : 2 mm par 2 mm
Il s’agit d’un fragment de tige pointue dont la section est rectangulaire. Ce fragment appartient à une iche de ixation destinée à
l’ancrage d’anneaux ou de poignées par exemple. Ce système est
constitué à l’origine par une tige de section rectangulaire repliée
ain de créer un oeillet et deux pattes servant de iches de ixation.
L conservée : 18 mm ; section de 2,5 mm par 1,5 mm
Tabl. 10 (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
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la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
Une partie de ces objets est représentée dans les igures 47 et 48 du texte.
ST 130, UF 272/284
Les éléments de charnières
1. Élément court, très petites dimensions. Les deux bases, tournées, sont légèrement concaves. Le fragment est brisé au niveau de la
perforation latérale. Diam. 18 mm, haut. 23 mm. Inv. 284-156. Parallèles : Béal, 1983 (Lyon), type A XI.2, pl. 22, nos 196-309.
2. Élément court, petites dimensions. Les deux bases, tournées, sont concaves. La perforation latérale a été pratiquée légèrement
de biais. Le fragment est brisé au niveau de cette dernière. Diam. 19 mm, haut. conservée 26,6 mm. Inv. 284-88. Type Béal A XI.2.
3. Élément court, petites dimensions. Les deux bases sont tournées et légèrement concaves. La paroi opposée à la perforation est
manquante. Le fragment présente un stade peu avancé de crémation. Diam. 20 mm, haut. 24 mm. Inv. 284-174 et 284-184. Type
Béal A XI.2.
4. Élément court, petites dimensions. Les deux bases sont tournées et légèrement concaves. La perforation latérale a entamé la paroi
interne opposée. Des lignes concentriques de tournage sont encore visibles sur la face extérieure. Le fragment présente un stade peu
avancé de crémation. Diam. 21 mm, haut. 26,4 mm. Inv. 284-250. Type Béal A XI.2.
5. Élément court, petites dimensions. Les deux bases, tournées, sont concaves. Les parois sont peu épaisses et des lignes de tournage
sont encore visibles sur la face extérieure. Le fragment est brisé au niveau de la perforation latérale, pratiquée légèrement de biais.
Diam. 24 mm, haut. 26 mm. Inv. 284-91. Type Béal A XI.2.
6. Élément court. Les deux bases sont tournées et légèrement concaves. Le pourtour de la perforation latérale est marquée par de ines
entailles au ciseau. Le fragment est fortement déformé. Diam. 24 mm, haut. 34 mm. Inv. 284-15. Type Béal A XI.2.
7. Élément court. Les deux bases, tournées, sont légèrement concaves. Un marquage au ciseau est visible autour de la perforation
latérale. Le fragment, passablement déformé, présente des parois épaisses. Diam. 26 mm, haut. 35 mm. Inv. 284-51 et 284-249. Type
Béal A XI.2.
8. Élément court, diamètre important. Les deux bases, tournées, sont concaves. Les parois sont épaisses et des lignes de tournage sont
visibles sur la face extérieure. Les fragments présentent des stades différenciés de crémation. Diam. 29 mm, haut. 37,5 mm. Inv. 28447, 284-148 et 284-164. Type Béal A XI.2.
9. Élément court, diamètre important. Les deux bases sont tournées et légèrement concaves. Les parois sont très épaisses. Le fragment,
brisé au niveau de la perforation latérale, présente un stade peu avancé de crémation. Diam. 30 mm, haut. 39,2 mm. Inv. 284-20.
Type Béal A XI.2.
10. Élément court, diamètre important. Les deux bases, tournées, sont légèrement concaves. Le fragment, brisé au niveau de la
perforation latérale, est passablement déformé. Diam. 31 mm, haut. 37,9 mm. Inv. 284-52. Type Béal A XI.2.
11. Élément long. La base conservée est tournée et légèrement concave. Deux ines rainures. Une perforation a été ménagée à
7 mm sous ces dernières. Le diamètre est peu important et les parois ines. Diam. 20 mm, haut. conservée 28,2 mm. Inv. 284-230.
Type A XI.1, pl. 210-21, nos 127-172.
12. Élément long. La base conservée est tournée et concave. La perforation latérale est ménagée à cheval sur les trois ines rainures.
Le fragment est fortement déformé. Diam. 24 mm, haut. conservée 46,6 mm. Inv. 284-25. Type Béal A XI.1.
13. Élément long. Aucune base conservée. Le fragment, passablement déformé, est brisé au niveau des deux perforations latérales.
Ces dernières sont désaxées l’une par rapport à l’autre et légèrement obliques. Diam. 26 mm, haut. conservée 49,7 mm. Inv. 284-92.
Type Béal A XI.1.
14. Élément long, dimensions importantes. La base conservée est tournée et concave. Trois ines rainures. Une perforation latérale
entame la première rainure, ainsi que la paroi interne opposée. La seconde perforation latérale est désaxée. Les fragments présentent
un stade différencié de crémation. Diam. 30 mm, haut. conservée 61,6 mm. Inv. 284-137 et 284-158. Type Béal A XI.1.
L’élément cylindrique
15. Petit fragment d’un tube cylindrique. Deux lignes incisées courent près de la base conservée, tournée. Les parois sont très ines.
Des lignes de tournage sont visibles sur la face extérieure. Diam. 22 mm, haut. conservée 24,7 mm. Inv. 284-178. Deschler-erB,
1998, pl. 48, nos 4356-4360.
Les pieds de coffret
16. Petit élément cylindrique arrondi et pointé à sa base, surmonté de deux disques de proil trapézoïdal et d’épaisseur inégale.
Appendice tronconique. Passablement déformé par le feu. Haut. 18,7 mm, diam. max. 8 x 9 mm, long. appendice 16,6 mm. Inv. 284201. Parallèles : Béal, 1984 (Nîmes), p. 71, pl. 14, nos 275-277 ; Dumoulin, 1964 (Apt), tombe 25, ig. 16 ; asskamp et alii, 1987
(Altdorf), pl. 13, nos 1-2.
Tab. 11. Inventaire descriptif de la tabletterie de la fosse ST130 (Aurélie Schenk).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
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Tony Silvino, Frédérique Blaizot, Guillaume maza et collab.
17. Petite sphère aplatie et pointée à sa base pointée, surmontée de deux disques de proil trapézoïdal. L’appendice est manquant et
la sphère brisée par la moitié. Haut. conservée 11,5 mm, diam. max. 11,5 mm. Inv. 284-66. Parallèles : Béal, 1984 (Nîmes), p. 71,
pl. 14, nos 275-277 ; Dumoulin, 1964 (Apt), tombe 25, ig. 16 ; asskamp et alii, 1987 (Altdorf), pl. 13, nos 1-2.
Les éléments de pyxide
18. Corps de pyxide. Proil tronconique, légèrement cintré. L’extrémité supérieure, arrondie, est soulignée d’une ine gorge en V et
d’une large moulure concave. La base est ornée d’une large moulure concave encadrée de deux ines gorges en V rappelant le décor
du sommet. Un redent intérieur permet la ixation du couvercle et du fond. Haut. 48 mm, diam. base 40 mm, diam. sommet 26 mm.
Inv. 284-56, 284-59, 284-64, 284-82, 284-140, 284-146, 284-239 et 284-281. Aucun parallèle exact connu, atypique.
19. Couvercle. Rondelle de proil tronconique aplati, dotée d’une perforation centrale. La face supérieure est ornée de moulures,
consistant en une alternance de galbes concaves séparés par de ines gorges en V dissymétrique. La face inférieure, plane, présente
des résidus de spongiosa. Le fragment est passablement déformé par le feu. Diam. 32 mm, épaiss. max. 3,6 mm, diam. perforation
6 mm. Inv. 284-32, 284-132, 284-168 et 284-282.
20. Couvercle ? Rondelle perforée. La face supérieure, bombée, présente deux ines moulures à sa périphérie. Une ine couronne de
proil triangulaire précède la perforation centrale et la tranche est biseautée. Déformée par le feu. Trois fragments. Diam. 28 mm, ép.
max. 3,5 mm, diam. perforation 6 mm. Inv. 191-03, 273-14 et 273-15 (pl. 2).
21. Appendice de préhension ? Petit élément en forme de bulbe d’oignon étiré et de section circulaire. Brisé aux deux extrémités.
Haut. conservée 14,9 mm, diam. max. 8 mm. Inv. 284-172.
Les tiges moulurées
22. Manche de petit ustensile ? Tige de section circulaire portant de très nombreuses traces de tournage. L’extrémité proximale,
brisée, présente une zone moulurée constituée d’une sphère aplatie prise entre deux disques ins et une amorce de galbe concave.
L’extrémité utile, ornée d’une gorge en V, est munie d’un appendice tronconique pointé. Cette extrémité porte des traces d’oxydation.
Long. conservée 98,4 mm, diam. max. 8,7 mm, long. appendice 11 mm. Inv. 272-15, 284-71 et 284-280. Parallèles : Béal, 1983
(Lyon), type A XVII.1, pl. 25, nos 344 et 346 ; Deschler-erB, 1998 (Augst), pl. 6, no 71 ; schenk, 2004 (Avenches), pl. 9, nos 362 et 363.
23. Manche de petit ustensile, fuseau, stylet ? Fine tige de section circulaire et moulurée à une extrémité. Le décor se compose de
deux étroites rainures surmontées d’un élément en forme de cône arrondi. L’autre extrémité, brisée, est passablement déformée. Long.
conservée 59 mm, diam. max. 5,7 mm. Inv. 272-18 et 284-189.
24. Manche ? Tige de section circulaire et de diamètre relativement important. L’extrémité conservée, arrondie et pointée, est ornée de
trois gorges en V isolant une moulure triangulaire et un disque plat. Spongiosa visible. Long. conservée 59 mm, diam. max. 10,7 mm.
Inv. 284-16 et 284-256.
Indéterminés
25. Tige courte et de section circulaire, présentant une base cylindrique terminée par une petite protubérance pointée. Le diamètre se
rétrécit progressivement en direction de l’autre extrémité, brisée. Les traces de tournage sont visibles. Long. conservée 19 mm, diam.
max. 5,6 mm. Inv. 284-100. Aucun parallèle connu.
25. Petit élément en forme de bobine, composé de deux éléments tronconiques affrontés. Une extrémité, pointée, a été détachée par
tournage, tandis que l’autre a été sciée et présente une esquille d’os. La zone médiane est ornée de deux très ines incisions. Long.
16,3 mm, diam. max. 9,4 cm. Inv. 284-23. Aucun parallèle connu.
Tab. 11. Inventaire descriptif de la tabletterie de la fosse ST130 (Aurélie Schenk) (suite).
Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011
la VILLA deS « verneS » à la BoiSSe (ain)
287
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Revue Archéologique de l’Est, t. 60-2011, p. 217-290 © SAE 2011